L’habitat urbain du Proche-Orient protobyzantin se distingue dans le domaine archéologique par une architecture domestique principalement monumentale. Le luxe et le caractère ostentatoire affichés des résidences, ont amené les archéologues à les assigner à une élite urbaine. L’état de conservation parfois surprenant des vestiges, a permis de relever de nombreuses caractéristiques susceptibles de qualifier chacune des époques, notamment lorsqu’il était possible de dresser une chronologie suffisamment précise pour isoler certaines transformations, au gré des réfections et des travaux qui se sont déroulés tout au long de la longue existence de ces demeures.Pendant la période protobyzantine, l’architecture domestique évolue, rompant avec son organisation initiale. En effet, les puissants n’hésitèrent pas à se confronter aux anciens plans de leurs demeures et à les repenser afin qu’ils correspondent davantage à de nouveaux besoins, stimulés par le fait d’amener dans la sphère privée des prérogatives initialement attachées à la sphère publique. Les transformations ont été jugées, tantôt en des termes de continuité ou d’évolution : tel le maintien de certaines composantes antiques au sein des phases les plus tardives ; tantôt en des termes plus dépréciatifs : synonymes de régression. En peu de mots de causer l’aliénation de l’héritage gréco-romain, quitte à négliger les éléments constitutifs de l’époque protobyzantine, qui fut même qualifiée de période de transition entre l’Antiquité et le Moyen-Age. Toutefois, il semble qu’aucun archéologue n’ait encore envisagé ces transformations en termes de révolution. Révolution au sens que les profondes mutations appartenant à l’Antiquité tardive imposaient de s’affranchir du carcan traditionnel imposé par la culture hellénistique, gréco-romaine et même indigène. Là, semble se terrer quelques innovations propres à cette période, terreau d’une véritable révolution : révolution des lieux du pouvoir, de son expression, tant dans son architecture que dans son exercice, à l’instar du développement des salles triconques dans les maisons attribuées aux « élites ». Urban habitat of the Early Byzantine period is distinguishable in archaeological domain by an essentially monumental domestic architecture. The luxury and ostentatious features of residences, brought archaeologists to attribute them to an urban elite. The sometimes surprising state of the conservation of the remains, has identified many characteristics that could qualify each era, especially when it was possible to provide a sufficiently precise chronology to isolate certain transformations, according to the repairs and work that took place throughout the long existence of these houses.In the Early Byzantine era domestic architecture evolves, breaking its initial organization, to meet the convenience of its occupants. Indeed, the powerful did not hesitate to confront the old plans of their houses and redesign them so that they were more relevant to new needs, stimulated by the bringing into the private sphere the prerogatives attached initially to the public sphere.The transformations were sometimes found to be continuous and evolutionary as they maintained certain ancient components in the later stages ; sometimes, in the most disparaging terms, they were synonymous with regression. In short, they caused alienation of the greco-roman heritage, whilst neglecting elements of the Early Byzantine period, which was called a transition period between Antiquity and the Middle Ages.However, it seems that no archaeologist has yet considered these changes in terms of revolution. Revolution in the sense that the profound changes belonging to late antiquity imposed to overcome the traditional constraints by Hellenistic, Greco-Roman and even indigenous culture.To be discovered it seems are innovations specific to this period, which were a breeding ground of revolution : a revolution of the places and expression of power, both in architecture and in how power was exercised, as in the development of the facilities in triconch rooms assigned to the “elite”.