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PREO : recueil national des cas de polyarthrites rhumatoïdes à anti-CCP associées à une hyperéosinophilie persistante
- Source :
- La Revue de Médecine Interne. 40:A64-A65
- Publication Year :
- 2019
- Publisher :
- Elsevier BV, 2019.
-
Abstract
- Introduction L’association entre polyarthrite rhumatoide (PR) et hypereosinophilie (HE) a ete signalee dans des series de cas depuis environ un demi-siecle, sans qu’un lien formel entre les deux conditions puisse etre affirme. De nombreux cas semblent pouvoir etre expliques par une autre etiologie (majoritairement parasitaire ou iatrogene, notamment lie aux traitements historiques de la PR), avec un bilan specifique de l’HE souvent incomplet, mais l’impression generale est tout de meme celle de l’existence d’une association preferentielle. Cette association pourrait avoir une certaine logique compte-tenu du role central joue par les lymphocytes CD4 + dans certaines HE secondaire et dans la PR. Les trois etudes prospectives qui se sont interessees a l’HE dans la PR ont permis une estimation de sa prevalence, entre 3,2 et 7,6 %, bien que ces chiffres soient a interpreter avec prudence compte-tenu de l’existence de limites methodologiques et l’absence de bilan approfondi de l’HE. En revanche, par defaut de suivi longitudinal et/ou d’effectifs (seulement 2/19 patients avec eosinophiles ≥ 500/mm3 a l’entree et a 3 ans dans la cohorte ESPOIR), ces etudes ne sont pas informatives vis-a-vis des hypereosinophilies persistantes survenant dans le cadre d’une PR. Nous avons donc decide de mener, sous l’egide de la SNFMI, du CEREO et du CRI, un recueil national des cas de PR seropositives, associees a une HE persistante pour laquelle un bilan etiologique specifique a ete realise et eliminait une cause parasitaire ou iatrogene. Patients et methodes Le cahier de recueil de l’appel a observations de l’etude PREO (« Polyarthrite Rhumatoide & hyperEOsinophilie ») a ete publie des novembre 2016, via les sites internet de la SNFMI, du CRI et du CEREO, et envoye grâce a leurs listes de diffusion. Une attention particuliere a ete portee aux antecedents atopiques, aux caracteristiques de la PR et de l’HE, aux manifestations extra-articulaires et aux atteintes d’organes imputables a l’HE, au bilan etiologique realise pour l’HE, ainsi qu’aux traitements mis en place et leurs effets sur les maladies rhumatismale et liee aux eosinophiles. Les patients inclus devaient avoir une PR selon les criteres ACR/EULAR 2010, associee a une HE persistante, definie par la Working Conference on Eosinophil Disorders and Syndromes en 2011 comme une eosinophilie superieure a 0,5G/l, constatee a deux reprises et a au moins 4 semaines d’intervalle. Par ailleurs, seuls les patients positifs pour les anti-CCP ont ete retenus, et les HE dont l’origine etait clairement iatrogene ou parasitaire ont ete exclues. Resultats Trente et un dossiers ont ete recueillis a ce jour, dont 19 femmes (61,2 %), avec un âge moyen de 57,5 ans (âges extremes 32–88 ans). Quinze patients (48,3 %) presentaient des manifestations extra-articulaires de la PR, essentiellement des manifestations pulmonaires, et on notait 17 cas (54,8 %) d’atteintes d’organes imputees a l’HE, dont plus des 2/3 etaient prouvees histologiquement ou radiologiquement, repondant a la definition d’un syndrome hypereosinophilique. Le delai moyen d’apparition de l’HE, par rapport au diagnostic de PR, etait de 8 ans, et le pic moyen d’eosinophiles au debut de l’HE etait de 2,1G/L. Pour ce qui est du bilan etiologique, il etait partiel dans la grande majorite des cas, avec notamment une recherche d’ANCA (2/17 positifs) et un phenotypage lymphocytaire (7/15 retrouvaient une population anormale) realises chez environ la moitie des patients. Une granulomatose eosinophilique avec polyangeite ainsi qu’une fasciite de Shulman ont ete diagnostiquees. Par ailleurs, les IgE totales etaient augmentees chez l’ensemble des patients chez qui le dosage a ete effectue, suggerant un mecanisme « reactionnel Th2-medie » a l’HE. Concernant le traitement de la PR, 21 patients (67,7 %) ont recu un traitement avant l’apparition de l’HE, et 25 patients (80,6 %) etaient sous traitement de la PR au moment de l’apparition de l’HE, majoritairement des corticosteroides (n = 13 ; 41,9 %), du methotrexate (n = 10, 32,2 %), des AINS (n = 8 ; 25,8 %), du leflunomide (n = 5 ; 16,1 %) et des anti-TNFα (n = 4 ; 12,9 %). Les donnees sur les traitements mis en place pour l’HE etant parcellaires, un complement d’information a ete demande. Conclusion L’etude PREO represente la plus importante serie de cas de PR anti-CCP + avec HE persistante, hors causes iatrogene ou parasitaire. Dans cette population, les formes systemiques, imputables a la PR ou a l’HE, sont frequentes. PREO apporte aussi des arguments pour penser que l’HE serait « reactionnelle », ce qui semble deja admis par beaucoup de cliniciens, au vu du bilan etiologique reduit en general realise, alors que des maladies systemiques associees peuvent etre diagnostiquees.
- Subjects :
- Gastroenterology
Internal Medicine
Subjects
Details
- ISSN :
- 02488663
- Volume :
- 40
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- La Revue de Médecine Interne
- Accession number :
- edsair.doi...........d0ef9cc9d01f7a68fb0ffb308eaff74c
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.036