This article deals with the promotion of housing for the working class in Portugal after World War II. The starting point of the research is the strategies followed by Companhia União Fabril (CUF) — a major Portuguese chemical company — between 1945 and 1972 in Barreiro, a town on the southern bank of the Tagus River, where the company had been gradually establishing its main factory grounds since the beginning of the twentieth century. The article argues that the publication of Law no. 2092 of April 9th 1958, which called upon welfare institutions to provide answers to the housing problem, was a fundamental step in the transformation of the Portuguese urban, suburban and rural environment, with massive consequences that historiography has yet to fully address.The article identifies the workers’ neighborhoods built by the company on factory grounds (1908-1946), comparing them to those that were later built on suburban farms (1951-1956), destined not only for the traditional working class, but also a growing middle-class that was emerging among the company’s staff. It then describes the operations that were carried out after the publication of the aforementioned law, between 1958 and 1967, and its repercussions up until the eve of the 1974 April Revolution. This law is essentially seen as positive, and had significant results in fighting the housing shortage issues of the time. However, we argue that it also shifted the housing provision responsibilities from private actors — in this case CUF — to public ones, leading to a fragmented urban landscape where the changes over the course of history — in terms of legislation, urban planning, architecture and social fabric — can be witnessed firsthand. Cet article porte sur la promotion du logement pour la classe ouvrière au Portugal après la Seconde Guerre mondiale. Le point de départ de la recherche sont les stratégies suivies par la CUF (Companhia União Fabril) — une grande entreprise chimique portugaise — entre 1945 et 1972 à Barreiro, une ville de la rive sud du Tage où l’entreprise avait progressivement établi ses principales usines depuis le début du XXe siècle. L’article soutient que la publication de la loi n° 2092 du 9 avril 1958, qui convoque les institutions sociales à apporter des réponses au problème du logement, a été une étape fondamentale pour la transformation de l’environnement urbain, suburbain et rural portugais, avec des conséquences massives pas encore entièrement prisent en compte par l’historiographie.L’article identifie les quartiers ouvriers construits par l’entreprise dans l’enceinte de l’usine (1908-1946) et les distingue de ceux construits plus tard dans les fermes de banlieue (1951-1956), maintenant destinés non seulement à la classe ouvrière traditionnelle mais aussi à une classe moyenne grandissante qui émergeait parmi le personnel de l’entreprise. Ensuite, il décrit les opérations qui ont été menées après la publication de ladite loi, entre 1958 et 1967, et leurs répercussions jusqu’à la veille de la Révolution d’avril 1974. Il s’agit essentiellement d’une loi positive, qui a eu des résultats significatifs dans la lutte contre la pénurie de logements de l’époque. Cependant, nous soutenons qu’elle a également transférée les responsabilités de fourniture de logements des acteurs privés – dans ce cas la CUF — vers les acteurs publics, conduisant à un paysage urbain fragmenté où les changements devenus au cours de l’histoire — en termes de législation, d’urbanisme, d’architecture et de tissu social – peuvent être observés sur le terrain.