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S'il est un espace qui a été modifié par l'expérience révolutionnaire, c'est bien celui des réguliers. Sous l'Ancien Régime, la place de ceux-ci est incontournable en ville, et plus particulièrement à Nancy où l'incontournable emprise monastique résulte d'une longue politique de reconquête catholique menée par la famille ducale. Soumis à une constante tension entre le siècle et le cloître, le monastère urbain s'entoure d'une clôture sans se couper d'une ville avec laquelle il est en constante interaction. La Révolution, en chassant les moines, fait tomber les murs : la frontière sacrée du "hortus conclusus" s'ouvre alors au profit d'une nouvelle conception de la ville répondant aux rêves d'efficacité d'un siècle nouveau The space occupied by the regular clergy was certainly one of those that was the most radically modified by the French Revolution. Under the Ancien Régime, the regular clergy occupied a crucial place, particularly in a town like Nancy, where its presence on the eve of the Revolution was the result of a Catholic reconquest initiated by the dukes. Monastic life implied to seperate the cloisters from the surrunding urban areas, without, cutting it from the secular life of the city, to which it was closely linked by multiple interactions. By chasing off the monks, the Revolution made fall the monastic walls: the sacred boundary of the "hortus conclusus" was opened at the benefit of a new conception of the city corresponding to a new era's desire of efficiency.

Malgré la modération des postulats du périodique libéral Aurora Patriótica Mallorquina (fondé en juin 1812), en ce qui concerne sa vision des ordres réguliers et la nécessité de leur modernisation et réforme afin qu'ils se consacrent à des tâches plus utiles et solidaires, cette publication et ses rédacteurs furent dénigré par les absolutistes qui les traitèrent, sans la moindre preuve, d'apostats et de mécréants, ce qui dans leur esprit équivalait à la condition de mauvais espagnols. En fait, la nouvelle vision de la religion et la conception de l'Etat prônées par les libéraux et donc par la Aurora Patriótica Mallorquina commençaient à se superposer ou plutôt à se juxtaposer à l'ancienne qui avait toujours régné en Espagne. Aussi les réactionnaires, dont les prédicateurs étaient les principaux porte-paroles, ne pouvaient en aucun cas autoriser des changements aussi importants, en particulier quand ils entraînaient la perte de privilèges ancestraux. A pesar de la moderación de los postulados del periódico liberal Aurora Patriótica Mallorquina, aparecido en junio de 1812, relativos a su visión de las órdenes regulares y a la necesidad de la modernización y reforma de las mismas mediante su orientación hacia tareas más útiles y solidarias, desde las filas absolutistas se tiró a denigrar el periódico y a sus responsables, tachándolos, aunque sin pruebas, de apóstatas y descreídos, y de lo que, para ellos, resultaba asociado a tal condición : antiespañoles. Sucedía, en realidad, que la nueva visión de la religión y de la concepción del Estado, proclamada por los liberales y, desde luego, por la Aurora Patriótica, se estaba empezando a superponer, o por mejor decir, a yuxtaponer, a la antigua, esto es, a la que desde siempre había imperado en España. Por eso, de ningún modo iban a permitir los reaccionarios, cuya voz más resonante en Palma de Mallorca la poseían los predicadores, unos cambios tan drásticos, especialmente si en ello les iba la pérdida de ancestrales privilegios. The Aurora Patriótica Mallorquina, a liberal newspaper, appeared in June 1812, with moderated postulates regarding its vision of the regular orders and the necessity of their modernization and reform which should be oriented towards more useful and caring works. In spite of all this, the absolutist groups decided to defame the newspaper and the people responsible for it, branding them, although they did not have any proof, as apostates and godless, and as what was associated with this : antiespañoles. What really happened was that the new view of the religion, and the idea of the Nation proclaimed by Liberals and, of course, by the Aurora Patriótica was starting to superimpose or rather to juxtapose in the old-fashioned way, that is, which had always prevailed in Spain. Therefore, there was no way so drastic changes would be allowed by Reactionaries, the preachers being their most important voice in Palma de Mallorca, particularly if those changes would cause them to lose their ancestral privileges.

Cet article a pour objet de presenter l'installation de la religion chretienne dans les anciens dioceses de Bayeux et de Coutances, et jusqu'aux invasions normandes, religion qui structure peu a peu le monde antique et impose sa vision du monde aux hommes du Moyen Age. L'A. propose d'apporter les elements permettant de comprendre les debuts du christianisme dans les milieux urbains ou aristocratiques, puis d'etudier l'organisation monastique et eremetique de la Normandie pour enfin eclairer la christianisation des campagnes et les progres de l'organisation paroissiale. En conclusion, il faut insister sur le caractere tardif de l'implantation definitive du christianisme en Normandie : les premieres communautes urbaines sont certes assurees des le V e siecle, mais le reseau paroissial ne commence a se mettre en place qu'au VII e siecle. Au XIII e siecle seulement, l'ensemble de la population est christianisee.

http://pubp.univ-bpclermont.fr/public/Histoire_Medievale.php; International audience; Les ordres militaires sont-ils les "fils" de la révolution urbaine du XIIe siècle ? Représentent-ils en cela un jalon qui aiderait à comprendre le passage de l'ordo monasticus traditionnel aux "Religiones novæ" du XIIIe siècle incarnées par l'expérience mendiante ? Pour tenter de mieux comprendre les modalités de l'inurbamento des ordres militaires, on s'efforce d'abord de situer brièvement ces derniers au sein des différents courants de la vie régulière attirés par la ville. L'intégration parfaitement assumée des commanderies à l'économie urbaine est ensuite évoquée. L'adoption de nouvelles formes d'écriture "pragmatique" - comptabilités, testament - traduit des logiques de gestion qui participent de certaines formes de culture urbaine. Pour faire écho aux récentes réflexions sur la "fabrique urbaine", on s'interroge ensuite sur la marque des commanderies dans le paysage. Fut-elle spécifique au regard des autres implantations monastiques dans la ville ? Est enfin abordée la position des frères dans l'encadrement des sociétés urbaines où l'on retrouve bien des traits partagés avec les Mendiants. On insiste, notamment, sur la vigueur des structures confraternelles et sur l'ouverture sociale du recrutement des frères et de leurs bienfaiteurs.

National audience; La dimension ecclésiastique – au sens d'histoire institutionnelle du religieux – de l'événement de 1860 constitue le troisième point fort de l'apport de cette journée d'études, que la contribution [..] de Bruno Berthier sur la définition des « droits acquis » dans la Savoie annexée jusqu'à la tabula rasa de la loi de Séparation du 9 décembre 1905 a contribué à éclairer et à renouveler. À cet égard, la Savoie a su, de 1860 à 1905, maintenir efficacement, dans le champ religieux, certaines « spécificités exorbitantes de la législation sarde » au regard de la loi française. Le maintien des quatre diocèses, que s'emploie à dénoncer le très anticlérical Paul Bert dans les années 1880, en constitue peut-être le signe le plus manifeste, en ce qu'il fait perdurer, par-delà l'annexion, les anciennes circonscriptions ecclésiastiques héritées d'une sacralisation millénaire du découpage territorial. À vrai dire, la Restauration, en accord avec le Saint-Siège, avait déjà, entre 1817 et 1822, partiellement défait la coïncidence imposée par la Constitution civile du clergé entre département et diocèse en créant des diocèses en partie étrangers à la nouvelle logique administrative (Reims et Châlons, Aix-en-Provence et Marseille) et en conférant un titre épiscopal à d'anciennes cités déchues administrativement – qu'on songe, pour se limiter aux diocèses immédiatement circonvoisins de la Savoie, à Belley, à Saint-Claude, à Autun, à Viviers. Mais la nouvelle exception des diocèses de Tarentaise et de Maurienne vient assurément, et pour plus d'un siècle, confirmer la singularité savoyarde et consolider le traditionalisme ecclésiastique de la province ecclésiastique de Chambéry. De même, le maintien – plus difficilement acquis – de quelques particularités financières dans l'assiette de l'Église de Savoie, qu'il s'agisse d'héritages de l'ancien système bénéficial, du revenu des cartelles, du statut juridique des fondations pieuses ou de la gestion des fabriques paroissiales, témoigne de la capacité de résistance d'une institution ecclésiastique confortée par la mobilisation de la plus grande partie du Barreau savoyard pour la défense argumentée des « droits acquis ». (Philippe Boutry)

International audience; L'engouement que suscite la remise à la " divine libéralité " chez un nombre croissant de réguliers au temps de la Réforme catholique n'empêche pas le questionnement sur cette activité ambiguë et largement discréditée qu'est la quête, a fortiori chez des Franciscains dont elle est constitutive du propositum vitæ. Dans un diocèse tel que celui de Clermont, il faut, sous l'effet de l'invasion conventuelle du premier XVIIe siècle, sortir du flou séculaire entretenu par la législation franciscaine et faire preuve d'une rationalité nouvelle pour assurer le vivre-ensemble, à l'heure où, au-dehors, se multiplient les attaques des séculiers et monte la grogne de municipalités moins bienveillantes que par le passé. Moyen de présence aux fidèles autant que de subsistance, la quête, faille dans l'armure de Mineurs parfois rétifs à la grande mise en ordre épiscopale, est au cœur de choix réformateurs qui échappent à la seule famille franciscaine.

National audience; La dimension ecclésiastique – au sens d'histoire institutionnelle du religieux – de l'événement de 1860 constitue le troisième point fort de l'apport de cette journée d'études, que la contribution [..] de Bruno Berthier sur la définition des « droits acquis » dans la Savoie annexée jusqu'à la tabula rasa de la loi de Séparation du 9 décembre 1905 a contribué à éclairer et à renouveler. À cet égard, la Savoie a su, de 1860 à 1905, maintenir efficacement, dans le champ religieux, certaines « spécificités exorbitantes de la législation sarde » au regard de la loi française. Le maintien des quatre diocèses, que s'emploie à dénoncer le très anticlérical Paul Bert dans les années 1880, en constitue peut-être le signe le plus manifeste, en ce qu'il fait perdurer, par-delà l'annexion, les anciennes circonscriptions ecclésiastiques héritées d'une sacralisation millénaire du découpage territorial. À vrai dire, la Restauration, en accord avec le Saint-Siège, avait déjà, entre 1817 et 1822, partiellement défait la coïncidence imposée par la Constitution civile du clergé entre département et diocèse en créant des diocèses en partie étrangers à la nouvelle logique administrative (Reims et Châlons, Aix-en-Provence et Marseille) et en conférant un titre épiscopal à d'anciennes cités déchues administrativement – qu'on songe, pour se limiter aux diocèses immédiatement circonvoisins de la Savoie, à Belley, à Saint-Claude, à Autun, à Viviers. Mais la nouvelle exception des diocèses de Tarentaise et de Maurienne vient assurément, et pour plus d'un siècle, confirmer la singularité savoyarde et consolider le traditionalisme ecclésiastique de la province ecclésiastique de Chambéry. De même, le maintien – plus difficilement acquis – de quelques particularités financières dans l'assiette de l'Église de Savoie, qu'il s'agisse d'héritages de l'ancien système bénéficial, du revenu des cartelles, du statut juridique des fondations pieuses ou de la gestion des fabriques paroissiales, témoigne de la capacité de résistance d'une institution ecclésiastique confortée par la mobilisation de la plus grande partie du Barreau savoyard pour la défense argumentée des « droits acquis ». (Philippe Boutry)

Based on the "relaciones de meritos" of candidates to clerical benefits of the royal patronage in the first half of the XVIIIth century, this paper suggests that dominican convents, slightly ahead of the jesuit colleges, were then the most important educational network in Spain, as far as the number of students is concerned. It also analyses the content and form of the "relaciones" per se., Une analyse des "exposés de mérites" des candidats aux postes ecclésiastiques du patronage royal présentés dans la première moitié du XVIIIe siècle, montre que les couvents dominicains, devançant les jésuites, constituaient alors, le principal réseaux d'enseignement "secondaire" (niveau artes) dans la Péninsule ibérique, mésuré en nombre d'étudiants. L'article présente, également, une analyse du genre administratif "exposé des mérites".

Omniprésente par nature dans un système de représentations qui élève l'obéissance au rang de vœu solennel, la question hiérarchique, objet de (re-)discussions périodiques, se pose de façon particulièrement aigue à l'époque moderne dans ces maisons au statut ambigu que sont les abbayes d'obédience de l'ordre de Cluny, confiées à l'ecclesia cluniacensis au Moyen Âge pour être réformées mais farouchement attachées à leur indépendance et trop puissantes pour être réduites à l'état de prieurés. Dans un petit nombre de cas, le chef-d'ordre, renonçant jusqu'à la pratique des visites, en était venu à se contenter d'une tutelle purement formelle sur des communautés dont les supérieurs boudaient l'institution du chapitre général. La grande mise en ordre du monde des cloîtres de l'époque moderne change la donne, imposant tôt ou tard l'abandon d'un modèle local parfois millénaire au profit d'un modèle clunisien abhorré. Douloureux pour des maisons que leur statut d'exception rend plus sensible que d'autres à la question d'autorité, ce grand chambardement hiérarchique, entre évaporation de la figure abbatiale – accélérée par la généralisation de la commende – et intégration aux structures clunisiennes de gouvernement, trouve dans l'institution-charnière du prieur, seule figure commune et consensuelle d'autorité, un vecteur de changement sans refuser toute forme de continuité.

Omniprésente par nature dans un système de représentations qui élève l'obéissance au rang de vœu solennel, la question hiérarchique, objet de (re-)discussions périodiques, se pose de façon particulièrement aigue à l'époque moderne dans ces maisons au statut ambigu que sont les abbayes d'obédience de l'ordre de Cluny, confiées à l'ecclesia cluniacensis au Moyen Âge pour être réformées mais farouchement attachées à leur indépendance et trop puissantes pour être réduites à l'état de prieurés. Dans un petit nombre de cas, le chef-d'ordre, renonçant jusqu'à la pratique des visites, en était venu à se contenter d'une tutelle purement formelle sur des communautés dont les supérieurs boudaient l'institution du chapitre général. La grande mise en ordre du monde des cloîtres de l'époque moderne change la donne, imposant tôt ou tard l'abandon d'un modèle local parfois millénaire au profit d'un modèle clunisien abhorré. Douloureux pour des maisons que leur statut d'exception rend plus sensible que d'autres à la question d'autorité, ce grand chambardement hiérarchique, entre évaporation de la figure abbatiale – accélérée par la généralisation de la commende – et intégration aux structures clunisiennes de gouvernement, trouve dans l'institution-charnière du prieur, seule figure commune et consensuelle d'autorité, un vecteur de changement sans refuser toute forme de continuité.

Narbonne est une « ville à quatre couvents de Mendiants », pour reprendre la formule de Jacques Le Goff, ce qui permet de la classer parmi les « grandes villes » du royaume de France au début du XIVe siècle, époque à laquelle le roi lui-même la considère comme une de ses « bonnes villes». Cette affirmation est d’autant plus fondée que l’agglomération abrite non seulement les quatre principaux ordines paupertatis, ainsi qu’ils sont nommés dans plusieurs testaments narbonnais des années 1376-13...

Objet d'étude privilégié des historiens du Moyen Âge occidental, l'institution clunisienne est restée jusqu'à présent largement ignorée de la nouvelle histoire du clergé régulier aux Temps modernes, davantage tournée vers des ordres et des congrégations emblématiques de la Contre-Réforme. Pistes d'investigation et options méthodologiques d'un chantier historiographique riche de promesses ; regards sur le passé et propositions pour l'avenir.

National audience; Parmi toutes les catégories bibliographiques des bibliothèques ecclésiastiques d'Ancien Régime, celle des libri prohibiti est particulièrement intéressante à étudier, tant elle révèle des frontières de sensibilité propres à chaque famille religieuse. A partir de sept catalogues d'établissements lorrains, on voit ainsi se dessiner une appréciation différenciée, malgré des normes communes (l'Index de Rome, les mandements épiscopaux, les constitutions régulières), de l'interdit. Si le consensus existe autour des textes protestants, unanimement rejetés dans des armoires fermées à clef, les livres jansénistes, les ouvrages d'ecclésiologie et d'histoire, les textes libertins et les traités occultes font l'objet de traitements variés : rangés parmi les prohibiti chez les uns, en libre accès chez les autres. La construction de ces rubriques de livres montre finalement comment l'hétérodoxie se dérobe à toutes frontières précises, et fait souvent l'objet d'une certaine tolérance chez ces professionnels du catholicisme de bon aloi.

RESUME Le classement rigoureux des sources en strates chronologiques permet d’eclairer d’un jour nouveau le debat historiographique suscite par la fondation du monastere de Beaulieu-les-Loches. Strategies politiques pour la domination du Val de Loire et question du salut sont alors etroitement liees. Apres avoir fait hâter la construction de la basilique entre 1005 et 1008, le comte d’Anjou Foulques Nerra se trouva en butte a l’hostilite de l’archeveque de Tours. Ce fidele de la maison rivale de Blois refusait de consacrer sa fondation. Avant le concile de Chelles (16-17 mai 1008), Foulques fit assassiner le favori royal, Hugues de Beauvais, affilie au parti blesois. Pour echapper a l’accusation de crime de lese-majeste, il se mua en pelerin et se rendit a Rome. Moyennant penitence, le pape Jean XVIII lui accorda sa protection. Il envoya le cardinal Pierre de Piperno pour consacrer Beaulieu, fin mai 1008, et intervenir dans le conflit opposant l’eveque d’Orleans et l’abbaye de Fleury. Des la fin de l’annee, le comte d’Anjou repartait en pelerinage expiatoire a Jerusalem, ou il arriva peu avant la destruction du Saint-Sepulcre. Il parvint ainsi a eviter toute sanction seculiere et revint aureole d’une gloire nouvelle. Recourir a Rome s’averait, des cette epoque, un moyen habile de denouer des conflits locaux.

G. Picasso et M. Tagliabue; International audience

Patrick Gilli; International audience

Une esquisse de démographie et de sociologie monastiques fondée sur de riches états nominatifs émanant de la hiérarchie clunisienne : état quantitatif, répartition spatiale et pyramide des âges des deux branches rivales - Ancienne et Étroite Observances - d'un ordre religieux ancien à la veille de la Révolution française.

Une esquisse de démographie et de sociologie monastiques fondée sur de riches états nominatifs émanant de la hiérarchie clunisienne : état quantitatif, répartition spatiale et pyramide des âges des deux branches rivales - Ancienne et Étroite Observances - d'un ordre religieux ancien à la veille de la Révolution française.

L’appel de Richard II au reformateur italo-bourguignon Guillaume de Volpiano en 1001 marque une etape majeure dans le relevement du monachisme dans la principaute normande. Fecamp devient l’abbaye ducale d’ou partent les initiatives des disciples de Guillaume vers Jumieges, Bernay, Le Mont-Saint-Michel, et au-dela Troarn, Saint-Taurin d’Evreux, Conches et Sees. L’influence de Guillaume de Volpiano est particulierement visible dans le domaine liturgique et architectural. Mais le prestige de Fecamp ne doit pas eclipser le role d’autres reformateurs issus de regions exterieures a la Normandie, et qui ont eu leur part, avant l’arrivee de Guillaume et apres sa mort (1031), dans le renouveau monastique du duche.

Dubois Henri, Angers Denise, Bébéar Catherine. Un censier normand du XIIIe siècle. Le Livre des Jurés de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen. Aubervilliers : Institut de Recherche et d'Histoire des Textes (IRHT), 2001. 522 p. (Documents, études et répertoires de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 62)

International audience

FOULON Jean-Hervé. Stratégies lignagères et réforme ecclésiastique, la question du lignage de Geoffroy de Vendôme (av. 1070-1132). In: Journal des savants, 2001, n°1. pp. 3-41.

The Friar Preachers of the Province of Provence. The presentation of the Dominican Province of Provence brings to the fore its original situation in the Order of Preachers. Such an inquiry is made possible by the comparison of the monitions from the Provincial Chapters in Provence, those from the Roman Province and the acts from the General Chapters. The comparison of the orders given to the friars to urge them not to mingle with worldly matters and to increase their knowledge allows one to conclude that the Province of Provence was characterized by an on-going alert watchfulness in order to avoid any kind of defaming and scandal. The Province often took innovative decisions in educational matters that illustrate an intense programme to train its friars., Caractériser la province dominicaine de Provence c’est mettre en évidence ce qui fait son originalité dans l’ordre des frères Prêcheurs. Une telle recherche est possible en comparant les monitions des chapitres provinciaux de Provence, de la province romaine et les actes des chapitres généraux. La confrontation des injonctions faites aux frères pour les inciter à ne point se mêler des affaires du monde et pour les inviter à approfondir leur savoir permet de conclure que la province de Provence se caractérise par une vigilance toujours en éveil pour éviter toute compromission et tout scandale. Dans le domaine des études elle prend souvent des décisions qui sont pionnières et qui illustrent un programme soutenu pour former les frères., Paul Jacques. Les frères Prêcheurs de la province de Provence. In: L'Ordre des Prêcheurs et son Histoire en France méridionale. Toulouse : Éditions Privat, 2001. pp. 19-59. (Cahiers de Fanjeaux, 36)

Place: Dijon

Gaillard Michèle. Le «petit cartulaire» de Saint-Arnoul de Metz. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2000, 2004. pp. 124-143.

Gazeau Véronique. Les abbés bénédictins dans la Normandie ducale : des abbés étrangers ?. In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 30ᵉ congrès, Göttingen, 1999. L'étranger au Moyen Âge. pp. 245-258.

Philippe Depreux, L'apparition de la précaire à Saint-Gall, p. 649-673. Le recours aux donations de biens à condition de rétrocession à cens fut, à la fin du VIIIe siècle et au siècle suivant, la principale source d'accroissement du patrimoine de Saint-Gall. L'étude de l'abbatiat d'Otmar (719-759) permet de voir que le succès de la précaire n'était aucunement acquis d'avance à une époque où le contrôle de cette abbaye constituait un enjeu essentiel pour celui de l'Alémanie. Ainsi, après une estimation de la part que représentait la précaire dans la gestion du patrimoine foncier de Saint-Gall, cette étude propose une analyse des plus anciennes chartes de l'abbaye pour déterminer le profit que les abbés et les membres de l'aristocratie alémanique tirèrent du recours à la donation à condition de rétrocession à cens pour l'aliénation de leurs biens - ce qui pouvait s'avérer une mesure de protection de ces derniers., Depreux Philippe. L'apparition de la précaire à Saint-Gall. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 111, n°2. 1999. Résumés des articles. pp. 649-673.

English monks and the invention of the political art (early 13th century). A. Boureau. At the monastery of Bury St. Edmunds, the abbatial seat remained vacant from 1212 to 1215, partly because of a dire struggle between two parties within the monastic community. An anonymous monk, himself involved in the battle, wrote a short but detailed chronicle, especially devoted to the story of the conflict. This paper argues that this account is one the first medieval analyses of practical politics. The author is consciously critical of the liturgical and juridical forms of action, and explores a wide range of political tactics: anticipation, internal and external pressure, identification and disqualification of enemies, alliances, and so on. This must not be seen as a harbinger of democratic debates, but as an early assertion of the autonomy of the political field, just before the Magna Carta and in relation to the intense experience of action during the Anglo-Norman period., Boureau Alain. Les moines anglais et la construction du politique (début du XIIIe siècle). In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 54ᵉ année, N. 3, 1999. pp. 637-666.

The Sepulchre of Louis the Pious in Saint-Arnoul of Metz has often been considered as representative of the family tradition. But in fact Saint-Arnoul of Metz was primarily a burial place for the women of the Carolingian family : before or after Louis the Pious no Carolingian king was buried there. One should rather relate this sepulchre to the archbishop Drogo's ambition of elevating his city of Metz by making it the cradle of the Carolingian family ; in all probability he wished to establish Saint- Arnoul, whose patron saint was a family ancestor, as the royal mausoleum of the Carolingians., La sépulture de Louis le Pieux à Saint-Arnoul de Metz a été souvent considérée comme conforme à la tradition familiale. En fait, Saint-Arnoul de Metz fut surtout un lieu de sépulture pour les femmes de la famille carolingienne : avant et après Louis le Pieux aucun roi carolingien n'y fut enterré. Il faut en réalité mettre en relation cette sépulture avec la volonté de l'archevêque Drogon de promouvoir sa ville de Metz comme le berceau de la famille carolingienne ; il a sans doute souhaité faire de Saint-Arnoul, dont le saint patron était l'ancêtre de la famille, le mausolée royal des Carolingiens., Gaillard Michèle. L'éphémère promotion d'un mausolée dynastique : la sépulture de Louis le Pieux à Saint-Arnoul de Metz. In: Médiévales, n°33, 1997. Cultures et nourritures de l'occident musulman. Essais dédiés à Bernard Rosenberger, sous la direction de Henri Bresc . pp. 141-151.

Lemaitre Jean-Loup. Les voyages d'un moine limousin au XIIIe siècle. In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 26ᵉ congrès, Aubazine, 1996. Voyages et voyageurs au Moyen Age. pp. 123-129.

Logium is the name of a mérovingien nunnery near Saint-Wandrille (Seine-Maritime), wich is known only through three short statements in eight and ninth century texts. Until now, it was traditionnaly identified as the hamlet of Caudebecquet, in the Rançon river valley. After reviewing written sources, toponomic data and local topography, the author has been led to reject this localization and to locate the monastery on the site of today's town of Caudebec-en-Caux. The arrangements of the church group including a Notre-Dame church, a Saint-Pierre church and a Saint-Martin chapel were still visible in the eighteen century. This new identification gives a few novel hints about the history of the monastery, its connections with Saint- Wandrille abbey, its territory and what happened to it after the early viking raids in the Seine river valley., Logium est le nom d'une abbaye féminine mérovingienne de la région de Saint-Wandrille (Seine-Maritime) qui n'est connue que par trois brèves mentions dans des textes du VIIIe et du IXe siècle. Elle était traditionnellement identifiée jusqu'à présent avec le hameau de Caudebecquet, dans la vallée de la Rançon. Un nouvel examen des sources écrites, des noms de lieux et de la topographie amène l'auteur à rejeter cette localisation et à situer plutôt le monastère à l'emplacement du bourg actuel de Caudebec-en-Caux. Les dispositions du groupe ecclésial, comprenant une église Notre-Dame, une église Saint-Pierre et une chapelle Saint-Martin, étaient encore apparentes au XVIIIe siècle. Cette nouvelle identification ouvre un certain nombre d'aperçus inédits sur l'histoire de cet établissement, sur ses rapports avec l'abbaye de Saint-Wandrille, sur son implantation territoriale et son sort après les premières incursions vikings dans la vallée de la Seine., Le Maho Jacques. L'abbaye mérovingienne de Logium à Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime). In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 82, n°208, 1996. pp. 5-39.

What are the family origins of the great abbot of Cluny (928-942), Odo ? Was he a Frank ? Did he corne from Aquitaine or Le Mans ? The answer is still in debate, and the issue is of some interest, as it should help to understand the carreer and action of the promoter of the great burgundian abbey. A clunisian charter, probably misdated, gives a clue to the identity of Odo's mother, a landowner on the borders of Auvergne, Limousin and Quercy. And the father may well be Abbo, a prominent Limousin character, versed in roman law, and a member of the set around duke William of Aquitaine. Anyway, if Odo's family is Frankish, it doubtless belongs to the category of the romanophile aristocrats, settled in the South and immerged in its culture, like the famous Géraud d'Aurillac — whose life was precisely written by Odo., D'où venait Odon, abbé de Cluny de 927 à 942 ? : était-il franc, aquitain ou manceau ? la discussion n'est ni récente ni close, et la question n'est pas sans intérêt pour mieux comprendre la carrière et l'action du promoteur de la grande abbaye bourguignonne au Xe s. Une charte clunisienne, sans doute mal datée, nous donne peut-être l'identité de la mère d'Odon, une matrone possessionnée aux confins de l'Auvergne, du Limousin et du Quercy. Quant au père, ne serait-ce pas cet Abbon, grand personnage limousin versé en droit romain, de l'entourage du duc Guillaume d'Aquitaine ? De toute façon, si la famille d'Odon est franque, il s'agit, à n'en pas douter, de cette catégorie d'aristocrates francs philo-romans, implantés et acculturés au Midi, à l'instar du fameux Géraud d'Aurillac ... dont la Vie est écrite précisément par Odon., Lauranson-Rosaz Christian. Les origines d'Odon de Cluny. In: Cahiers de civilisation médiévale, 37e année (n°147), Juillet-septembre 1994. pp. 255-270.

« J'ai appris, Saint-Père, les grandes choses que vous faites et auxquelles je m'attendais. J’ai appris que vous aviez renvoyé dans leurs églises les prélats qui remplissaient la Cour romaine... Vous avez mis un frein à la poursuite effrénée des bénéfices et forcé les ambitieux insatiables à se contenter d'un seul. C'est juste. N’était-il pas honteux de voir les uns surchargés de revenus, et beaucoup d'autres, meilleurs qu'eux, vivre dans le besoin 7 ». Eloge qui, de la part de Pétrarque, rev...

Bernardi Philippe. Architecture médiévale et sources modernes : l'exemple de l'abbaye de Cluny. In: Bulletin Monumental, tome 151, n°3, année 1993. pp. 469-496.

L'oeuvre d'Ambroise de Milan occupe dans le grand catalogue de Cluny la cinquieme place parmi les Peres de l'Eglise. Ce catalogue, dont l'original est aujourd'hui perdu, datait de l'abbatiat de Hugues de Semur (1049-1109), probablement de la derniere decennie du siecle. L'A. conclut que l'on peut assurer que Cluny a gere, a la suite de Corbie, une partie importante de la diffusion de l'oeuvre ambrosienne dans l'Europe transalpine des XI e et XII e siecles

Les commencements de Clairvaux ont retenu depuis longtemps l’attention des historiens que préoccupent toujours les origines et les premiers développements d’une institution glorieuse. Leurs recherches, et c’est tout à fait légitime, se sont portées de préférence sur les aspects concrets de cette entreprise. Ils se sont efforcés de décrire l’état de la région au début du XIIe siècle en s’attachant à la végétation, à l’hydrologie et à l’occupation humaine, facteurs qui ont un rôle décisif dans ...

Von Büren Veronika. Le catalogue de la bibliothèque de Cluny du XIe siècle reconstitué. In: Scriptorium, Tome 46 n°2, 1992. pp. 256-267.

Turcan-Verkerk Anne-Marie. Le scriptorium de Saint-Vanne sous l'abbatiat de Richard (1004-1046). In: Scriptorium, Tome 46 n°2, 1992. pp. 204-223.

Morelle Laurent. La liste des repas commémoratifs offerts aux moines de l'abbaye de Corbie (vers 986/989) : une nouvelle pièce au dossier du «Patrimoine de saint Adalhard» ?. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 69, fasc. 2, 1991. Histoire - Geschiedenis. pp. 279-299.

Errico Cuozzo et Jean-Marie Martin, Documents inédits ou peu connus des archives du Mont-Cassin (VIIIe-Xe siècle), p. 115-210. Dans le cadre de la préparation des régestes de l'ensemble des actes de l'Italie méridionale antérieurs à 900, une série de campagnes aux archives du Mont-Cassin a montré que nombre d'actes anciens conservés en original, en copie (en particulier dans le Registre de Pierre Diacre) ou en résumé dans des actes postérieurs restaient inédits ou n'avaient fait l'object que d'éditions anciennes. On publie ici 84 actes des VIIIe-Xe siècles, en particulier tous ceux qui, établis (ou censés l'avoir été) avant 900, sont inédits ou insuffisamment publiés (à l'exception des actes du Registre de Pierre Diacre édités par Gattola). En dépit de leur origine très variée, ces documents permettent quelques remarques sur le notariat, sur certaines pratiques de Pierre Diacre (qui fait des faux, mais remanie aussi des actes véridiques), sur le mode de rattachement au Mont-Cassin de plusieurs monastères, féminins en particulier et notamment sur S. Maria in Cingla, située près d'Ailano (prov. de Caserte) et ses possessions. Parmi les actes ici édités, signalons un faux précepte du duc Gisulf II (n° 1), un faux précepte de Louis le Pieux (n° 20), le résumé d'un précepte du prince Siconolf (n° 26), un accord conclu par l'abbé Bassacius (n° 28), un faux précepte (n° 29) et le résumé d'un précepte véridique de Louis II (n° 33), un privilège de Jean VIII (n° 35), un précepte du prince Aion (n° 37), enfin un document de 940 (n° 82) contenant quarante résumés d'actes antérieurs (n° 38 et 43 à 81)., Cuozzo Errico, Martin Jean-Marie. Documents inédits ou peu connus des archives du Mont-Cassin (VIIIe-Xe siècle). In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 103, n°1. 1991. pp. 115-210.

The analysis of the foundations of women's abbeys brings to light two different periods, before and after 720. Before 720, our essentiality literary sources (vitae, gesta episcoporum, chronicles) show us numerous foundations wich are close to one another in term of time and space ; they underline the essential part played by female aristocrats and the decisive influence of the abbess's personality upon the life of the community. After 720, our sources — of a diplomatic nature most of the time — lay stress on the inceasing influence of the bischops upon the foundations and in the choice of the rule (from 816, benedictine or canonical). The foundations are few and more scattered. The role played by women became unimportant from then on., L'analyse des fondations d'abbayes féminines met en évidence deux phases distinctes de part et d'autre de 720. Avant cette date, nos sources, essentiellement littéraires (vitae, gesta episcoporum, chroniques) nous montrent des fondations nombreuses et rapprochées dans le temps et dans l'espace, le rôle essentiel des femmes de l'aristocratie et l'influence décisive de la personnalité de l'abbesse sur la vie de la communauté. Après 720, les sources, le plus souvent diplomatiques, nous révèlent l'influence croissante des évêques sur les fondations et le choix de la règle (à partir de 816, bénédictine ou canoniale). Ces fondations sont moins nombreuses et davantage disséminées ; le rôle des femmes devient insignifiant., Gaillard Michèle. Les fondations d'abbayes féminines dans le nord et l'est de la Gaule, de la fin du VIe siècle à la fin du Xe siècle. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 76, n°196, 1990. pp. 5-20.