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Une hantise de la subversion
- Publication Year :
- 2018
- Publisher :
- Presses universitaires de Rennes, 2018.
-
Abstract
- La peur de la subversion antichrétienne a été l’un des moteurs de la mobilisation politique des catholiques français dans le cadre républicain au cours du XIXe siècle. Si, depuis la Révolution, la parfaite légitimité de la république, comme alternative institutionnelle à la monarchie, a fait l’objet d’une justification théologique approfondie, le clergé continue de se méfier d’un régime qui a organisé l’exécution et la déportation de plusieurs centaines d’ecclésiastiques entre 1792 et 1800. L’ordre moral est ainsi devenu l’horizon d’attente politique d’une Église qui redoute l’influence ténébreuse des ennemis de la religion. Le souvenir des violences de la Terreur, réactivé par les troubles anticléricaux de 1815, 1830, 1848 et 1871, a entretenu une triple peur : une peur sociale, celle de la licence populaire, qui peut conduire aux pires excès contre la religion et ses ministres ; une peur eschatologique, celle du courroux divin en réaction aux péchés de la France ; enfin une peur conspirationniste, celle d’un complot fomenté par des forces occultes qui, sous l’inspiration de Satan, projetteraient la destruction de l’Église. À partir de 1892, le Ralliement consacre l’intégration des catholiques dans le corps civique républicain, mais une partie d’entre eux continue d’être travaillée par l’angoisse de la subversion antichrétienne, désormais incarnée par les juifs et les francs-maçons. Cette peur contribue notamment à la radicalisation des positions lors de la séparation de 1905. Fear of anti-Christian subversion has been one of the mainsprings of the political mobilization of the French Catholics in the republican context during the nineteenth century. Since the Revolution, the perfect legitimacy of the republic, as an institutional alternative to the monarchy, has been the subject of a thorough theological justification, but the clergy still doesn’t trust a regime who organized the execution and deportation of hundreds of ecclesiastics between 1792 and 1800. Moral order has become the political reference point for a church that fears the dark influence of the enemies of religion. The memory of the acts of violence of the Terror, reactivated by the anticlerical disturbances of 1815, 1830, 1848 and 1871 has maintained a fear that has three aspects: a social fear, that of popular license, which can lead to the worst excesses against religion and its ministers; eschatological fear, that of divine wrath in response to the sins of France; finally a conspiracy fear, that of a plot fomented by occult forces, under the inspiration of Satan, planning the destruction of the Church. Beginning in 1892, the “Ralliement” establishes the integration of the Catholics in the republican civic body, but some of them are still tormented by the fear of anti-Christian subversion, now embodied by Jews and Freemasons. This fear contributes, in particular, to harden positions at the time of separation of Church and State, in 1905.
- Subjects :
- peurs
History
République
histoire des représentations
HIS013000
HBJD
Subjects
Details
- Language :
- French
- Database :
- OpenAIRE
- Accession number :
- edsair.openedition...24840ec2970fe1924a35e40953e6c802