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Los placeres ocultos (1977) d’Eloy de la Iglesia : un manifeste contre l’hétérocentrisme au tout début de la transition démocratique espagnole
- Source :
- Itinéraires, Vol 2019 (2019)
- Publication Year :
- 2019
- Publisher :
- Pléiade (EA 7338), 2019.
-
Abstract
- Le cinéaste espagnol Eloy de la Iglesia a toujours été engagé contre la doxa et les dogmes, quels qu’ils soient, moraux, sensuels, sexuels, mais aussi politiques, nationaux, patriotiques. Avec ce dixième long-métrage de fiction, Los placeres ocultos, le réalisateur brave plus ouvertement que jamais la censure (post-)franquiste moribonde, en proposant l’histoire d’Eduardo, bourgeois homosexuel dans le placard mais entouré de prostitués, qui tente soudain de prendre sous son aile un jeune des cités, Miguel, pour le faire progresser dans la société, sublimant – parfois avec peine – son désir pour l’hétérosexuel, afin de le faire accéder aux sphères supérieures de la réussite sociale.Retenu plusieurs mois par la censure, et sorti enfin sur les écrans en mai 1977, ce film fait date dans la représentation cinématographique commerciale de la « question gay », à un moment où tout semble devenir possible. Questionnant via un cinéma faussement mainstream l’hétérocentrisme de la nation espagnole au tout début de la transition démocratique, ce film est reçu non sans réticences par la presse spécialisée, mais avec un grand succès d’audience. Il annonce la profusion de films plus ou moins militants, mais aussi voyeurs, sur le sujet à cette époque, faisant de l’acceptation de l’homosexuel « moyen » – et non plus de la « folle » – le symptôme de la nouvelle liberté de tout un pays en voie vers la démocratie. The Spanish film director Eloy de la Iglesia has always been an opponent of Doxa and dogma of any kind, be they moral, sensual, sexual, but also political, national or patriotic. In Los placeres ocultos, his tenth feature-length film, the director defies more openly than ever the moribund (post-)Francoist censors, through the story of Eduardo, a closet homosexual but who is surrounded by prostitutes, and who suddenly tries to take under his wing a youth from a housing estate, Miguel, in order to help him climb the social ladder, while rising above his desire for the heterosexual—sometimes with difficulty—so as to help him attain the higher spheres of social success.Held back by the censors for several months, until its eventual release in May 1977, this film is a landmark for the cinematographic depiction in commercial films of the “gay question,” at a time when all seemed possible. Questioning the heterocentrism of the Spanish nation via a seemingly mainstream film at the onset of the Demographic Transition, the film received a cool reception from the critics, but was a box office hit. It ushered in a profusion of films on the subject that were more or less militant, but also voyeuristic, making the acceptance of the “ordinary” homosexual—rather than the “queer”—the symptom of the newfound liberty of an entire country moving towards Democracy.
- Subjects :
- censure
lcsh:Language and Literature
transition démocratique espagnole
Democratic Transition
media_common.quotation_subject
représentations
visual arts
cultural studies
nation
virilité
histoire culturelle
virility
homosexualité
media_common
Espagne
literature
representations
masculinité
Art
homosexuality
arts visuels
body
16. Peace & justice
Spain
corps
cinema
lcsh:P
censorship
cinéma
littérature
Humanities
Subjects
Details
- Language :
- French
- Volume :
- 2019
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- Itinéraires
- Accession number :
- edsair.doi.dedup.....e075165ae2ac4631f94ebfb44cc0854b