Fragments d’origine incertaine qui crépitent dans votre tête

Cet essai aborde la question du pseudonyme chez des auteures femmes dont le travail et le rapport aux médias expriment une résistance à l’obligation d’apparaître. Si Elena Ferrante et Nelly Arcan brouillent la frontière entre autobiographie et fiction, c’est pour échapper au lectorat autant qu’aux critiques et aux journalistes. En ce sens, la “mort de l’auteure” qu’elles opèrent représente un geste politique contre la consommation des écrivaines dont la vie, d'une manière encore plus marquée qu’en ce qui concerne leurs pairs masculins, apparaît comme une chose à posséder. This essay reflects on the use of a pseudonym by female authors whose work and relationship with the media express a resistance to the obligation to appear publicly. Elena Ferrante and Nelly Arcan play on the border between fiction and autobiography in order to escape their readers as well as critics and journalists. They stage an aesthetic and political “death of the author” that is a resistance against the tendency to objectify and consume female authors.