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Cet ouvrage expose les changements des habitudes alimentaires dans des villes d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. À travers l’étude des pratiques et des représentations alimentaires de citadins, il montre l’insuffisance d’une analyse de ces changements en termes d’occidentalisation, d’uniformisation, de « transition » ou de convergence vers un modèle qui se généraliserait. Menées dans les villes des Suds, les enquêtes révèlent que les citadins inventent de nouvelles formes d’alimentation à partir d’une multiplicité de références locales et/ou exogènes. Le garba abidjanais ou le bâbenda ouagalais sont autant d’exemples de l’invention de cuisines urbaines. Les auteurs des chapitres sont chercheurs en sciences humaines et sociales, originaires d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie où ils travaillent. Ils invitent le lecteur à porter un regard sur l’alimentation citadine des Suds, loin des idées reçues sur la pauvreté, la santé ou encore la responsabilité individuelle des mangeurs. Ce livre intéressera un public scientifique d’enseignants et de professionnels des systèmes alimentaires, et un lectorat s’intéressant aux dynamiques sociales et culturelles urbaines et à l’élaboration de théories sociologiques et anthropologiques venant des Suds.

Les auteurs remercient les relecteurs du comité éditorial. Résumé. Devenu une référence alimentaire à Abidjan et dans plusieurs grandes villes du pays, le garba est un menu de choix dans la restauration populaire en Côte d’Ivoire. Qualifié par les nutritionnistes de nuisible pour la santé, le garba est « bon à penser » tant il est une forme de contestation des normes nutritionnelles hygiénistes. Il n’en demeure pas moins l’un des ...

International audience

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International audience; L a situation nutritionnelle en Côte d'Ivoire inquiète. Dans ce pays d' Afrique subsaharienne, l'alimentation infantile est au centre des préoccupations nationales depuis plusieurs années. La lutte contre la malnutrition est intégrée dans des programmes nationaux destinés à promouvoir et soutenir une bonne alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la protection de l'allaitement maternel et la lutte contre les carences. Cependant, la situation se dégrade et le rapport du Landscape Analysis (2010) souligne que les causes de cette dégradation ne sont pas encore bien comprises. En 1997, les carences en fer étaient de 35 % chez les enfants en âge préscolaire, 29 % en âge scolaire et 45 % pour les femmes enceintes. Dix ans plus tard en 2007, elles étaient de 50 % chez les enfants en âge présco-laire (+15 points), 59 % en âge scolaire (+30 points) et 58 % pour les femmes enceintes (+13 points). Or, la petite enfance est un moment critique et déterminant pour la suite du développement de l' enfant. Le PNN (Programme national de nutrition) et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) expliquent la malnutrition et les carences par de « mauvaises pratiques alimentaires » et une méconnaissance des recommandations nutritionnelles. Matorel (dans Dewey, 2003) ajoute qu'un fort taux de maladies infectieuses est une autre cause directe de malnutrition. Outre ces éléments, la dégradation de la situation n' est pas bien documentée : qu'est ce qui a changé concrètement dans les pratiques ? Quelles sont les normes recommandées, et quelles sont les pratiques devenues des normes sociales déclarées par les mères, comparées à celles de la génération précédente ? Ces pratiques ont-elles un réel impact sur la malnutrition ? Plutôt que de pointer du doigt la non connaissance des mères ou leur non respect des recommandations (officielles ou de leurs aînées) en termes d'alimentation de leur enfant, nous proposons de mobiliser les sciences sociales pour mieux les comprendre. Nos résultats révèlent ainsi que les symptômes de l'anémie sont bien connus et reconnus par les mères, mais qu'un certain nombre de croyances leur font ignorer les causes « officielles » de cette maladie et adopter des traitements curatifs non adaptés. Cette compréhension approfondie des pratiques et représentations des mères peut apporter des leviers pour mieux adapter la communication à leur égard, et les interventions destinées à lutter contre cette maladie et contre la malnutrition plus généralement.

International audience; L’utilité des sciences sociales pour faire face à l’épidémie à virus Ebola ne fait plus débat aujourd’hui. Dans les pays en situation épidémique, des chercheurs en sciences sociales (anthropologues et sociologues) ont été précocement associés à la réponse pour adapter les messages d’information vers la population, favoriser l’acceptation des décisions de santé publique (surveillance communautaire des cas suspects, isolement des cas confirmés, enterrements sécurisés, etc.), pour « humaniser » les pratiques de soins et les pratiques funéraires ; mais aussi pour évaluer les impacts sociaux de l’épidémie. Une expérience de la contribution des sciences sociales a été acquise dans l’action sur le terrain.Dans les pays voisins d’un foyer épidémique, les systèmes de santé tentent de prévenir une flambée épidémique tout en s’y préparant. Ils anticipent l’organisation de la réponse médicale pour prendre en charge les malades et limiter les transmissions en disposant des équipements, en formant le personnel médical, en définissant des espaces de soins, etc. Les connaissances empiriques acquises dans les pays les plus touchés permettent aux autres pays de se préparer mieux et plus vite, en améliorant la stratégie et les procédures. Les sciences sociales doivent être associées à cette préparation des systèmes de santé car désormais les épidémies « se précèdent elles-mêmes », au sens où la diffusion des interprétations et leurs effets sociaux précèdent celle du virus.Une des conséquences de l’accélération et de la globalisation des échanges d’informations est qu’ avant même qu’un cas ne soit avéré dans une région ou un pays, des rumeurs, interprétations conspirationnistes (par exemple : c’est une maladie importée par les Occidentaux, c’est le vaccin qui inocule la maladie, etc.) ou des politiques (interférant avec les messages sanitaires destinés à la population), réactions xénophobes, revendications de fermeture des frontières ou refus des dispositifs de traitement sont déjà en place.De plus, la vulnérabilité des pays à l’épidémie dépend étroitement de déterminants sociaux préexistants qu’il faut comprendre, pour ajuster la réponse, tels que les flux migratoires entre pays et le statut des frontières par rapport aux découpages identitaires, l’acceptabilité du dispositif de prévention et dépistage de la maladie mis en place, les rapports de la population au système de santé, les tensions intercommunautaires, la mémoire d’autres épidémies qui conditionne les attitudes, l’intervention de l’Etat sur un mode répressif ou inclusif vis-à-vis des sociétés civiles, les parti-pris des médias, etc.La propagation de l’épidémie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest a révélé la fragilité et les défaillances des systèmes de santé des pays touchés. Au-delà de la réponse immédiate à l’épidémie, la contribution des sciences sociales doit, à présent, se situer dans une perspective d’analyse des causes sociales et politiques, locales et globales, de cette épidémie. Il est également temps d’envisager dès à présent la situation post-Ebola, dans la perspective de la promotion de la santé, qui prenne en compte les aspects politiques (de gouvernance), sociaux (l’engagement de la société civile), économiques et culturels.Comme toute discipline scientifique, les sciences sociales nécessitent des ressources spécifiques et du temps de travail, pour étudier ces aspects sociaux, et pouvoir accompagner les réponses aux défaillances des systèmes sanitaires ou à la défiance des populations. Dans plusieurs pays à risque épidémique d’Afrique de l’Ouest, des équipes de sciences sociales ont engagé des recherches sur la maladie à virus Ebola et participent aux dispositifs nationaux de réponse. Elles se sont regroupées au sein d’un réseau pour favoriser leurs échanges et pour développer une approche régionale de l’épidémie.Or, à ce jour, la plupart de ces équipes peinent encore à trouver les financements qui leur permettraient de développer des études pourtant indispensables.L’urgence est de soutenir financièrement et institutionnellement les recherches en sciences sociales, à l’échelon régional, dans les pays à risque épidémique : les décideurs doivent en être conscients et leur accorder les moyens de leur action.

Les aménagements hydro-agricoles, en tant qu'objet de recherche en sciences sociales, constituent un analyseur exceptionnel des relations « homme/nature » mais aussi des interactions induites par une innovation technique. En elles-mêmes, les retenues d'eau sont vues comme le résultat d'une action rationalisée de l'homme (pour l'homme) sur l'environnement. Mais cette intelligibilité des aménagements ne valorise pas les interférences perceptibles entre un environnement transformé et la proximit...

Les petits barrages constituent une composante désormais incontournable des paysages d'Afrique de l'Ouest. Petits et nombreux, mais dispersés, ils structurent les espaces, en générant un ensemble de ressources diverses. Ils induisent de fait la juxtaposition d'acteurs et d'usages souvent complémentaires, parfois concurrents, éventuellement antagonistes. Ils sont ainsi à l'origine de recompositions sociales marquées par des réarrangements institutionnels et de nouvelles règles d'accès aux écosystèmes et aux ressources. Objets de développement reconnus et appréciés des populations, leur nombre ne cesse d'augmenter. Pour évaluer les bénéfices et les risques associés à ces aménagements, cet ouvrage, centré sur les petits barrages du nord de la Côte d'Ivoire, dresse un état des lieux pluridisciplinaire. Destiné à tous les chercheurs et aménageurs préoccupés par le développement durable des savanes soudano-sahéliennes, il invite également à une réflexion plus générale sur les changements écologiques et sociaux liés à l'aménagement des vallées. Small reservoirs are now an itnportantjeature of West African landscapes. Small and numerous - but scattered - these water bodies give structure to rural areas by generating a set of varied resources. They lead to a juxtaposition of players and uses that are often complementary, sometimes in competition with each other and possibly a source of antagonism. They also induce social reconstruction marked by institutional rearrangements and new rulesfor access to ecosystems and resources. A recognised development feature appreciated by local populations, their numbers are increasing continuously. To evaluate the benefits and risks that may be associated with the presence and use of thesefacilities, this book centred on the small reservoirs in Northern Cote d'lvoireforms a multidisciplinary report on the situation. It is intended for all researchers and development bodies concerned by the sustainable development of the Sudan-Sahel savannah regions and invites broader refection on the ecological and social changes involved in the development of inland valleys.

Les situations agraires du centre du bassin cotonnier ivoirien évoluent rapidement du fait de l'installation d'agriculteurs et d'éleveurs venant principalement du nord de la Côte d'Ivoire (pays sénoufo). Malgré la faible densité de population (20 habitants/km 2) on constate une extension des tensions et parfois des conflits entre éleveurs et agriculteurs, entre autochtones et migrants et, plus globalement, une faible prise en compte de la préservation des ressources naturelles renouvelables par les producteurs. Les stratégies des différents groupes de ruraux dans cette région sont diverses : les autochtones s'organisent pour bénéficier d'une rente foncière en louant les terres pour les cultures annuelles; les paysans migrants misent sur une exploitation rapide des terres qui leur sont concédées en utilisant les intrants et l'équipement fournis par la filière coton; les éleveurs cherchent des alliances avec les autorités locales et l'administration pour conforter leur présence. Les difficultés à faire émerger des politiques de gestion des espaces et des ressources naturelles dans cette région de Côte d'Ivoire ont d'abord des origines sociales (absence de visions et de projets collectifs, importance des flux migratoires) mais s'expliquent aussi par la faiblesse ou l'absence de cadres de concertation à l'échelle du village ou de la région.

With the coup d’etat of 24 December 1999 and the politico-military conflict that started on 19 September 2002, Côte d’Ivoire broke with its tradition of political stability, which had served as a model in the West African sub-region. It is now facing an unprecedented crisis that is not only jeopardising the continuity of the state, but has also introduced a culture of violence into the society.This study has three objectives. The primary one is to understand the nature of this socio-political crisis, and what is at stake in it. Secondly, the study examines the issue of ivoirité. Finally, it explores the escalation of violence in this socio-political crisis and the catalogue of justifications for that violence.It is argued that the recurrence of military coups d’etat in Côte d’Ivoire signifies the delegitimisation of the modes of regulation built on the tontine system, and calls for a renewal of the political grammar and socio-political regulatory modalities around integrating principles that have yet to be devised. CONTENT Introduction CHAPTER 1. The Three Parameters of the Houphouët Boigny Compromise Deliberate and centralised openness policy to the outside world Philosophy of the “peanut roasters” Paternalistic management of social diversity CHAPTER 2. Houphouetism Shows Signs of Wear and Tear under Democratisation Confronting the issues: the political class and the criteria for political representation and legitimacy “Ivoirité” under Bédié, or the selective function of an ideology General Gueï’s variable-geometry Houphouetism The RDR, or Houphouetism the wrong way round The FPI, or the theoretical expression radical schism Immigration and its politicisation CHAPTER 3. The Problematic of “Ivoirité” and the Meaning of History in Côte d’Ivoire The social and political construction of “Ivoirité” Ideological justification Political justification Economic justification The constitution and ethno-nationalism Military coups d’état as therapy for “Ivoirité”? CHAPTER 4. The Course of History, or the Need for the Invention of Another Social Contract Alassane Dramane Ouattarra (ADO): symbol of the reality underlying the question of being a national An alternative to “slice” citizenship Bibliography

Le sud du bassin cotonnier Côte d'Ivoire est encore peu peuplé (20 habitants/km2 ) et dispose de ce fait d'importantes ressources en terre et en parcours encore peu exploitées. Toutefois les situations agraires dans cette vaste région sont historiquement diversifiées et évoluent rapidement depuis ces vingt dernières années du fait de l'installation d'agriculteurs et d'éleveurs venant principalement du nord de la Côte d'Ivoire (pays Sénoufo), du Burkina Faso et du Mali. Malgré cette disponibilité en ressources naturelles, on constate une extension des conflits entre éleveurs et agriculteurs, l'apparition de tensions autour du foncier agricole surtout en zone péri-forestière et plus globalement une faible prise en compte par les producteurs de la préservation et de l'entretien des ressources naturelles renouvelables. Les stratégies économiques et le jeu des acteurs ruraux dans cette région sont divers: les autochtones s'organisent pour bénéficier d'une rente foncière à court terme en vendant la terre de plantation ou à plus long terme, en louant les terres pour les cultures annuelles; les paysans migrants misent d'une part sur une exploitation rapide des terres concédées en utilisant les intrants et l'équipement fournis par la filière coton et d'autre part, ils n'hésitent pas à se déplacer pour mettre en valeur des terres non encore défrichées; les éleveurs cherchent des alliances avec les autorités politiques et l'administration pour conforter leur présence. Généralement les logiques économiques l'emportent sur des objectifs souvent mal définis de gestion des espaces et des ressources naturelles. La faiblesse ou l'absence de cadre de concertation à une échelle locale (village) ou régionale (Pays rural, Sous-préfecture) pour répondre à ces objectifs, rend l'exercice difficile voire impossible. Les difficultés à faire émerger des politiques locales ou régionales de gestion des espaces et des ressources naturelles dans cette région de Côte d'Ivoire ont d'abord des origines sociales (conflits politico-ethniques, absence de visions et de projets collectifs, importance des flux migratoires) mais s'expliquent aussi par les difficultés économiques rencontrées par les ruraux (baisse des revenus agricoles, dérégulation des marchés et des services).

Dans le cadre d'un partenariat scientifique entre le Département "Cultures Perennes" du CIRAD et le LESOR (Laboratoire d'Economie et de Sociologie Rurales) de l'Université de Bouaké, le programme intitulé: "Face aux contraintes de la privatisation: incertitudes et recompositions dans la filière palmier à huile en Côte d'Ivoire" a pris forme. Ce programme démarré en 2000 avec un financement du CIRAD se poursuit grâce au crédit obtenu suite à la réponse à l'appel à proposition en sciences sociales lancée par le Codesria et l'IRD. L'objectif du présent rapport est de présenter un état d'avancement de ce programme qui, dans le contrat entre l'Equipe de recherche et le CODESRIA, s'étend du 28 février 2001 au 28 février 2003. Le présent rapport rappelle (i) la problématique de recherche ainsi que les hypothèses de travail, (ii) l'évolution des travaux de recherche et des résultats obtenus et scientifiquement valorisés par rapport aux objectifs initialement fixés ainsi que les opérations à couvrir, (iii) Les acquis du programme en termes de formation, d'échanges et de renforcement des capacités, (iv) le rapport financier.

En Côte d'Ivoire le projet "Valorisation de l'igname pour les marchés urbains" coordonné par le LESOR (Laboratoire d'Economie et de Sociologie Rurales) de lUniversité de Bouaké intervient de la région septentrionale aux caractéristiques climatiques favorables à la production de cossettes d'igname. Ce rapport présente les activités réalisées par ce projet entre février 2000 et mars 2001. L'année 2000 a été marquée par une diffusion rapide des variétés kokoro introduites depuis le Bénin en 1999. Près de 200 paysans ont pu tester ces variétés dans les régions de Ferkéssedougou et Dabakala. 28 paysans de la région de Dikodougou ont reçu des semenceaux de kokoro directement importés du Bénin en janvier 2000. Cet engouement est dû à la bonne qualité gustative de ces variétés et à leur taux de multiplication élevé. Le suivi agronomique des parcelles de kokoro a mis en évidence une bonne adaptation des kokoro aux conditions nord ivoiriennes mais les rendements obtenus se situent entre ceux des ignames florido et krenglé. La transformation des ignames (kokoro et variétés locales) en cossette est bien maîtrisée par les productrices de Dabakala alors que dans les deux autres régions (Dikodougou, Ferké) les formations pour cette activité se sont poursuivies jusqu'en mars 2001. A Dabakala, les plats réalisés avec les cossettes d'igname sont bien appréciés au niveau familial mais aucune tentative de commercialisation des cossettes comme des plats préparés, n'a été observée. La variété florido, peu appréciée des consommateurs ruraux comme urbains, donnent de bons résultats sous forme de cossette et pourrait être mieux valorisée économiquement sous cette forme. La commercialisation de ces produits sur les marchés urbains nécessitera un appui supplémentaire à prévoir dans une phase ultérieure du projet.

En Côte d'Ivoire, le projet "Valorisation de l'igname pour les marchés urbains" coordonné par le LESOR (Laboratoire d'Economie et de Sociologie Rurales) de l'Université de Bouaké intervient dans 3 régions productrices d'igname aux caractéristiques climatiques favorables à la production de cossette (régions de Dabakala, Ferkessédougou et Dikodougou). Ce rapport présente les activités réalisées dans ces régions de février 1999 à mars 2000. En 1999 et avec la collaboration des équipes du projet GEPRENAF et de l'ANADER de Dabakala et Ferké, près de 80 paysans ont testé des variétés d'igname kokoro en provenance du Bénin. La production obtenue a été évaluée. En janvier 2000, les populations rurales de ces régions ont bénéficié d'une formation sur la transformation des ignames en cossette et sur l'utilisation de la farine ainsi obtenue pour la préparation de différents plats. Ces formations ont mis en évidence la possibilité de fabriquer des cossettes avec la variété Florido, très fréquente en Côte d'Ivoire, qui se commercialise difficilement du fait de sa faible qualité gustative. En plus de ces résultats, le rapport présente les caractéristiques des systèmes de production des différentes zones d'intervention. Enfin il propose des axes d'intervention pour la prochaine phase du projet : suivi agronomique des systèmes de culture à base d'igname, valorisation des cossettes d'igname en milieu rural et urbain.

Le riz est devenu une céréale importante dans les modes de consommation en Afrique de l'Ouest, notamment à Bamako, au Mali, et Abidjan, en Côte d'Ivoire. La consommation devrait continuer à croître et se pose alors la question de l'adéquation entre l'offre de riz local et la demande. La qualité du riz est l'un des critères pris en compte par les consommateurs. C'est alors un élément incontournable pour comprendre l'adéquation entre l'offre et la demande ainsi que l'efficacité des politiques rizicoles successives qui ont toujours visé à développer la production nationale pour satisfaire les besoins nationaux. Les filières riz en Afrique de l'Ouest ont été libéralisées dans les années 1990 après plus d'une décennie d'intervention de l'Etat. Le Mali et la Côte d'Ivoire présentent cependant des situations contrastées quant à la consommation de riz qui est essentiellement satisfaite par le riz local artisanal au Mali alors que la Côte d'Ivoire est marquée par des habitudes d'importation. L'évolution de la structure de l'offre est analysée en termes de qualité de riz présent sur les marchés et de préférence des consommateurs. Les stratégies des commerçants et les changements de comportement des consommateurs sont décrits. Quelques pistes de réflexion pour les politiques rizicoles sont identifiées.

L'objectif de cette étude est d'identifier, après la dévaluation du 12 janvier 1994, les changements intervenus dans la structure alimentaire (style et budget alimentaire) des ménages, de repérer les stratégies d'ajustement développées par les ménages et d'apprécier à travers la consommation des protéines animales, des féculents et des tubercules, les tendances de substitution qu'a engendrées la dévaluation. Dans les milieux populaires on observe un renforcement de la consommation hors domicile via la restauration de rue. La consommation de protéines est en baisse et donne la faveur au poisson séché. L'évolution des prix relatifs riz/vivriers locaux apparaît surtout favorable au manioc. (Résumé d'auteur)

Le modèle de consommation diffère selon l'écosystème. Dans les zones côtières et lagunaires, il s'articule autour du manioc et de la banane plantain ; dans la région ouest, autour du riz en priorité, de la banane et du manioc ; dans le centre et dans la région Forêt-Est, autour de l'igname avec un fort complément de banane plantain surtout au Sud. L'approvisionnement régulier des villes en produits vivriers et l'habitat urbain ont permis de reproduire en partie les styles alimentaires traditionnels. Le repas est composé d'un plat solide à base de céréale ou de féculent et d'une sauce en accompagnement. Ce mode alimentaire domestique a été repris par le secteur informel urbain pour les travailleurs et les scolaires qui, étant donné les distances, la faiblesse des moyens de transport et les contraintes de temps, doivent prendre un repas à l'extérieur. (Résumé d'auteur)

En Afrique sub-saharienne, nourrir les villes est l'un des paramètres essentiels de la question alimentaire. En Côte d'Ivoire, l'accès à l'alimentation n'ayant pas vraiment été pris en compte dans les politiques alimentaires, la restauration populaire de type informel semble avoir pris le relais particulièrement dans le cas abidjanais. Son développement présente un double intérêt pour la sécurité alimentaire. Non seulement il crée des revenus pour la subsistance des ménages mais il prend également en charge et à bon prix une partie de la demande alimentaire des urbains. (Résumé d'auteur)

En Côte d'Ivoire, la chute des revenus, l'augmentation du nombre des actifs sans emplois, la réduction des crédits affectés aux infrastructures sociales telles que la santé, l'éducation amènent à s'interroger sur le sort de ceux qui ne sont pas en mesure d'assurer un minimum de subsitance à leur famille. Les auteurs de cet article ont tenté d'une part d'identifier et de caractériser la population démunie d'Abidjan, la plus grande ville de Côte d'Ivoire, d'autre part d'analyser les actions de l'Etat en sa faveur. (Résumé d'auteur)

Le secteur informel alimentaire, dont fait partie la restauration de rue, se développe dans toutes les villes du Tiers Monde. En prenant Abidjan comme exemple, l'auteur démontre, d'une part, que l'informel alimentaire y est essentiellement le domaine des femmes (la proportion des femmes actives est de 80,42 % pour 19,5 % d'hommes). C'est le prolongement de leurs activités domestiques. Et d'autre part, il apparaît qu' aujourd'hui l'importance socio-économique du secteur informel alimentaire contribue à l'économie nationale et prend une place prépondérante dans le système alimentaire urbain.

Au sein du modèle alimentaire ivoirien le riz constitue le plat d'accompagnement le plus consommé en milieu urbain. Déjà en 1979, l'enquête budget-consommation relevait cette prédominance de la consommation du riz et précisait son importance en fonction des différents types de plats puis en alimentation extérieure à Abidjan. Les récents travaux conduits par l'ORSTOM permettent d'appréhender plus finement la place des différents riz dans l'alimentation quotidienne et mettent en exergue l'incidence de la politique ivoirienne de soutien des couches urbaines pauvres sur les stratégies de l'artisanat alimentaire. (Résumé d'auteur)

La question alimentaire fait depuis quelques années en Afrique de l'Ouest l'objet d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des institutions de développement en vue d'une meilleure appréciation de son évolution. Malgré cet intérêt affiché, l'analyse du champ alimentaire présente des disparités. Par rapport aux études consacrées à la production et à la distribution, les études sur la consommation finale restent très marginales. Cette marginalité frappe encore plus la consommation extérieure à laquelle presqu'aucune étude systématique n'a été consacrée si ce ne sont quelques monographies de métier ou quelques efforts isolés de quantification. Pourtant la croissance démographique, couplée à la forte urbanisation en Afrique, complique ce problème de consommation alimentaire qui mériterait plus de suivi afin que les évolutions et les modifications intervenant dans son champ puissent être maîtrisées. (Résumé d'auteur)

Deux constats apparemment liés sont faits à partir de l'observation du décalage croissant observé en Afrique entre ce que l'on mange et ce que l'on produit; celui de la dépendance alimentaire allant croissant, celui d'une fatalité du changement des préférences alimentaires. Ce rapport tente d'éclairer la problématique des changements dans les habitudes alimentaires, s'interroge sur la signification des innovations dans l'acte de s'alimenter et replace le tout dans les politiques alimentaires et macroéconomiques (Résumé d'auteur)

L'hypothèse qui sous-tend cet article est que les études sur le secteur informel ou non-structuré traversent une crise d'identification qui tient au fait que les chercheurs ont du mal à le cerner et le considèrent plus comme un champ d'investigation que comme un véritable concept. Pourtant plus qu'un simple fait économique, ce secteur est un fait social complexe dont l'étude nécessite d'autres méthodes et d'autres concepts. L'auteur propose alors le terme "d'économies officieuses" qui a l'avantage de souligner le phénomène social et sa non-reconnaissance juridique