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L’approche diagnostique d’une maladie cognitive organique s’inscrit dans une demarche qui ne peut etre reduite a l’identification des symptomes. Dans cette perspective, ouverte a la singularite du malade qui consulte et a son entourage, l’equipe de la consultation memoire de l’hopital Ste Perine a voulu approfondir la question particulierement delicate de l’annonce du diagnostic. S’il s’agit de chercher a dire la verite au malade, il faut aussi reconnaitre les difficultes rencontrees, de part et d’autre, dans l’annonce d’un diagnostic si sombre. Il s’agit, tout a la fois, de ne pas oublier les potentialites de degagement d’une annonce bien temperee. Des propositions concretes ont ete formulees, visant a: (1) renforcer l’implication de toute l’equipe autour de l’annonce, discutee en reunion de synthese pour chaque dossier; (2) respecter la temporalite psychique du malade et de sa famille, ainsi qu’assurer un espace de parole; (3) introduire un outil pluridisciplinaire visant a rassembler les informations relatives a la preparation de l’annonce, au temps de l’annonce, au suivi ulterieur; (4) envisager une formation des medecins, basee sur la reflexion elaboree au sein de l’equipe; (5) a terme, disposer d’une meilleure connaissance des repercussions de l’annonce du diagnostic, dans un dispositif venant signifier et garantir une place pour cette approche, au sein de la consultation.

La recherche du consentement du patient, meme dement, doit repondre aux memes exigences que pour tout autre malade. Des recommandations de « bonnes pratiques » existent, de meme la loi, nous oblige a delivrer une « information loyale, claire et appropriee sur son etat de sante », et recueillir un « consentement libre et eclaire ». Les maladies cognitives generent des troubles du jugement et de la comprehension, qui alterent les capacites de decision de nos patients. Ces alterations sont d’installation lente et progressive, elles suivent l’evolution de la maladie. La litterature concernant l’exercice du libre choix du patient dement est riche, tant dans le domaine scientifique, que dans celui de la reflexion ethique et philosophique. Les enjeux ethiques generes par le contexte particulier de la demence s’articulent souvent autour de la question du consentement libre et eclaire a toute decision. Nous sommes donc confrontes en tant que professionnels, a une obligation legale, et ethique, d’une part de bien connaitre nos patients et d’autre part leur pathologie, afin de leur permettre au mieux de poursuivre l’exercice de leur libre choix. Pour aborder cette problematique, il semble interessant d’eclairer cette reflexion de notre quotidien de soins aupres de patients institutionnalises, pour des troubles cognitifs severes, accompagnes de symptomes psychocomportementaux.

Des soignants d’un hopital prenant en charge exclusivement des patients dements reflechissent sur leur pratique. Dans un contexte conjoncturel difficile, ils tentent de maintenir le patient au cœur de leur action.