Les couleurs du logement social

International audience; This article focuses on the effects of segregation in social housing policies from a relational perspective, by crossing institutional and minority perceptives in Guyana, Saint-Laurent-du-Maroni. I analyze the representations of agents of landlords and inhabitants of their homes, as well as the materiality of the markings made by the inhabitants and the checks carried out by the agents - which the executives reject the French injunction to social diversity (“mixité”). In the first part, we will discuss the standards according to which social housing policies have been designed. Then, in a second part, we will analyze the points of view of Bushinengue residents on these social housing units marked by whiteness, and the way in which these people are appropriating their new living place. Finally, a third part will study the points of view of agents of social landlords, who interpret these developments as deviant and thus legitimize a continuation of urban segregation.; Cet article porte sur les effets de la ségrégation dans les politiques de logement social dans une perspective relationnelle, en croisant les perceptives institutionnelles et minoritaires en Guyane, à Saint-Laurent-du-Maroni. J'analyse les représentations d'agent·es des bailleurs et d'habitant·es de leurs logements, ainsi que la matérialité des marquages réalisés par les habitant·es et des contrôles effectué·es par les agent·es – dont les cadres rejettent l'injonction métropolitaine à la mixité sociale. Nous aborderons dans une première partie les normes selon lesquelles les politiques de logement social ont été conçues. Puis, dans une deuxième partie, nous analyserons les points de vue d’habitant·e·s bushinengué·e·s sur ces logements sociaux marqués par la blancheur, et la façon dont ces personnes aménagent leur nouveau logement en conséquence, en se l’appropriant. Enfin, une troisième partie étudiera les points de vue d’agent·e·s de bailleurs sociaux, qui interprètent ces aménagements comme déviants et légitiment ainsi une poursuite de la ségrégation urbaine.