Être européen en Algérie, devenir Européen d'Algérie : guerre et transmissions religieuses

Ce travail propose de développer une réflexion autour de ces manifestations religieuses de la mémoire, dans leur articulation notamment à la guerre et à l'exil, telles qu'elles sont travaillées par les acteurs sociaux, entre autres membres actifs associatifs, simples adhérents ou participants à des rassemblements. A travers cette articulation, il s'agit aussi de saisir le rôle de l'Église pendant la colonisation, qui a peu suscité l'attention des chercheurs. Elle se révèle pourtant un élément important dans la structuration des imaginaires et des appartenances au sein de l'Algérie française. Aussi à l'heure où les cultures locales européennes d'Algérie peinent à être intégrées dans un patrimoine national, porté par les institutions d'État, c’est dans un cadre religieux que ces dernières tendent à inscrire les traces d’une histoire de transits, faite avec et contre, vers et hors la France et l’Algérie. Pourquoi ce cadre apparaît-il encore aujourd’hui comme un dénominateur commun, au sein duquel prend corps une auto-compréhension partagée de l'appartenance, des liens à l’Algérie et par là-même à la France ? Par cette approche, il s’agit de croiser une analyse sur la mémoire d'une expérience passée, saisie notamment à travers les discours, et sur l'expérience présente des acteurs et de leurs interactions mémorielles, telle qu'elle se donne à voir au cours des pèlerinages.