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Le mercure en Amazonie

Authors :
Becker, Bertha K.
Carmouze, Jean-Pierre
Cordier, Sylvaine
Davée Guimarães, Jean-Rémy
Dolbec, Julie
Fotsing, Jean-Marie
Fréry, Nadine
Grimaldi, Catherine
Kom, Jules de
Lebel, Jean
Maurice-Bourgoin, Laurence
Maury-Brachet, Régine
Mergler, Donna
Oliveira Santos, Elisabeth
Orru, Jean-François
Polidori, Laurent
Roulet, Marc
Carmouze, Jean-Pierre
Lucotte, Marc
Boudou, Alain
Source :
This digital publication is the result of automatic optical character recognition.
Publication Year :
2013
Publisher :
IRD Éditions, 2013.

Abstract

Cet ouvrage est le fruit de l’une des premières « expertises collégiales » coordonnées par l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Il fait le bilan des connaissances sur la présence, préoccupante, du mercure en Amazonie, sur ses effets sur l’environnement et la santé. Il se conclut par un certain nombre de recommandations opérationnelles. Il existe deux modes spécifiques de contamination humaine par le mercure : l’exposition des travailleurs de l’or (orpailleurs ou raffineurs) aux vapeurs de mercure dégagées lors des opérations d’enrichissement du minerai aurifère et de purification des lingots ; l’exposition de la population à un dérivé du mercure, le méthylmercure, principalement par la consommation de poissons eux-mêmes contaminés. Le premier mode, direct, de contamination peut entraîner des troubles de la santé du fait d’expositions prolongées et répétées. Ceux-ci concernent les voies respiratoires, le système gastro-intestinal et le système nerveux central, ce dernier pouvant être l’objet d’altérations irréversibles. Le caractère souvent clandestin et précaire des activités d’orpaillage ne favorise pas l’usage de techniques qui éviteraient ou du moins réduiraient cette contamination. La seconde forme d’exposition est beaucoup plus difficile encore à maîtriser. La méthylation du mercure, issu de l’orpaillage mais aussi contenu dans les sols à l’état « naturel », relève d’activités bactériennes dans des milieux aquatiques privés d’oxygène et riches en matière organique. L’exportation du mercure est facilitée par la déforestation – les sols dénudés favorisent sa libération – et par l’aptitude de ce métal à se complexer aux fines suspensions argilo-organiques véhiculées par les eaux. La contamination des poissons est l’étape suivante de la chaîne de transfert vers l’homme : comme, pour beaucoup de populations amazoniennes, leur consommation représente la source essentielle de protéines, elle constitue un agent d’exposition quasi quotidienne au méthylmercure dans l’ensemble de l’Amazonie et non dans les seules régions d’orpaillage. Cette imprégnation continue entraîne essentiellement l’apparition, tant chez l’adulte que chez l’enfant, d’atteintes neurologiques sévères, plus graves encore chez le fœtus au moment de la formation des organes. À partir de ces constats, un certain nombre de recommandations sont avancées : la mise en place d’un observatoire amazonien de surveillance, la création d’une structure d’encadrement de l’orpaillage, l’usage généralisé d’équipements de protection contre les vapeurs de mercure, diverses mesures techniques destinées à réduire l’impact du mercure dans l’environnement, une meilleure diffusion de l’information de base sur les risques encourus, l’adoption d’habitudes alimentaires prévenant l’exposition régulière au méthylmercure, une amélioration des suivis sanitaires.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
This digital publication is the result of automatic optical character recognition.
Accession number :
edsair.openedition...1ff46d4bd13e9ea79c1df4f9e8233824