Aeolian activity on the coast of Brittany in the 18th century

Les historiens du climat ont longtemps négligé les "caprices éoliens", au point qu'ont été qualifiées d'inédites quelques-unes des tempêtes destructrices qui ont affecté le nord de la France au cours des deux dernières décennies. Or le XVIIIème siècle se signale par une turbulence atmosphérique qui n'a guère épargné les côtes bretonnes. Aux côtés des registres paroissiaux ont été sollicitées les archives militaires et plus particulièrement l'abondante correspondance échangée entre les intendants du port de Brest et les secrétaires d'État à la Marine, source jusqu'à présent délaissée. Ce ne sont pas moins de 60 événements tempétueux, d'une force égale ou supérieure à 10 sur l'échelle de Beaufort, qui ont été ainsi répertoriés, avec les réserves qu'une telle codification peut susciter. Ils se manifestent brutalement par des surcotes et des submersions de côtes basses, et, souvent plus insidieusement, par des avancées sableuses dans plusieurs sections littorales, notamment en Léon : en l'occurrence, la déflation éolienne paraît avoir tiré profit de la fragilisation du couvert végétal des dunes lors d'épisodes de sécheresse qui se seraient multipliés au cours du siècle, comme le suggère une fréquence accrue des cérémonies propitiatoires. The historians of climate have long neglected the "wind caprices", to the extent that some of the destructive storms that have affected northern France over the past two decades have been qualified as unprecedented. However, the eighteenth century is characterized by an atmospheric turbulence that hardly spared the coasts of Brittany. Alongside the parish registers the military archives, and more particularly the abundant correspondence exchanged between intendants of the port of Brest and Navy secretaries of State, provided a source so far neglected. No less than 60 tempestuous events of force equal to or greater than 10 on the Beaufort scale have been identified, with the reservations that such a codification may generate. They manifest themselves suddenly by surges and floading of low coasts, and, often more insidiously, by sandy advances in several coastal sections, notably in Leon: in this case, the reactivation of dune fields appears to have been enhanced by a reduction of the vegetation cover during periods of drought that have multiplied over the course of the century, as suggested by an increased frequency of propitiatory ceremonies.