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Au sein des relations qui unissent l’animal et l’homme depuis des temps immémoriaux, les questions de l’exploitation et de la sauvegarde sont centrales. Elles suscitent de nombreux débats de conscience et des prises de position de plus en plus affirmées dans nos sociétés contemporaines. Les différents aspects de la relation animal/homme interrogent sur la place de l’animal dans la société humaine, de l’animal sauvage à l’animal domestiqué. Comme en témoignent les contributions réunies dans ce recueil, les réflexions sur la condition animale encadrée par l’homme nous invitent à élaborer de nouveaux liens entre l’être humain et l’animal, peut-être moins fabuleux mais empreints d’un plus grand respect humaniste. Le Congrès national des sociétés historiques et scientifiques rassemble chaque année universitaires, membres de sociétés savantes et jeunes chercheurs. Ce recueil est issu de travaux présentés lors du 141e Congrès sur le thème « L’animal et l’homme ».

Un coq, un canard et un mouton furent les premiers animaux terrestres à s’élever dans les airs à bord d’une montgolfière ; Laïka fut la première à partir pour l’espace. Les premiers redescendirent sans encombre sur le plancher des vaches, Laïka perdit la vie mais gagna la célébrité. Si, jusqu’au xixe siècle, l’animal a été le compagnon de l’homme dans la plupart de ses explorations, il a donc commencé par le précéder dans l’air et dans l’espace, explorant seul des milieux hostiles. Mais n’est-il pas de même apparu le premier sur terre ? Ainsi faut-il reconnaître une préséance du genre dit animal sur le genre humain à la fois dans la réalité scientifique et dans l’ordre symbolique, religieux et mythologique. Cette évolution pose de nouvelles questions éthiques : comment juger la perte de Laïka, au regard de celle d’un attelage de chiens de traîneau ou d’une caravane de chameaux au cours d’une expédition terrestre ? L’exploration peut-elle justifier l’expérimentation et l’exploitation animales ? Les perspectives historiques et éthiques se croisent nécessairement à propos d’un tel sujet.

During the Jewish celebration of Passover, the youngest of the assembly has to request: “When these events did take place? ” The oldest one answers: “It was tomorrow.” A manner of affirming the singularity of the human being which, to survive and grow, must unceasingly cross new passages, without disavowing its past. But is a future still possible, when reality was désacralisée, when the threats are increasingly precise, when also we think of being able to create a new humanity? We should not hesitate to pose the thresholds of sacred where our ignorance starts, in order to reserve a space of freedom to us. Without it, our humanity would be likely to disappear, without a future.

L’Espace est-il affaire d’exploration ou de conquête ? Les deux expressions sont couramment utilisées pour désigner les activités qui, depuis plus de quarante ans, permettent à l’humanité d’être présente dans l’espace extra-atmosphérique. Ce double usage invite à s’interroger sur la place qu’y occupe l’idée de travail : y aurait-il dans l’espace un conflit symbolique entre l’explorateur et le travailleur ? Une relecture du mythe d’Icare permet de décrire le contexte symbolique au sein duquel se pose cette question, avant d’analyser comment et pourquoi l’astronaute est devenu un homme à tout faire de l’espace. Ses droits sont encore en cours d’élaboration, mais, dès à présent, son rapport au travail touche directement la manière dont il peut se définir, voire se justifier, face à l’animal d’une part, au robot d’autre part. L’espace est aujourd’hui l’une des manières d’entrer en humanisme., Arnould Jacques. Travailler dans l’espace : où est donc passé le rêve d’Icare ?. In: Le travail en représentations. Actes du 127e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Le travail et les hommes », Nancy, 2002. Paris : Editions du CTHS, 2005. pp. 349-363. (Actes du Congrès national des sociétés savantes, 127)