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La región del Pacífico colombiano está poblada por comunidades negras que han adquirido recientemente sus títulos de "territorios colectivos" en el marco de las políticas multiculturales del gobierno colombiano. Sin embargo, al momento de ver asegurados sus derechos agrarios y territoriales, se enfrentan a actores de mayor fuerza que les restan y hasta confiscan estos derechos: actores armados ligados a la irrupción o auge del narcotráfico, actores económicos con la llegada de empresas agroindustriales de palmicultura. El texto analiza las estrategias desarrolladas por los empresarios así como sus impactos y su articulación con las dinámicas de organización de las "Comunidades negras" en esta región.; La région du Pacifique colombien est habitée par des Communautés noires légalement reconnues qui ont obtenu leurs titres fonciers de "territoires collectifs" dans le cadre des politiques multiculturelles mises en place par le gouvernement colombien à partir de 1993. Toutefois, cette reconnaissance de leurs droits agraires et territoriaux se voit immédiatement menacée par de puissants acteurs, légaux et illégaux: acteurs armés liés au trafic de drogues, acteurs économiques avec l'arrivée d'entreprises agro-industrielles de palmiculture. Dans ce contexte de violence et de spoliation, le chapitre analyse les stratégies développées par les entreprises agricoles ainsi que l'impact de leurs actions sur les dynamiques politiques d'organisation des "Communautés noires" dans la région.

A première vue, les revendications territoriales actuelles des communautés noires du Pacifique colombien, en conflit avec l'Etat qui prétend conserver le contrôle de certaines zones au nom du « bien public », peuvent s'analyser dans la perspective "classique" d'un conflit autour du patrimoine : local et « communautaire » pour les uns, national et « public » pour les autres. En analysant un conflit territorial récent entre l'Etat colombien et les communautés noires du Pacifique, je retrouve certes les mêmes argumentaires que ceux développés par les indiens, mais sans qu'apparaisse la terminologie liée au patrimoine. Pourquoi certains acteurs pourtant voisins –tant sur le plan géographique que politique- font-ils appel à des registres différents lors des négociations territoriales avec l'Etat ? Sur quoi reposent les constructions de discours et comment évoluent-elles ?