Curiethérapie de débit de dose pulsé guidée par imagerie tridimensionnelle des cancers du col utérin : corrélations dose–volume–effets pour le rectum et la vessie

Objectifs Etablir des correlations dose–volume–effets pour la morbidite tardive de la vessie et du rectum chez les patientes atteintes d’un cancer localement evolue du col uterin dont le traitement etait une chimioradiotherapie concomitante suivie de curietherapie adaptative guidee par l’image. Materiels et methodes Les donnees dosimetriques, converties en equivalent 2 Gy, de 217 patientes ont ete confrontees aux donnees cliniques de morbidite tardive definie comme tout evenement survenant ou persistant au-dela de 90 jours apres le debut du traitement. La toxicite a ete evaluee en utilisant la Common Terminology Criteria for Adverse Events version 3.0. Resultats Un total de 219 evenements a ete rapporte : 161 vesicaux et 58 rectaux. Les D0,1 cm3 et D2 cm3 (doses dans 0,1 et 0,2 cm3) du rectum et de la vessie etaient significativement plus elevees chez les patientes atteintes de morbidite de grade 2–4 par rapport a celles dont la morbidite etaient de grade 0–1. Des relations significatives ont ete observees entre la probabilite de survenue d’une morbidite vesicale de grade 2–4 ou 3–4 et les D0,1 cm3 (p = 0,01 et 0,05) et D2 cm3 (p = 0,007 et 0,02), et entre la probabilite de survenue d’evenements de grade 1–4 et 2–4 et la D2 cm3 du rectum (p = 0,02 et 0,01). Les D2 cm3 theoriques engendrant des risques de 10 % et 50 % de survenue d’un evenement de grade 2–4 etaient de 65,3 et 90,1 Gy pour le rectum et de 55,4 et 99,4 Gy pour la vessie. Apres repartition des patientes en sous-groupes en fonction de cinq niveaux de D2 cm3, les patientes ayant recu des D2 cm3 elevees avaient des taux de survie sans toxicite de grade 1–4 et 2–4 significativement reduits. Conclusion Des relations dose–volume–effets ont ete etablies entre parametres dosimetriques modernes et morbidite tardive rectale et vesicale chez des patientes dont le traitement etait une curietherapie de debit de dose pulse. Des etudes supplementaires sont necessaires pour affiner ces relations en fonction de cofacteurs cliniques, tels que les maladies associees.