Le rôle des acteurs de la société civile dans le déploiement des projets économiques et politiques alternatifs : l’expérience mexicaine de la 4T

Alors qu’en 2018, la vague d’indignation causée par les décennies de politiques néolibérales et corporatistes se fédère autour du projet de réforme d’Andrés Manuel López Obrador, les mesures mises en place par le nouveau président mexicain rompent rapidement sa promesse post-néolibérale. En effet, l’imposition de l’austérité républicaine, la centralisation opérationnelle de l’appareil public et la négation des organisations de la société civile sur lesquelles se base le nouveau gouvernement, toutes justifiées par la lutte contre la corruption, réduisent fortement sa portée transformatrice. À partir d’une approche socio-économique articulant différentes échelles d’analyse, cet article propose un regard critique sur les traits principaux de ce projet politique à travers l’étude d’un de ses programmes publics phares : Sembrando Vida. Malgré une approche agroécologique innovante, nous montrons que ce programme tombe dans une vision réductrice et homogénéisante des territoires et des communautés en refusant de prendre en compte le rôle primordial de la réciprocité, de la solidarité horizontale et des dynamiques collectives préexistantes, au même titre que la politique générale de López Obrador, tous deux ne parvenant pas à sortir d’une opposition stérile entre l’État et le Marché. As the wave of indignation caused by decades of neoliberal and corporatist policies gathers around Andrés Manuel López Obrador’s project of reform in 2018, the measures put in place by the new Mexican president are rapidly breaking his post-neoliberal promise. Indeed, the imposition of republican austerity, the operational centralisation of the public apparatus and the negation of civil society organisations, on which the new government is based, all justified by the struggle against corruption, greatly reduce its transformative scope. Starting from a socioeconomic approach articulating different scales of analysis, this article offers a critical look at the principle features of this political project through the study of one of its flagship public program: Sembrando Vida. In spite of an innovative agroecological approach, we show that this program falls into a reductive and homogenizing vision of territories and communities by refusing to acknowledge the primary role of reciprocity, horizontal solidarity and pre-existing collective dynamics, just like López Obrador’s overall policy, both of which then fail to emerge from a sterile opposition between the State and the Market. Mientras que en 2018, la ola de indignación causada por las décadas de políticas neoliberales y corporatistas se federan alrededor del proyectos de reformas de Andrés Manuel López Obrador, las medidas implementadas por el nuevo presidente mexicano rompieron rápidamente su promesa post-neoliberal. En efecto, la imposición de la austeridad republicana, la centralización operacional del aparato público y la negación de las organizaciones de la sociedad civil sobre las cuales se basa el nuevo gobierno, todas ellas justificadas por la lucha contra la corrupción, reducen fuertemente su poder transformador. A partir de un enfoque socio-económico que articula diferentes escala de análisis, este artículo propone una mirada crítica sobre los aspectos principales de este proyecto político a través del estudio de uno de sus programas publicos «faro»: Sembrando Vida. A pesar de un enfoque agroecológico innovador, mostramos que este programa cae en una visión reductora y hegemonizante de los territorios y de las comunidades rechazando tomar en cuenta el papel primodial de la recriprocidad, de la solidaridad horiontal y de las dinámicas colectivas pre-existentes de la misma manera que sucede con la política general de López Obrador, porque ambas no logran salir de la oposición estéril entre el Estado y el Mercado.