Migration des grains d'iode 125 après curiethérapie prostatique : étude d'une série de 170 patients

Resume Objectifs. – Le but de ce travail etait d'etudier le nombre de grains migrants, les sites de migration et les eventuels facteurs de prediction de migration apres curietherapie de prostate par implantation de grains libres d'iode 125. Patients et methodes. – Les dossiers des 170 patients traites consecutivement par l'equipe de l'institut Curie–hopital Cochin–hopital Necker, du 1 er septembre 2001 au 31 aout 2002, ont ete analyses. Ont ete pris en compte les grains migrants pulmonaires visualises sur le cliche de thorax effectue systematiquement deux mois apres l'implantation, ainsi que les grains recuperes dans les urines (apres filtrage de ces dernieres) et le sperme (rapports proteges). Resultats. – Sur 12 179 grains implantes, 44 ont migre (0,36 %), la majorite (32/44, 73 %) vers les poumons. Ces migrations ont interesse 35 patients, soit 21 % des cas traites durant cette periode. Dans la grande majorite des cas (77 %), un seul grain a migre. Une relation significative ( p = 0,04) a ete retrouvee entre le nombre de grains migrants et le nombre de grains implantes (ou le volume prostatique, ces deux parametres etant lies de facon etroite). Plus specifiquement, une relation significative ( p = 0,02) a pu etre mise en evidence entre le nombre de grains implantes en peripherie et le nombre de grains migrants pulmonaires. Conclusion. – Le pourcentage de grains migrants dans cette serie reste l'un des plus bas de la litterature pour la technique des grains libres. La migration en general d'un seul grain n'a aucune consequence clinique, et aucun effet deletere (ou tres peu) sur la distribution de dose. Neanmoins, la nette predominance des migrations pulmonaires dans notre serie nous a pousse a modifier legerement notre technique d'implantation. Nous evitons actuellement dans toute la mesure du possible d'implanter les grains de facon trop peripherique, du fait du risque de migrations vers les plexus veineux periprostatiques, puis vers les poumons.