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« L’enfant philosophe ? »

Authors :
Jean-Marc Lamarre
Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN)
Le Mans Université (UM)-Université de Nantes - UFR Lettres et Langages (UFRLL)
Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN)
Source :
Recherches en éducation, Recherches en éducation, Université de Nantes, 2012, pp.26-30
Publication Year :
2021
Publisher :
Université de Nantes, 2021.

Abstract

Les discussions entre élèves, à l’école primaire, peuvent-elles être considérées comme philosophiques ? L’enfant peut-il accéder à la philosophie ? Selon l’auteur, les discussions dites « à visée philosophique » préparent à la philosophie, mais ne sont pas à proprement parler philosophiques ; elles contribuent, en liaison avec les débats interprétatifs et les débats de vie de classe, à la formation de la personne et du citoyen par l’exercice de la pensée réfléchie. Les enfants pensent, mais on ne peut pas appeler « philosophie » tout éveil à la pensée réfléchie. L’auteur lève la confusion, souvent faite, entre pensée et philosophie en montrant qu’il y a de la pensée (au sens fort de pensée capable de vérité) dans les sciences, les arts, la littérature, la politique. La philosophie se caractérisant par une visée de totalisation, de systématicité et de radicalité, l’enfant n’a ni les concepts ni la culture ni l’expérience humaine lui permettant d’entrer dans la philosophie. C’est avec l’adolescence qu’un seuil est franchi qui rend possible l’apprentissage de la philosophie. Quel travail de la pensée est à l’œuvre dans les discussions à l’école primaire ? L’auteur considère que ces discussions sont des dispositifs d’apprentissage de la réflexion selon les trois maximes kantiennes du sens commun : penser par soi-même (dépasser les opinions immédiates), penser en se mettant à la place d’autrui (élargir son point de vue), penser en accord avec soi-même (raisonner de façon conséquente). Ces discussions doivent se situer dans le cadre constructif de l’éducation morale et civique. Can the discussions between pupils be regarded as philosophical discussions, at primary school? Can child attain philosophy? According to the author, the discussions “with philosophical aim”, as they are called, prepare children for philosophy but, strictly speaking, they are not philosophical ; connected with interpretative debates and classmates life debates, they contribute to the development of the person and of the citizen by virtue of exercising the deliberate thinking. Children think but any awakening of the deliberate thinking can not be called “philosophy”. The author removes the frequent confusion between thought and philosophy in showing that there is some thought (in the strong sense of the word : a thought capable of truth) in sciences, arts, literature, politics. As philosophy is characterized by an aim for totalizing, systemizing and radicalizing, the child has got neither the concepts nor the culture nor the human experience which would make it possible for him to enter philosophy. It is in the adolescence that a threshold which makes the philosophy learning possible is crossed. Which thought process is at work in the discussions at primary school? The author considers that these discussions are a kind of devices of thought learning, according to the three Kantian maxims of the common sense : to think by oneself (go beyond the immediate opinions), to think in putting oneself in another one’s place (widen one’s opinion), to think in agreement with oneself (think in a consistent way). These discussions must be situated in the constructive scope of the moral and civic education.

Details

Language :
French
ISSN :
19543077
Database :
OpenAIRE
Journal :
Recherches en éducation, Recherches en éducation, Université de Nantes, 2012, pp.26-30
Accession number :
edsair.doi.dedup.....f965e62def75c2f5a8d0fe8709a87eb0