Guirou, Camille, Guirou, Camille, Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Aix Marseille Université, CNRS, LEST UMR 7317, 13626, Aix-en-Provence, France, Claude Paraponaris, Antoine Vion, and Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (LEST)
In this study, we narrate how we shaked decisionnal habits in three organizations by proposing them to integrate a new procedure, often not formalized, into the decision process : debate. Organizations indeed focus most of their resources on the building or the use of rational tools (Cabantous et Gond 2010, 2012; Cabantous, Gond, et Johnson-Cramer 2010; Subramony 2006), wich rank a certain number of options but are not sufficient to diversify the available arguments (Hollard et Vion 2006). Their efforts are then oftent concetrated on the elimination of debate rather than on its deployment (Thépot 2005).The theory of sensemaking (Weick 1995, 1979, 2012, 1988; Weick, Sutcliffe, et Obstfeld 2005) insists on the contrary on the importance to debate about beliefs into organizing.In order to implement organizationnal debate, we used cognitive mapping (Allard-Poesi 1996; Cossette 1994, 2004; Eden 1992; Eden, Ackermann, et Cropper 1992; Axelrod 1976; Verstraete 1997a, 1998) in three municipalities. The use of tools is not neutral, and theories are performed through them (Cabantous et Gond 2010, 2012; Cabantous, Gond, et Johnson-Cramer 2010).At which conditions is it possible to perform the theory of sensemaking thanks to cognitive cards ? The answer we brought through our study is that organizational procedures slow down performation of the sensemaking theory, but that the use of cognitive cards may create a cognitive gap propitious for the adoption of an enactionnal model of decision, which improves the consideration of diverse informations. In consequence, our studies allowed us to discuss the sensemaking theory, which neglects the constraining aspect of procedures above cognitive processes such as performation and decision., Dans cette thèse, nous relatons comment nous avons bousculé les habitudes décisionnelles de trois organisations en leur proposant d’intégrer à leurs routines une procédure souvent peu ou pas formalisée : le débat. Les organisations focalisent la majorité de leurs ressources sur la construction ou l’utilisation d’outils rationnels (Cabantous et Gond 2010, 2012; Cabantous, Gond, et Johnson-Cramer 2010; Subramony 2006), qui hiérarchisent un certain nombre d’options, mais qui sont insuffisants en termes de diversification des arguments disponibles (Hollard et Vion 2006). Les efforts sont donc souvent concentrés sur l’élimination du débat plutôt que sur son déploiement (Thépot 2005). La théorie du sensemaking (Weick 1995, 1979, 2012, 1988; Weick, Sutcliffe, et Obstfeld 2005), notre cadre analytique, insiste au contraire sur l’importance de mettre en débat les croyances des acteurs dans le processus organisant (organizing).Afin de mettre en œuvre le débat organisationnel, nous avons mobilisé l’outil « cartes cognitives » (Allard-Poesi 1996; Cossette 1994, 2004; Eden 1992; Eden, Ackermann, et Cropper 1992; Axelrod 1976; Verstraete 1997a, 1998) dans trois collectivités territoriales. Or, l’utilisation des outils n’est pas neutre, et les théories sous-jacentes à ceux-ci sont performées par leur usage (Cabantous et Gond 2010, 2012; Cabantous, Gond, et Johnson-Cramer 2010).À quelles conditions est-il possible de performer la théorie du sensemaking grâce aux cartes cognitives ? La réponse apportée par notre étude à cette question est que les procédures organisationnelles freinent la performation de la théorie du sensemaking dans les organisations, mais que l’utilisation des cartes cognitives des croyances peut provoquer chez les acteurs un écart cognitif favorable à l’adoption d’un modèle de décision énactionnel, améliorant ainsi la prise en compte des informations. Ainsi, nos recherches nous ont permis de discuter la théorie du sensemaking, qui néglige l’aspect contraignant des procédures sur les processus cognitifs tels que la performation et la décision.