Back to Search Start Over

The figure of the native expert: Léon Mourad in the service of the High Commission for Syria and Lebanon

Authors :
Schad, Geoffrey D.
Publication Year :
2020
Publisher :
Presses de l’Inalco, 2020.

Abstract

The French mandate in Syria and Lebanon relied upon “native” experts to achieve its goals. Given the ambiguity inherent in the mandate, nominally intended to prepare the Levant states for independence but also perpetuating French influence, the relationship between the High Commission and its Syro‑Lebanese technical employees was necessarily fraught. This was especially so for those experts from minorities historically French protégés, caught between their employer’s interests and the demands of the wider society for independence. This paper explores this relationship’s ambiguities by examining the career of one such native expert, Léon Mourad. An Aleppine Maronite educated at the université Saint Joseph, Mourad served in several economic posts for the High Commission and the Syrian government from 1927. Significantly, he directed the National Economy Office in Aleppo and then was director for commercial treaties at the High Commission. At independence, Mourad served as Syrian delegate to the Conseil des intérêts communs (1944‑1946) and as Secretary‑General of the Syrian Ministry of National Economy. A model technocrat, Mourad received awards for his services from France, Syria, and Lebanon. However, Mourad was also critically engaged with the Syrian nationalist movement. For example, he attached himself to the delegation of Aleppine textile industrialists who lobbied the High Commission for tariff relief during the handloom weavers’ strike of 1932, and later actively participated in debates on establishing Syrian economic sovereignty and building a balanced modern economy. Mourad’s career suggests that “native” technical experts in Mandatory service were not apolitical technocrats, and neither were minority experts simple “collaborators” serving French interests. Rather, exploiting their technical expertise and unique positions in the Mandatory administration, some at least were able to serve two masters simultaneously and ensure their place after independence. Le mandat français en Syrie et au Liban reposait sur des experts « indigènes » qui mettaient en œuvre sa politique. En raison de l’ambiguïté inhérente au système mandataire, censé préparer les États du Levant à l’indépendance tout en y perpétuant l’influence française, les relations entre le Haut‑Commissariat et les agents techniques libano‑syriens ne pouvaient être que difficiles et ambiguës. C’était particulièrement vrai pour les experts issus des minorités protégées par la France : ils étaient pris entre les intérêts de leur employeur et la demande sociale d’indépendance. Cette contribution explore cette ambiguïté en scrutant la carrière de Léon Mourad, expert « indigène », né à Alep et formé à l’université Saint Joseph de Beyrouth. À partir de 1927, il fut employé à plusieurs postes dans le domaine économique, d’abord pour le Haut‑Commissariat, puis pour le gouvernement syrien après 1927. Il dirigea le bureau de l’économie nationale à Alep avant de devenir directeur pour les traités commerciaux au Haut‑Commissariat. À l’indépendance, il servit comme délégué syrien au Conseil des intérêts communs et comme secrétaire général du ministre syrien de l’économie. Il fut décoré à plusieurs reprises comme technocrate modèle par la France, la Syrie et le Liban. Il était pourtant aussi engagé dans le mouvement nationaliste syrien. Il appartenait à la délégation des industriels alépins qui militèrent pour une protection douanière durant la grève des tisserands en 1932. Il participa ensuite aux débats en faveur de la souveraineté économique de la Syrie et de la construction d’une économie moderne. Sa carrière montre que les experts techniques « indigènes » de l’administration mandataire n’étaient pas des technocrates politiquement neutres, pas plus que les experts issus des minorités ne furent de simples collaborateurs au service des intérêts français. Tirant parti de leur expertise et de leur position particulière dans l’administration mandataire, certains d’entre eux furent capables de servir deux maîtres tout en se ménageant une place dans la Syrie indépendante.

Details

Language :
English
Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.openedition...1813f63568ee8b3dd2f7ca3d02e4eb7e