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Introduction La melioidose est une anthropozoonose bacterienne tropicale, due a un bacille Gram negatif saprophyte tellurique, Burkholderia pseudomallei. Elle est endemique en Asie du Sud et au Nord de l’Australie, mais des cas ont ete decrits sur le continent americain et aux Antilles. Bien que la culture sur milieux usuels de B. pseudomallei soit une technique sensible, seulement 11 cas de melioidose avaient ete recenses sur cette ile des Antilles depuis 1994. En 2016, deux nouveaux cas graves, ayant conduit a des deces, ont eu lieu suite au passage de la tempete tropicale Matthew. Materiels et methodes Revue retrospective de tous les cas de melioidose diagnostiques sur une ile de la Caraibe. Description des donnees cliniques et epidemiologiques. Resultats La melioidose a ete responsable d’infections systemiques, principalement chez des hommes, d’âge median 57 ans. Ces cas groupes ont ete diagnostiques a l’issue d’evenements pluviometriques abondants, chez des personnes sejournant dans la partie sud de l’ile plus sujette aux inondations. Tous les patients presentaient des comorbidites ou des plaies cutanees. L’antibiotherapie probabiliste prescrite initialement etait rarement adaptee au phenotype de resistance naturel de la bacterie. Cinq patients sont decedes, dont un homme jeune au retour d’un voyage sur l’ile. Conclusion La melioidose est une pathologie communautaire emergente aux Antilles. Elle survient sous la forme d’epidemies sporadiques, dans les suites d’episodes pluviometriques exceptionnels. La gravite de la pathologie est liee a son caractere opportuniste chez des patients presentant des comorbidites, et au potentiel invasif de la bacterie a l’origine d’une letalite elevee. Sa resistance naturelle aux antibiotherapies communautaires majore le retard a une prise en charge adaptee. Cette infection grave peut toucher le voyageur de retour des Antilles.

Introduction – objectifs Les premiers cas autochtones de chikungunya ont ete observes aux Antilles en 12/2013. La Martinique est entree en phase epidemique le 23 janvier 2014. Le vecteur (Aedes aegypti) et le genotype viral (groupe asiatique) sont differents de ceux responsables de l’epidemie de 2005/2006 a la Reunion. L’objectif etait de decrire les formes cliniques observees chez les patients hospitalises dans une population atteinte pour la premiere fois par ce couple vecteur/virus. Materiels et methodes Depuis le 16 decembre 2013 une surveillance des cas confirmes (PCR+) ou probables (IgM+) de chikungunya hospitalises plus de 24 heures a ete mise en place au CHU de Martinique. Les cas ont ete classes en formes communes, inhabituelles non severes, severes (defaillance d’organe), et neonatales severes ou non. Resultats Au 19 fevrier 2014, 88 patients avaient ete hospitalisees plus de 24 heures Le classement des cas a ete effectue chez 28 hommes et 20 femmes âges en mediane de 30 ans, IQR[4,5;71,5]. L’incidence (pour 10 000 hab) globale etait de 1,2, de 18,1 chez les moins de 1 an et de 3,5 chez les plus de 75 ans. Une comorbidite etait notee chez 24 patients. Le classement des cas etait : 32 formes communes, 11 formes inhabituelles (principalement convulsions et atteinte cardiaque), 4 formes severes (1 encephalopathie, 1 defaillance cardiaque, 1 hepatite, 1 thrombopenie), et 1 forme neonatale severe (encephalopathie). La duree mediane d’hospitalisation etait de 3 jours. Un homme de 89 ans, polyvasculaire, est decede d’une pneumonie aigue. Ce deces a ete classe comme indirectement lie au chikungunya. Conclusion Ces donnees montrent une frequence elevee d’hospitalisation des nourrissons et des personnes âgees et confirme l’existence de formes inhabituelles et severes, et le risque de transmission perinatale. Elles seront mises a jour selon l’evolution de l’epidemie