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L’identification des personnes devant le tribunal d’Asyûṭ (Haute Égypte) à la fin du xviie siècle

Authors :
Nicolas Michel
Source :
Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, Iss 127 (2013), Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, Vol 127 (2010)
Publication Year :
2013
Publisher :
Université de Provence, 2013.

Abstract

Le tribunal d’Asyûṭ, étudié ici à travers un registre daté de 1695-1700, considérait les personnes selon un ordre de préséance strict ; il donne de la structure sociale de cette ville une vision rigide, qu’il nous faut dépasser. L’étude des dénominations des personnes, principale voie d’accès à cette société provinciale, permet de mettre en évidence différents modes de classement ou de distinction, puis de s’interroger sur leur origine et les limites de leur pertinence fonctionnelle. On a isolé dans ce but deux échantillons : les dénominations les plus développées, fournies par l’identification des parties en tête des actes, et les plus concises, que l’on trouve dans les descriptions de confins (ḥudûd) d’immeubles. Un ensemble de règles exclusives, voire sophistiquées, de dénomination et de titulature distinguait deux groupes qui répondent bien à la conception ottomane des ʿaskar : les individus liés à l’armée, et une partie des hommes de religion. Parmi tous les autres, les Coptes étaient marqués d’indignité par le refus systématique, de la part du tribunal, de leur reconnaître des titres même élémentaires de distinction. L’usage des noms de métiers, de même que chez les Musulmans celui des titres minimaux (ḥâjj, shaykh) paraissent avoir été réglementés et par suite surinvestis ; celui des ascendants, des patronymes, des nisba-s d’origine, des sobriquets, relevait plutôt d’impératifs de reconnaissance non classante. L’étude montre ainsi où pouvait s’exprimer l’honorabilité des gens sans qualités. The court of Asyûṭ is examined here through court records dating from 1695-1700. The court would hear the persons according to a strict order of precedence: and this generates a picture of a rigid social order, which has to be overcome. The study of people's names is the best means of understanding this provincial society. The review of the individual names suggests different modes of classification or distinction, concerning the origin and the limits of functional relevance. To this effect, two sample groups are isolated: one group of names broadly identified as parties in legal acts, and a second more specific group of names found in the descriptions of property limits (ḥudûd). A restricted and complex set of rules for names and titles was developed in order to identify two groups, which both correspond to the Ottoman concept of ʿaskar: individuals linked to the military in the one hand and to the religious in the other. Among all others, the Copts were singled out by the court's systematic refusal to give them even the most elementary distinctions. On the one hand, trade names as well as basic titles among Muslims (ḥâjj, shaykh), appear to have been closely under control and were subsequently endowed with a very strong symbolic worth. On the other hand, the use of surnames and patronymics, nisbas of origin and nicknames, were more often used for identification of unqualified persons. This article shows how persons without qualities could express their sense of honour.

Details

Language :
English
ISSN :
21052271, 09971327, and 16951700
Issue :
127
Database :
OpenAIRE
Journal :
Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée
Accession number :
edsair.doi.dedup.....2fb4c9ebd26768ac6f273bb5933f42d9