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L'étude des données 'grises' issues de la détection illégale de métaux : sauvegarde du patrimoine ou cercle vicieux du pillage?

Authors :
Thomas Lecroere
Source :
Canadian Journal of Bioethics, Vol 2, Iss 3 (2019)
Publication Year :
2019
Publisher :
Consortium Erudit, 2019.

Abstract

La pratique de la détection de métaux a connu un développement considérable durant les quarante dernières années. Prenant la mesure du risque que celle-ci faisait courir au patrimoine archéologique, les pouvoirs publics, à la suite de recommandations internationales, ont mis en place des législations pour tenter de diminuer son impact. Certaines nations à l’image de l’Angleterre et du Pays de Galles, et récemment des Flandres belges, considèrent néanmoins les utilisateurs de détecteurs de métaux plus comme des auxiliaires à la recherche que comme un réel risque pour le patrimoine archéologique, et les encouragent à déclarer leurs trouvailles aux autorités compétentes. De plus, les découvreurs d’objets exceptionnels peuvent se voir récompensés financièrement. En France, où la législation impose l’obtention d’une autorisation administrative pour utiliser un détecteur de métaux, les systèmes déclaratifs font figure d’exemples pour la communauté des utilisateurs de détecteurs, rêvant d’une « collaboration active » entre eux et les archéologues. Certains scientifiques, arguant que la détection illégale est une réalité qu’on ne peut combattre, font cependant le choix d’enregistrer et d’étudier les découvertes des utilisateurs clandestins de détecteurs de métaux, voyant ainsi la possibilité de « sauver ce qui peut l’être ». Cependant, divers exemples issus de l’actualité et de différents médias démontrent que, loin de son but originel, cette pratique offre une caution scientifique à la détection de métaux et une valeur marchande aux objets découverts, créant ainsi une demande alimentant le pillage du patrimoine.<br />The practice of metal detection has developed considerably over the past forty years. Taking into account the risk that it posed to the archaeological heritage, public authorities, following international recommendations, have put implemented legislation to try to reduce its impact. Some nations such as England and Wales, and recently Belgium, nevertheless consider users of metal detectors more as research assistants than as a real risk to the archaeological heritage and encourage them to report their findings to the competent authorities. In addition, discoverers of exceptional objects can be rewarded financially. In France, where legislation requires administrative authorization to use a metal detector, declaratory systems are models for the detector user community who have dreamed of “active collaboration” between themselves and archaeologists. Some scientists, arguing that illegal detection is a reality that cannot be combated, nevertheless choose to record and study the discoveries of clandestine users of metal detectors, seeing in this the possibility of “saving what can be saved”. However, various examples from current events and the media show that, far from its original purpose, this practice provides a scientific validation for the detection of metals and a market value for the objects discovered, thus creating a demand for the looting of heritage sites.

Details

ISSN :
25614665
Volume :
2
Database :
OpenAIRE
Journal :
Canadian Journal of Bioethics
Accession number :
edsair.doi.dedup.....097cf5f651112a52554c012465504bcc