Domergue, Claude, Fabre, Jean-Marc, Gorgues, Alexis, Jean-Marc Fabre, Claude Domergue, Francis Dabosi, Fabre, Jean-Marc, Jean-Marc Fabre, Claude Domergue, Francis Dabosi, Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge, and Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
International audience; Ce livre fait suite à Martys 1, paru en 1993 (référence 8761, épuisé). Il concerne les débuts (Ier s. a.C.) du grand centre sidérurgique romain situé dans le domaine des Forges (Les Martys, Aude), au cœur de la Montagne Noire. La première partie présente les résultats des dernières fouilles archéologiques (1988-1995) exécutées dans deux sites majeurs du domaine : d'une part, Monrouch, un secteur en grande partie conservé intact depuis l'Antiquité, et dont la fouille a mis au jour une batterie de six bas fourneaux de réduction du type classique des Martys, encore pourvus, au moins partiellement, de leur système de ventilation, ainsi qu'une construction annexe, en bois et en terre ; d'autre part, le Grand Ferrier, qui, progressivement détruit par l'exploitation moderne des scories, n'offrait plus à la fouille que de rares lambeaux de terrain encore en place : on y a découvert, outre plusieurs foyers d'épuration, un ensemble désordonné de bas fourneaux, parmi lesquels un unique exemplaire de petit module, dont on a essayé de comprendre la signification face à plusieurs autres du type classique. L'étude des mobiliers (céramiques, amphores, monnaies) a permis de distinguer les phases successives de ces premiers moments du site et montré l'enracinement de la communauté des sidérurgistes dans la culture italique. Enfin les prospections effectuées autour des Martys ont révélé une forte densité d'ateliers sidérurgiques, dont l'organisation et la production font l'objet d'hypothèses. La deuxième partie est consacrée à l'archéométrie. Recueillis au cours des fouilles, quelques objets en fer et de nombreux échantillons (minerais, scories, déchets divers, éléments de bas fourneaux, sols d'ateliers, etc.) ont été examinés en laboratoire, à l'aide de techniques souvent de pointe. En particulier la caractérisation chimique du fer des Martys a conduit les archéomètres à identifier la présence de ce fer dans les cargaisons de plusieurs épaves (Ier s. a.C. et Ier s. p.C.) au large des Saintes-Maries-de-la-Mer, apportant ainsi de solides arguments à la réalité de sa diffusion. La troisième partie constitue le compte rendu des expérimentations, dont l'objectif était de comprendre par la pratique comment fonctionnaient ateliers et bas fourneaux, afin de pouvoir un jour fabriquer du fer dans les conditions d'il y a 2 000 ans, et justifier ainsi une production évaluée à 110 000 tonnes pendant trois siècles.