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Les politiques économiques européennes face à la Grande Récession

Authors :
Martial Foucault
Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF)
Sciences Po (Sciences Po)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Centre de recherches politiques de Sciences Po (Sciences Po, CNRS) (CEVIPOF)
Source :
Politique européenne, 4(42), 8-21 (2014-04), Politique européenne, Politique européenne, l'Harmattan, 2014, 4 (42), pp.8-21. ⟨10.3917/poeu.042.0008⟩
Publication Year :
2014
Publisher :
CAIRN, 2014.

Abstract

L’Union européenne est entrée en 2008 dans sa première crise économique d’ampleur mondiale et aux conséquences encore incertaines. Ce n’est pas la première fois que l’Europe est touchée par une crise économique mais cette fois-ci, comme l’ont titré Carmen Reinhardt et Kenneth Rogoff (2009) « That time, it’s different ». Différent parce que les outils mobilisés pour amortir les effets de la crise ont pris du temps à se dessiner et différent parce que les choix de politique économique n’ont pas fait l’unanimité au sein de l’Union européenne. Dans un contexte de Grande Récession il est surprenant de constater à quel point en 2014 les économistes n’ont toujours pas établi de consensus sur les causes et conséquences de cette crise européenne. En effet, pour certains (N. Roubini, K. Roggoff, B. Eichengreen, H-W. Sinn), la crise de nature financière trouve son origine dans une faiblesse structurelle du secteur bancaire européen, mais aussi dans une politique monétaire européenne trop accommodante vis-à-vis de pays dont l’accès à des taux d’intérêt trop faibles les a conduits à entretenir des bulles spéculatives immobilières (Espagne), privées (Irlande), publiques (Grèce, Italie). Mais pour d’autres encore (J. Pinani-Ferry, J. Sapir, J. Tirole, M. Feldstein), la longueur de la crise économique est révélatrice de la défaillance des institutions économiques européennes telles que conçues depuis le traité de Maastricht pour traiter une crise économique transnationale. Plutôt que de reprendre tour à tour chacun des arguments avancés et vérifier s’ils présentent un intérêt au regard des théories de l’intégration européenne, nous proposerons ici d’introduire ce numéro spécial en insistant sur trois dimensions consubstantielles de la crise économique européenne : l’orthodoxie monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), la crise du marché du travail européen et les réactions de l’opinion publique européenne concernant les capacités redistributives de l’UE. [Premier paragraphe]

Details

ISSN :
16236297 and 21052875
Database :
OpenAIRE
Journal :
Politique européenne
Accession number :
edsair.doi.dedup.....84b8c24142069e7b4ffa22eab4a78598