De l’animal exploité à l’animal précurseur : les effets de l’exploration de l’espace

Un coq, un canard et un mouton furent les premiers animaux terrestres à s’élever dans les airs à bord d’une montgolfière ; Laïka fut la première à partir pour l’espace. Les premiers redescendirent sans encombre sur le plancher des vaches, Laïka perdit la vie mais gagna la célébrité. Si, jusqu’au xixe siècle, l’animal a été le compagnon de l’homme dans la plupart de ses explorations, il a donc commencé par le précéder dans l’air et dans l’espace, explorant seul des milieux hostiles. Mais n’est-il pas de même apparu le premier sur terre ? Ainsi faut-il reconnaître une préséance du genre dit animal sur le genre humain à la fois dans la réalité scientifique et dans l’ordre symbolique, religieux et mythologique. Cette évolution pose de nouvelles questions éthiques : comment juger la perte de Laïka, au regard de celle d’un attelage de chiens de traîneau ou d’une caravane de chameaux au cours d’une expédition terrestre ? L’exploration peut-elle justifier l’expérimentation et l’exploitation animales ? Les perspectives historiques et éthiques se croisent nécessairement à propos d’un tel sujet.