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Reflejos mexicanos de la Ciudad Luz al finalizar el siglo xix
- Publication Year :
- 2018
- Publisher :
- Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2018.
-
Abstract
- Dans cette contribution, nous prétendons mettre en lumière certaines facettes des processus culturels façonnés par la la sensibilité et l’intelligence des Français et des Mexicains de la fin du XIXe siècle, mais sans que ce fût de façon délibérée. Il s’agit d’une réflexion sur les traces et les formes des transferts de la culture française vers la culture mexicaine par l’intermédiaire de quelques représentations de Paris dans la littérature et la presse mexicaines du XIXe siècle.L’afrancesiamento (francisation) se traduisit par l’influence et l’adoption de modèles français dans les projets, les idées, les façons de vivre, les produits et les pratiques de consommation qui se développèrent au Mexique pendant le dernier quart du XIXe siècle. La France était devenue l’option qu’avait le Mexique pour construire une nouvelle morale sociale et elle offrait des voies pour se rapprocher d’une culture universelle, conformes à la fois avec la nouvelle organisation civile et avec les institutions mises sur pied dans le cadre du programme de modernisation du pays dont le gouvernement de Porfirio Diaz donnait l’impulsion. L’image de Paris servit d’emblème à la devise de paix, d’ordre et de progrès. Paris était le symbole même de l’aspiration à un nouvel ordre public et matériel. Paris, acceptée comme la ville-capitale du monde moderne, était devenue, comme le suggère Walter Benjamin, une référence obligée pour le développement des autres villes.Les revues et les publications littéraires prouvent que les lecteurs mexicains étaient à jour par rapport aux productions européennes. Dans les poèmes, les contes, les romans, les drames, les essais, les œuvres critiques, les chroniques et les traductions, on rencontre constamment des références aux auteurs et aux ouvrages français. Le critique José Luis Martínez observe que, dans le courant moderniste mexicain, la culture française, et surtout la poésie parnassienne et symboliste, furent des sources auxquelles s’abreuvèrent les écrivains du siècle finissant, à tel point que l’afrancesiamento en arriva à être un « gallicisme de l’esprit ». Les zenzontles, guacamayas, chirimoyas, guayabas et manglares de la langue indienne furent oubliés et, comme le remarquait avec ironie Vicente Riva Palacio, on trouvait pardonnable que certains écrivains se donnent comme surnoms le Duc Job, Raoul, ou simplement Moi ; et que des colonnes entières de journaux soient chargées de gallicismes ; il était recommandé de dire bouquet plutôt que ramillete, timbre plutôt que sello, chic plutôt que gracia (grâce), gusto (goût) ou garbo (allure), et rêverie était préférable à ensueno et delirio. La modernité de Paris incluait aussi le péché et les vices, associés à la poésie décadente de Baudelaire dont s’inspirèrent José Juan Tablada et Bernardo Couto.Amado Nervo énumère les différents visages de Paris en fonction des motifs qui poussèrent de nombreux voyageurs hispano-américains à accourir à l’Exposition universelle de 1900. Il met en avant la nouveauté comme la signification principale du voyage vers cette ville-monde. « Mais la caractéristique des uns et des autres, et de tous les voyageurs, est celle-ci : le désir ardent de nouveauté. On va spécialement d’Amérique à Paris parce qu’on nous prêche ici constamment qu’à Paris il y a pour nous beaucoup de choses nouvelles à découvrir. »Cette route fréquemment parcourue à la fin du XIXe siècle entre le Mexique et Paris a suscité toute une littérature de voyages et de villes qui constitue un vaste matériel méritant d’être exploré : il permet de retracer des itinéraires et des aventures individuelles qui nourrissent la culture et aident, me semble-t-il, à mieux comprendre l’histoire des peuples
Details
- Language :
- Spanish; Castilian
- Database :
- OpenAIRE
- Accession number :
- edsair.openedition...22461b2f95bb94299239a37f5d56d885