L’article traite des effets biologiques des rayonnements chez les individus irradies et chez les descendants de ces individus.Chez les individus irradies, la relation dose-effet est lineaire seulement si le debit de dose presente une valeur tres elevee correspondant a la saturation du processus de restauration. Dans les autres cas, cette relation est representee par une sigmoide, qui s’ecarte d’autant plus de la droite precedente que la duree de l’irradiation est grande. Les expressions mathematiques traduisant le passage de la droite a la sigmoide sont donnees. Leur application montre que l’irradiation continue des populations au rythme du debit de dose maximal admissible de 500 millirems par an delivre a l’ensemble du corps (gonades exceptees) provoquerait moins d’une leucemie par an dans le monde entier.L’etude des effets chez les descendants des individus irradies est basee sur l’extrapolation des resultats experimentaux obtenus sur des animaux appartenant a des especes classees a des niveaux differents dans l’echelle de l’evolution. Les insectes sont pris comme exemple parmi les especes les moins evoluees : ils sont tres resistants a une irradiation instantanee de plusieurs centaines de milliers de rems, mais l’irradiation de generations successives conduit a un cumul progressif de genes mutes ou d’aberrations chromosomiques, qui se manifeste par l’apparition d’une proportion de plus en plus grande de dommages chez les descendants. La souris, plus evoluee que les insectes, presente des caracteristiques inverses : elle est moins resistante a une irradiation instantanee, mais le cumul ci-dessus mentionne est chez elle beaucoup moins apparent. L’explication serait donnee par le nombre minimal de genes mutes dont l’action combinee est necessaire pour faire apparaitre le dommage. Le calcul montre que ce nombre serait de deux chez la souris, alors qu’un seul gene suffit chez les insectes. Si l’on adopte pour l’homme un degre de polygenie superieur, soit un nombre d’au moins quatre genes comme les recentes decouvertes sur les maladies hereditaires l’ont mis en evidence, l’irradiation des generations successives de Francais au rythme du debit de dose maximal admissible pour les gonades de 170 millirems par an n’engendrerait l’apparition d’aucun dommage avant 600 ans.Sans admettre de seuils d’action des rayonnements, l’etude demontre donc une absence pratique de dommages si les normes actuelles de radioprotection sont respectees.