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Répression participative et contrôle social de la dissidence sous l’AKP en Turquie

Authors :
Cléa Pineau
Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Institut Convergences Migrations [Aubervilliers] (IC Migrations)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)
European Project: 669690,H2020,ERC-2014-ADG,CIVILWARS(2016)
Source :
Pôle Sud-Revue de science politique de l'Europe méridionale, Pôle Sud-Revue de science politique de l'Europe méridionale, 2020, 53 (2), pp.53-68. ⟨10.3917/psud.053.0053⟩
Publication Year :
2020
Publisher :
CAIRN, 2020.

Abstract

International audience; In contrast to the Gramscian thesis, this contribution shows that repression is not antinomicwith the reinforcement of state legitimacy. It examines, based on the case of contemporary Turkey,how a political party which control the state, the Justice and Development Party (AKP), can producerepressive mechanisms, in which the civilian population participates, that consolidate its legitimacy.Resources are distributed and behaviors are rewarded or repressed according to their conformity witha new form of ‘citizenship’ (“vatandaşlık”) defined through partisan logics. These mechanisms allowthe AKP-state to produce subjectivities that are both dominated and active in the maintenance ofexclusionary and punitive dispositifs. Coercive practices are encouraged by the AKP-state and usedto control dissenting conducts within society. Using the register of the “terrorist threat”, the encouragementof participatory repression is legitimised and reinforced by the digitalisation of technologiesof power.; Par opposition à la thèse gramscienne, cette contribution montre que la répression n’est pas antinomique au renforcement de la légitimité d’un État. Elle étudie, à partir du cas de la Turquie contemporaine, comment un parti politique au sommet de l’État, le Parti de la Justice et du Développement (AKP), peut mettre en place des mécanismes répressifs, auxquels la population civile participe, qui consolident sa légitimité. Les ressources sont distribuées et les conduites sont récompensées ou réprimées selon leur conformité à une nouvelle forme de « citoyenneté » (« vatandaşlık ») définie selon des logiques partisanes. Ces mécanismes permettent à l’État-AKP de produire des subjectivités dominées et actives dans l’entretien des dispositifs exclusifs et punitifs. Les pratiques coercitives sont encouragées par l’État-AKP et utilisées pour contrôler les conduites dissidentes au sein de la société. L’encouragement de la répression participative est légitimé par le discours sécuritaire faisant appel au registre de la « menace terroriste » et renforcé par l’informatisation des techniques de pouvoir.

Details

ISSN :
12621676 and 19606656
Database :
OpenAIRE
Journal :
Pôle Sud
Accession number :
edsair.doi.dedup.....0345a4b7ee5897f2a29f75d829bde43d
Full Text :
https://doi.org/10.3917/psud.053.0053