Etude technique et économique de la filière mil au Sénégal : marchés, transformation artisanale et industrielle

Les pays d'Afrique subsaharienne sont traditionnellement producteurs et consommateurs de céréales sèches comme le mil, le mais et le sorgho. Depuis une trentaine d'années, et particulièrement en milieu urbain, la consommation de ces céréales locales tend à être remplacée par le riz importé et le blé, plus faciles à préparer et souvent moins chers. L'enjeux d'une plus grande valorisation des céréales locales est donc de réduire la dépendance alimentaire de ces pays vis à vis des céréales importées, en développant leur production et leur transformation pour une meilleure distribution. Le présent rapport tente d'identifier les freins à une plus forte utilisation des céréales locales et en particulier du mil à tous les niveaux de la filière au Sénégal. Produit d'autoconsommation, le mil passe encore minoritairement par les circuits marchands, même si on assiste de plus en plus à une culture du mil pour la vente dans les régions excédentaires. Le secteur informel de transformation, largement représenté en milieu urbain par des transformatrices artisanales, concentre la plus grande partie des flux de mil transformé. Les secteurs industriels et semi-industriels, développés grâce à des programmes d'appui, ne traitent aujourd'hui que 7% des volumes consommés dans la capitale, Dakar. Le développement des marchés et une meilleure valorisation des céréales locales au Sénégal passe par des actions de promotion, une réduction des coûts de la transformation et un effort au niveau des services en appui aux producteurs afin de faciliter la hausse des rendements et, par là, de rendre le mil plus compétitif en milieu urbain.