Médecine complémentaire et alternative en oncologie thoracique

Introduction Les patients atteints d’un cancer ont frequemment recours a une Medecine Complementaire et Alternative (MCA). Peu de donnees sont disponibles concernant les patients presentant un cancer pulmonaire. L’objectif de cette etude preliminaire observationnelle etait d’identifier le type et la frequence a laquelle les MCA sont utilisees en oncologie thoracique. Methodes Tous les patients atteints de cancer pulmonaire et beneficiant d’une chimiotherapie en hospitalisation de jour du Departement de pneumologie du CHU de Nancy etaient interroges entre novembre 2014 et juillet 2015. Un questionnaire anonyme concernant le recours a une MCA leur etait remis. Les donnees cliniques et sociodemographiques etaient recueillies a partir du dossier medical. Resultats Quatre-vingt-onze patients ont ete interroges. Sur les 82 patients ayant repondu au questionnaire, 19,5 % avaient fait appel a au moins une MCA. La principale MCA utilisee etait l’exercice physique avec 50 % des patients, suivi par les vitamines et l’homeopathie a 32,1 %, puis les complements alimentaires avec un taux de 25 %. Les femmes etaient plus nombreuses dans le groupe de patients utilisant une MCA (50 %) mais ce resultat n’etait pas significatif (p = 0,058). Les patients utilisateurs de MCA etaient significativement plus jeunes que les non-utilisateurs avec une moyenne d’âge de 57,4 ans versus 66,4 ans (p = 0,0005). Par ailleurs, 50 % des patients ne signalaient pas a leur medecin specialiste qu’ils utilisaient une MCA. La principale source d’information etait l’entourage. Conclusion Le recours a une medecine complementaire et alternative est frequent en oncologie thoracique. L’exercice physique est le plus souvent cite parmi les differentes MCA. La moitie des patients ne signalent pas a leur medecin specialiste qu’ils sont des consommateurs de MCA, ce qui reste encore trop eleve. Il est donc imperatif que les pneumologues s’interessent d’avantage a ces pratiques afin de mieux orienter leurs patients et de renouer le dialogue medecin-malade.