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Syndrome de Sweet histiocytique après le vaccin à ARNm contre la COVID-19

Authors :
Janique Godeneche
Lucas Klepfisch
François Skowron
Anthony Facile
Source :
Annales de Dermatologie et de Vénéréologie-FMC
Publication Year :
2021
Publisher :
Elsevier BV, 2021.

Abstract

Introduction La vaccination contre la COVID-19 est l’une des solutions pour mettre fin à la pandémie. Nous avons peu d’expérience des vaccins à ARNm. Le syndrome de Sweet (SS) est une dermatose aiguë neutrophilique rare principalement idiopathique ou secondaire à des hémopathies. Peu de cas ont été décrits après vaccination. Nous rapportons un cas de SS survenant après la vaccination par ARNm COVID-1. Matériel et méthodes Un homme de 76 ans recevait une dose de vaccin contre le SARS-CoV2, BNT162b2 (Pfizer/BioNTech), le 1er avril 2021. Il développait un malaise fébrile quelques heures après, suivie au 3e jour d’une éruption cutanée avec plaques érythémateuses douloureuses des jambes, avant-bras et mains et lésions purpuriques arciformes des membres inférieurs. La biologie standard trouvait une CRP élevée et une anémie. Une biopsie cutanée de l’avant-bras montrait un infiltrat inflammatoire du derme superficiel et moyen, composé de neutrophiles altérés, de lymphocytes CD3+ et d’histiocytes matures CD68+, CD163+, myéloperoxydase négatifs, une leucocytoclasie et de rares extravasations érythrocytaires sans vascularite. L’immunomarquage (CD56−, CD34−, CD117−) excluait un myéloprolifération ou une leucémie cutanée. Au 14e jour, l’éruption s’aggravait associée à une hyperthermie et une altération de l’état général nécessitant une hospitalisation. Le bilan biologique et radiologique montrait un syndrome inflammatoire marqué avec une CRP à 147 mg/L et écartait une maladie auto-immune, paranéoplasique ou infectieuses. La sérologie COVID-19, réalisée deux semaines après l’injection, montrait des IgG positifs sans IgM, en faveur d’une réaction immunitaire efficace à la première dose. Résultats Un syndrome de Sweet histiocytique post-vaccinal était diagnostiqué. Une corticothérapie orale, prednisolone 1 mg/kg/jour, permettait une résolution des symptômes en 48 heures et une normalisation de la CRP en quatre jours. Discussion Notre cas répond à 1 critère majeur (apparition brutale de plaques érythémateuses douloureuses) et aux 4 critères mineurs (précédé d’une vaccination, fièvre > 38 °C, CRP élevée et excellente réponse aux corticoïdes systémiques) de diagnostic du SS (von den Driesch, 1994). Sur le plan histologique, nous observions une variante histiocytique du SS avec neutrophiles et histiocytes matures, sans cellule blastique immature, suggérant une lésion tardive de SS conventionnel. Le délai de survenue en quelques jours est très évocateur d’une origine vaccinale. Les réactions cutanées classiques après vaccination Moderna et Pfizer contre la COVID-19 sont bénignes et locales, avec un délai médian de 7 jours et plus rarement systémiques avec urticaire, éruptions morbilliformes, ou érythromélalgie, pernio/engelures. Ainsi, nous rapportons à notre connaissance le premier cas de SS post-vaccin COVID19, diagnostic à garder à l’esprit lors d’une réaction dans les jours qui suivent cette vaccination.

Details

ISSN :
26670623
Volume :
1
Database :
OpenAIRE
Journal :
Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC
Accession number :
edsair.doi.dedup.....77a7aa5380b8d0b745958837dccaf762