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The inquiries and hypotheses presented in this article compose a provisional field of investigations around the link between body, monstrosities and creation in dance. Initially starting from an approach of cultural studies and moving to reflections on modes of production of dance of the now, we seek to investigate the impact of theories of monstrosity when tensioned to the processes of creation in dance to the extent that they can reveal paths and possibilities for the production of strangeness in body experiences, affection and sensitivities. This movement seeks to elucidate a possible connection between creation in dance and processes of subjectivation., Les demandes et hypothèses présentées dans cet article composent un champ provisoire d’investigations autour du lien entre corps, monstruosités et création en danse. En partant d'abord d’une approche d’études culturelles et en passant à des réflexions sur les modes de production de la danse du présent, nous cherchons à étudier l’impact des théories de la monstruosité lorsqu’elles sont tendues aux processus de création dans la danse dans la mesure où elles peuvent révéler des voies et des possibilités de production d’étrangeté dans les expériences corporelles, affection et sensibilités. Par ce mouvement on cherche à élucider un lien possible entre la création en danse et les processus de subjectivation., Este artigo discute um campo de investigações em torno do enlace entre monstruosidades, corpo e criação em dança. Inicia-se com a delimitação do conceito de monstro, utilizado neste trabalho, e com a exposição de alguns dos incômodos vivenciados coletivamente na experiência corporal~subjetiva no presente. Em seguida, traça-se um percurso da monstruosidade explicitando como o monstro, historicamente estranho, foi se tornando familiar ao longo do século XX. Por fim, discute-se a aproximação do monstro com o infamiliar, o inquietante, como estratégia de criação em dança a partir do relato de três processos composicionais.

Compte rendu de l’exposition « Füssli, entre rêve et fantastique » au musée Jacquemart-André, Paris, 16 septembre 2022-23 janvier 2023. Art exhibition review of Füssli, entre rêve et fantastique, at the Jacquemart-André Museum, 16th September 2022-23th January 2023.

Dans la pièce, Qui n’a pas son Minotaure ?, c’est un mythe des origines que Yourcenar s’efforce de renverser à travers la figure de Thésée : elle prend le paradigme du héros civilisateur pour le transformer en monstre dévorateur. Malgré les nombreuses subversions au mythe, Yourcenar semble avoir récupéré certains aspects oubliés de la légende de Thésée qu’elle porte à l’extrême pour montrer comment l’homme peut donner origine à une civilisation de monstres., In the play, Qui n’a pas son Minotaure ?, Yourcenar tries to subvert a myth of origins through the character of Theseus : she transforms the civilising hero into a devouring monster. Despite the apparent subversion of the myth, Yourcenar seems to go back to certain forgotten aspects of Theseus’ legend that she manages to take to the extreme in order to show how men can give birth to a monster civilisation.

Il tema della collezione ha attraversato sovente le pagine di Leonardo Sciascia. Più, in effetti, come un'allusione che riaffiora nel testo che come esplicito campo di indagine. Rileggere alcune pagine dello scrittore dà oggi la possibilità di ripensare il tema della raccolta al pari di una condizione esistenziale, nella quale entrano costantemente alcuni elementi archetipici: il progetto totalizzante, la "coazione" a ripetere il gesto dell'acquisto, l'impossibile completamento. In questo contributo, l'analisi sarà accompagnata dalla "visita" ad alcuni luoghi e ad alcuni personaggi nei quali - in una certa maniera - si è rispecchiato Leonardo Sciascia, e che dell'argomento in questione forniscono un'immagine viva e per molti aspetti inconsueta. El tema de la col·lecció és força present a les pàgines de Leonardo Sciascia. Més com a una al·lusió que ressorgeix en el text que com un camp explícit d'investigació. Rellegir avui algunes de les pàgines de l'escriptor ens dóna l'oportunitat de repensar el tema de la col·lecció com a una condició existencial, en la qual entren constantment alguns elements arquetípics: el projecte totalitzador, la "compulsió" de repetir el gest de comprar, la realització impossible. En aquest article, l'anàlisi anirà acompanyada d'una "visita" a alguns llocs i alguns personatges en els quals -en certa manera- es va reflectir Leonardo Sciascia, i el del tema en qüestió proporciona una imatge viva i en molts aspectes inusual. The topic of collecting has often crossed Leonardo Sciascia's pages. More, in fact, as an allusion that reappears in the text, than as an explicit field of investigation. Rereading today a few pages of Sciascia gives the opportunity to rethink the issue of the collection as an existential condition, in which some archetypal elements constantly enter: the all-encompassing project, the "compulsion" to repeat the purchase gesture, the impossible completion. In this contribution, the analysis will be accompanied by the "visit" to some places and to some characters in which - in a certain way - Leonardo Sciascia was reflected, and who provide a vivid image of the topic in question and in many respects unusual. El tema de la colección ha cruzado a menudo las páginas de Leonardo Sciascia. Más bien, de hecho, como una alusión que resurge en el texto que como un campo explícito de investigación. Releer algunas de las páginas del escritor hoy da la oportunidad de repensar el tema de la colección como una condición existencial, en la que entran constantemente algunos elementos arquetípicos: el proyecto totalizador, la "compulsión" de repetir el gesto de compra, la finalización imposible. En esta contribución, el análisis irá acompañado de una "visita" a algunos lugares y algunos personajes en los que - en cierto modo - Leonardo Sciascia fue reflejado, y el del tema en cuestión proporciona una imagen viva y en muchos sentidos inusual.

Le livre VII de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, consacré à l’homme, se clôt par un curieux catalogue d’inventeurs et d’inventions. C’est au traitement du mythe dans cet inventaire que l’on se propose de réfléchir. Après avoir présenté ce passage, on précise la tradition culturelle dans laquelle Pline s’inscrit : il reprend à son compte la question des origines et, en particulier, du πρῶτος εύρετής. On s’intéresse ensuite à l’identité des inventeurs – est-elle mythique ou réelle ? –, à la nature des inventions, et aux sources – sont-elles précisées ou non ? –. On montre que Pline procède à une rationalisation et à une romanisation du sujet, passant du πρῶτος εύρετής au primus Romanus. Cela nous amène à aborder le rapport de Pline aux informations – en particulier à travers l’exemple des animaux fabuleux – et, plus largement, le rapport de l’historien antique au mythe. Book VII of Pliny the Elder’ s Natural History, devoted to man, ends on a curious catalogue of inventors and inventions. It is on the treatment of myth in that inventory that we intend to ponder. After presenting this passage, we further examine the cultural tradition which Pliny belongs to : he takes up as his own the question of the origins and of the protos euretes in particular. We then query the identity of the inventors – is it mythical or real ? –, the nature of the inventions and the sources -are they defined or not ? We show how Pliny proceeds to a rationalisation and a romanisation of the issue, passing from the protos euretes to the primus romanus. We are then led on to tackle Pliny’ s relationship to information – in particular through the instance of the legendary beasts – and, to a larger extent, the relationship of the historian to myth.

Creepy and Eerie, two horror comics magazines published by Warren Publishing after 1964 are commonly read as the heirs to the horror titles put out by EC Comics in the previous decades. This text seeks to demonstrate that these magazines can also be placed in a different genealogy, which includes the 50s and 60s monster craze, as well as horror film magazines such as Warren’s own Famous Monsters of Filmland. Close readings and quantitative analyses show that the content of the Creepy and Eerie differ significantly from the EC titles, and borrows thematic elements as well as representations not only from horror cinema but also from the horror merchandising, which the Warren magazines prominently advertised., Les magazines de bande dessinée d’horreur Creepy et Eerie, édités par Warren Publishing à partir de 1964, sont habituellement lus comme poursuivant l’œuvre entreprise par les publications EC Comics au cours de la décennie précédente. Cet article vise à montrer qu’il est possible de placer ces magazines dans une autre généalogie, devant plus au cinéma d’horreur et aux magazines de monstres, dont le pionner Famous Monsters of Filmland, également publié par Warren. Les analyses textuelles et quantitatives permettent en effet de montrer que le contenu de Creepy et Eerie diffère sensiblement de celui des comic books EC, et emprunte au contraire nombre de thèmes et d’images non seulement au cinéma d’horreur, mais encore aux produits dérivés de celui-ci, abondamment promus dans les pages mêmes des publications Warren.

Monstropolis est alimentée par une énergie provenant des cris d’enfants apeurés. Aux yeux de ces enfants, les monstres méritent donc pleinement leur statut de méchants. Mais il s’avère que les enfants sont également, aux yeux des monstres, des créatures dangereuses, porteuses de maladies contagieuses. Les méchants, dans Monstres & Cie et Monstres Académie, sont ainsi tout le monde et personne à la fois, chacun des personnages étant persuadé que l’ennemi se trouve de l’autre côté de la porte., Monstropolis is powered by energy derived from the cries of frightened children. In the eyes of these children, the monsters fully deserve their status as villains. But it turns out that children are also dangerous creatures who, in the monsters’ eyes, carry contagious diseases. The villains in Monsters, Inc. and Monsters University are thus everyone and no one at the same time, each character convinced that the enemy is on the other side of the door.

À l’image du roman postcolonial algérien des années 1970, l’œuvre de Rachid Mimouni se caractérise par l’apparition de personnages atypiques. Loin d’être des héros révolutionnaires, ce sont des marginaux, des désenchantés, des fous. Condamnés à l’exclusion et au rejet, ils racontent une Algérie des bas-fonds dans un discours différent de celui qui glorifie l’Algérie indépendante. Chacun représente une tranche de population mise au ban de la société, un archétype de personnage marginal., In the image of the post-colonial Algerian novel of the 1970s, the work of Rachid Mimouni is characterized by the presence of atypical characters. Far from being revolutionary heroes, they are marginals, disenchanted, mad. Condemned to being excluded and rejected, they tell of the back streets of Algeria in a different discourse from that which glorifies independent Algeria. Each one of them represents a segment of the population, ostracized from society, an archetypal marginal character.

En mai 2008, une jeune femme (Rose), alors âgée de 26 ans, a été condamnée à 26 ans et 2 mois de prison par une cour d’assises pour « complicité passive » dans des actes de torture et le meurtre de sa fille (Margot), décédée en juillet 2004 à l’âge de cinq ans. Son compagnon (Gaston), un officier de police, avait été jugé plusieurs mois auparavant et condamné à 40 ans de prison après avoir été reconnu être l’auteur de ces crimes. L’ethnographie de l’audience où l’accusée a comparu indique clairement qu’elle a été condamnée en raison de sa « morale sexuelle » jugée incompatible avec celle d’une « bonne mère », de sorte qu’elle n’était pas considérée comme une victime du policier, mais comme sa complice. Em maio de 2008, uma jovem (Rose), então com 26 anos de idade, foi julgada pelo Tribunal do Júri e condenada a 26 anos e 2 meses de reclusão por omissão na tortura e homicídio de sua filha (Margot), morta em julho de 2004 aos cinco anos idade. Seu companheiro (Gaston), um policial, foi julgado meses antes e condenado a 40 anos de reclusão pela autoria desses mesmos crimes. A etnografia do julgamento da jovem mulher permitiu constatar que ela foi condenada por ter uma « moral sexual » considerada incompatível com a de uma « boa mãe », de modo que ela não poderia também ser vítima do policial, mas sua cúmplice. In May 2008, a woman (Rose), 26 years old, was tried and sentenced by a jury to 26 years and 2 months imprisonment for negligence in the torture and murder of her daughter (Margot) who died on July 19, 2004 when she was 5 years old. Her partner (Gaston), a police officer, was tried months before and sentenced to 40 years imprisonment for the commission of these same crimes. The ethnography of this young woman’s judgment made it clear that she was condemned for having a « sexual morality » deemed incompatible with that of a « good mother », so that she could not also be a victim of the murderer but necessarily his accomplice.

This memoir shows different things that I have experienced with grade 6 (year 7) pupils in a priority education area secondary school in order to study monsters in fairy tales. I chose Pan’s Labyrinth, a film directed by the mexican director Guillermo del Toro, as my main resource. This movie is interesting in many ways. On one hand, it is a breeding ground for the study of monsters and more broadly, for the study of the characters showned. On the other hand, it is a rich work by its structure that offers short sequences, independent enough from a narrative point of view, to be studied as a full story : for instance the sequence shot of the princess fleeing her kingdom, which is a full story in the tale. As nowadays kids are more familiar with images than words and texts, they have been offered to study literature through a movie. We have learnt how « to read » pictures , we have investigated on how to find and choose the appropriate words to be able to talk about monsters. We also worked on grammar tenses through reading comprehension. Oral expression was considered as a main objective. Through this experiment I hope to have given my pupils a taste of art . It seems to me that such a different way of teaching could give an impulse to my students not all familiar with french language, specially because they are creole (sometimes comorian) native speakers.; A travers ce mémoire je relate les différentes expérimentations que j’ai menées avec mes élèves de sixième d’un collège de REP + pour aborder l’étude des monstres dans les contes. C’est à partir du longmétrage de Guillermo del Toro, Le Labyrinthe de Pan, que nous avons travaillé les différentes compétences du socle commun pour tenter de faciliter l’apprentissage de certains de mes élèves en grande difficulté. Ce film est intéressant à plusieurs égards. C’est d’une part un vivier pour l’étude des monstres et plus largement pour l’étude des types de personnages qu’il met en scène. C’est d’autre part une œuvre riche par sa structure qui offre différentes petites séquences suffisamment indépendantes d’un point de vue narratif pour être étudiées comme des histoires à part entière : par exemple le plan séquence de la princesse fuyant son royaume, véritable conte dans le conte. Il m’a paru intéressant de partir de l’image animée avec laquelle les élèves de mon collège sont familiers plutôt que de textes dont la langue leur est parfois absconse. Nous avons donc appris à « lire » un film, à travailler le vocabulaire relatif aux monstres, ainsi que les temps principaux du récit de façon à écrire à partir des images du film. Nous avons débattu et offert un véritable espace à l’expression orale. Enfin, j’espère presque plus que tout avoir ouvert à mes élèves une fenêtre sur les arts. Une telle démarche est me semble-t-il un moyen de conduire ces élèves, dont beaucoup ont des lacunes en français, à aimer se confronter aux textes, à la langue française et à aimer apprendre.

Complètement sur-naturels ou seulement victimes collatérales d’événements fantastiques, les enfants et adolescents présentés ici se singularisent par leur interaction complexe et dangereuse avec le reste du monde ; chacun(e) à sa façon illustre l’angoisse générée par nos sociétés en quête de sens – fût-il post-apocalyptique., Completely supernatural or only collateral victims of fantastic events, the children and adolescents presented here stand out due to their complex and dangerous interaction with the rest of the world; each one in his/her own way illustrates the anxiety generated by our societies in search of meaning—even though it be postapocalyptic.

Avec l’utilisation de fourrure, de plumes, de coraux, de papillons ou de bois de cervidés, les influences animales sont très présentes dans les vêtements du créateur de mode britannique Alexander McQueen. L’influence de la mode et de la culture victorienne n’est pas moins présente dans ses vêtements ou les mises en scène de ses défilés qui semblent souvent hantés de références au xixe siècle. L’article s’intéresse à la manière dont ces deux influences se combinent chez le britannique et donnent à ses créations une certaine inquiétante étrangeté. Imaginant des créatures hybrides d’une beauté souvent monstrueuse – entre l’animal, l’humain ou la machine – McQueen évolue dans un univers créatif qui emprunte au gothique, au steampunk et à la manière de Frankenstein, il assemble des éléments disparates pour les faire cohabiter dans des créatures à la présence inquiétante. With fur, feathers, corals, antlers or butterflies a constant feature of his creations, Alexander McQueen created designs that gave the animal world pride of place whilst his fashion and the imagery of his catwalk presentations were deeply influenced by Victorian sartorial and visual culture. In this essay the Victorian inspiration of his retro-futuristic designs will be studied to illustrate the uncanny persistence of some of the animalistic fantasies of the Victorian era into the contemporary world. McQueen not only played with Victorian sartorial and animal references but also mixed and matched humans, animals and indeed machines and cross-fertilized them into single creatures thus borrowing from the Victorians not only their bestiaries but also, Frankenstein-like, sewed together parts of different animals to create monstrous hybrids, indeed discomforting animals.

Les monstres des hommes est un texte quasi inconnu du Moyen Age central. Mais loin d’être une mauvaise traduction du Thomas de Cantimpré, ce texte constitue une charge politique et poétique d’une rare violence contre la société de son siècle. Les images interviennent ici sur le mode de la subversion : en apparence banales, leur force critique se révèle par des effets de montage avec le texte qu’elles accompagnent. L’ensemble d’une grande originalité fait entendre des voix peu communes au XIIIe siècle, dont on peut penser qu’il s’agit de celle de subalternes. Dans l’attente d’une nouvelle édition et d’une traduction complète réalisée avec Maud Pérez-Simon, cet article propose la traduction de quelques exemples de monstruosité politique. Les Monstres des hommes is an almost unknown text from the central Middle Ages. But far from being a poor translation of Thomas de Cantimpré, this text constitutes a political and poetic charge of a rare violence against the society of its century. The images intervene here as a subversion : apparently banal, their critical impact is revealed by editing effects with the text they accompany. The very originality of the whole reveals unusual voices heard in the 13th century, which can be thought to be those of subordinates. Pending a new edition and a complete translation with Maud Pérez-Simon, this article proposes the translation of some examples of political monstrosity.

L’ouvrage collectif dirigé par Jean-François Chassay, Hélène Machinal, et Myriam Marrache-Gouraud intitulé Signatures du monstre se divise en quatre parties comportant chacune quatre sous-parties, précédées d’une introduction générale par le directeur et les directrices de l’ouvrage, lesquel(le)s sont également les auteur(e)s d’une conclusion générale, suivie d’une importante bibliographie, récapitulant tout en l’élargissant, celle qui suit chaque article. Il s’agit d’abord du monstre populai...

The monster intrigues and fascinates: he was studied, dissected, and abundantly staged in literary works. He remains nevertheless mysterious: we find for example similar monsters in distant cultures without any contact so temporarily as geographically. But if the teratology is prosperous in numerous countries, this craze appears to be less shared when it is the contemporary Mexican literature because monsters are less analyzed there. Nevertheless, they are present and numerous. A big part of our work consists in proposing a typology of the figures of the monster of the Mexican folklore by grouping those who appear in collections of legends or the dictionaries of strange creatures. It allows to understand how it is perceived in the popular belief and then reused by authors of fictional works.The monster is registered in a collective popular imagination, shared at first orally then passed to the paper, and transmitted in inheritance to the future generations. The literary writing is inspired by this inheritance, what creates a sort of hypertextuality between the present collective imagination in the myths and the legends, and the individual imagination of the author by means of its works of fiction. The latter revives these sources and even modifies them. The intertextuality is also present between the Mexican fictions and those besides of the world, what invites us to propose a comparative literary analysis when this one is possible. The purpose of this work is to determine through these sets of writing and these inventions, the stakes in these figures of the monster in the Mexican literature.; Le monstre intrigue et fascine : il a été étudié, disséqué, et abondamment mis en scène dans des œuvres littéraires. Il reste pourtant mystérieux : nous retrouvons par exemple des monstres similaires dans des cultures éloignées sans aucun contact aussi bien temporellement que géographiquement. Mais si la tératologie est florissante dans de nombreux pays, cet engouement paraît être moins partagé lorsqu’il s’agit de la littérature mexicaine contemporaine car les monstres y sont moins analysés. Ils y sont pourtant présents et nombreux. Une grande partie de notre travail consiste à proposer une typologie des figures du monstre du folklore mexicain en regroupant ceux qui apparaissent dans des recueils de légendes ou des dictionnaires de créatures étranges. Cela permet de comprendre comment il est perçu dans la croyance populaire puis ensuite réutilisé par des auteurs d’œuvres fictionnelles.Le monstre est inscrit dans un imaginaire populaire collectif partagé d’abord oralement puis passé à l’écrit, et ainsi transmis en héritage aux générations futures. L’écriture littéraire s’inspire de cet héritage, ce qui crée une sorte d’hypertextualité entre l’imaginaire collectif présent dans les mythes et légendes, et l’imaginaire individuel de l’auteur par le biais de ses œuvres de fiction. Ce dernier réactive ces sources et même les modifie. L’intertextualité est aussi présente entre les fictions mexicaines et celles du reste du monde, ce qui nous invite à proposer une analyse littéraire comparatiste lorsque celle-ci est possible. Le but de ce travail est de déterminer à travers ces jeux d’écriture et ces inventions, les enjeux de ces figures du monstre dans la littérature mexicaine.

The monster intrigues and fascinates: he was studied, dissected, and abundantly staged in literary works. He remains nevertheless mysterious: we find for example similar monsters in distant cultures without any contact so temporarily as geographically. But if the teratology is prosperous in numerous countries, this craze appears to be less shared when it is the contemporary Mexican literature because monsters are less analyzed there. Nevertheless, they are present and numerous. A big part of our work consists in proposing a typology of the figures of the monster of the Mexican folklore by grouping those who appear in collections of legends or the dictionaries of strange creatures. It allows to understand how it is perceived in the popular belief and then reused by authors of fictional works.The monster is registered in a collective popular imagination, shared at first orally then passed to the paper, and transmitted in inheritance to the future generations. The literary writing is inspired by this inheritance, what creates a sort of hypertextuality between the present collective imagination in the myths and the legends, and the individual imagination of the author by means of its works of fiction. The latter revives these sources and even modifies them. The intertextuality is also present between the Mexican fictions and those besides of the world, what invites us to propose a comparative literary analysis when this one is possible. The purpose of this work is to determine through these sets of writing and these inventions, the stakes in these figures of the monster in the Mexican literature.; Le monstre intrigue et fascine : il a été étudié, disséqué, et abondamment mis en scène dans des œuvres littéraires. Il reste pourtant mystérieux : nous retrouvons par exemple des monstres similaires dans des cultures éloignées sans aucun contact aussi bien temporellement que géographiquement. Mais si la tératologie est florissante dans de nombreux pays, cet engouement paraît être moins partagé lorsqu’il s’agit de la littérature mexicaine contemporaine car les monstres y sont moins analysés. Ils y sont pourtant présents et nombreux. Une grande partie de notre travail consiste à proposer une typologie des figures du monstre du folklore mexicain en regroupant ceux qui apparaissent dans des recueils de légendes ou des dictionnaires de créatures étranges. Cela permet de comprendre comment il est perçu dans la croyance populaire puis ensuite réutilisé par des auteurs d’œuvres fictionnelles.Le monstre est inscrit dans un imaginaire populaire collectif partagé d’abord oralement puis passé à l’écrit, et ainsi transmis en héritage aux générations futures. L’écriture littéraire s’inspire de cet héritage, ce qui crée une sorte d’hypertextualité entre l’imaginaire collectif présent dans les mythes et légendes, et l’imaginaire individuel de l’auteur par le biais de ses œuvres de fiction. Ce dernier réactive ces sources et même les modifie. L’intertextualité est aussi présente entre les fictions mexicaines et celles du reste du monde, ce qui nous invite à proposer une analyse littéraire comparatiste lorsque celle-ci est possible. Le but de ce travail est de déterminer à travers ces jeux d’écriture et ces inventions, les enjeux de ces figures du monstre dans la littérature mexicaine.

Images have long been accorded a privileged role in the interpretation of prehistoric ritual and belief systems. For Jacques Cauvin, they formed the basis of an argument that the origins of agriculture in the Neolithic Near East were contingent upon a conceptual revolution in hunter-gatherer societies : the ‘ birth of the gods’. The present article considers more recent efforts to incorporate perspectives from cognitive psychology into the interpretation of Neolithic imagery, with particular emphasis upon the interpretation of composite fi gures, comprising incongruous elements of human and/ or animal anatomy. Was ‘ the birth of the gods’ also, in any sense, ‘ the birth of monsters’, and if not, then to what kind of ‘ cultural ecology’ do these strange composites belong ?, On a longtemps attribué aux représentations un rôle privilégié pour interpréter les rites et systèmes de croyances préhistoriques. Pour J. Cauvin, elles ont constitué le point de départ d’un débat selon lequel les origines de l’agriculture au Néolithique du Proche-Orient étaient liées à une révolution conceptuelle dans les sociétés de cueilleurs-chasseurs, la naissance des divinités. L’article examine les recherches récentes qui s’attachent à intégrer les approches fondées sur la psychologie cognitive dans l’interprétation de l’iconographie néolithique, en mettant l’accent sur les représentations composites comprenant des éléments de l’anatomie humaine et animale. La naissance des divinités était-elle aussi, dans un certain sens, celle des monstres et sinon à quelle sorte d’écologie culturelle appartiennent ces étranges créatures composites ?, Wengrow David. Gods and Monsters: Image and Cognition in Neolithic Societies . In: Paléorient, 2011, vol. 37, n°1. Néolithisations : nouvelles données, nouvelles interprétations. À propos du modèle théorique de Jacques Cauvin. pp. 153-163.

International audience; Ce travail vise à la fois à présenter, à l'aide d'une iconographie fournie, la variété et la richesse du bestiaire monstrueux japonais (les yôkai), le genre littéraire qui s'y consacre à partir du xviie siècle (le kaidan-shû), et les influences croisées dont a pu bénéficier Lafcadio Hearn qui écrit des histoires de monstres japonais à l'époque où le Japon s'ouvre au reste du monde. Une synthèse de ce fantastique exotique et familier - car très présent dans la culture populaire - est proposée par David B. dans Le Tengû carré (1997), une bande dessinée dont j'analyse les thèmes importants et le style graphique, manifestement influencé par l'art de l'estampe ukiyo-e.

Titre erroné dans la publication. - ISBN : 978-2-249-62022-5 ; 283 p.; National audience; L'Apologie à Guillaume de saint Thierry, texte que Saint Bernard rédigea aux environs de 1125, renferme deux chapitres fascinants qui concernent les images figuratives, l'architecture, la sculpture, la peinture, les pavements et les objets d'orfèvrerie. Il n'existe, peu ou prou, aucune réflexion sur les arts visuels et leur fonctionnement au Moyen Âge, qui n'ait pris en compte l' 'Apologie', jusqu'au très récent ouvrage d'Olivier Boulnois. IL semble à l'auteur que la lecture de l' 'Apologie' a été un peu biaisée au cours des siècles et qu'elle ne dit pas exactement, ou du moins pas simplement, ce que les historiens de l'art y ont successivement trouvé. Après avoir rapidement présenté le texte dans son ensemble, l'auteur questionne cette longue tradition afin d'en mieux comprendre les enjeux et les approches, ce qui permet ensuite d'en suggérer une lecture différente.

Un monstruo es un ser diferente. ¿Pero diferente de quién?. Este libro repasa y da pistas para averiguar cómo aceptar el monstruo que todos llevamos dentro. Un monstre és un ser diferent. Però diferent de qui?. Aquest llibre repassa i dóna pistes per a esbrinar com acceptar el monstre que tots portem dins. A monster is a different being. But different from whom? This book reviews and gives clues on how to accept the monster we all carry within us.

Cette communication propose de suivre les traces des mirabilia medievaux et en particulier des legendes ayant trait aux peuples monstrueux dans l’œuvre dramatique de William Shakespeare. Ces peuples, qui pour la plupart apparaissaient deja sous la plume d’autorites classiques tel que Pline l’Ancien, nourrissent maintes legendes medievales, a l’instar de la lettre factice du Pretre Jean ou des Voyages fictifs de Sir John Mandeville. Pour les hommes de la Renaissance, ces recits sont-ils une simple curiosite, une metaphore ou une realite potentielle actualisee par les decouvertes americaines ? L’etude des allusions aux peuples monstrueux dans l’œuvre du plus celebre auteur dramatique anglais de cette periode apporte quelques elements de reponse a cette question.

Un monstruo es un ser diferente. ¿Pero diferente de quién?. Este libro repasa y da pistas para averiguar cómo aceptar el monstruo que todos llevamos dentro. Un monstre és un ser diferent. Però diferent de qui?. Aquest llibre repassa i dóna pistes per a esbrinar com acceptar el monstre que tots portem dins. A monster is a different being. But different from whom? This book reviews and gives clues on how to accept the monster we all carry within us.

International audience; This article examines medieval ideas about the human status and access to the sacraments of monsters: both the strange races on the edges of the known world, and individual portentous births. The article shows that medieval discourse about monsters was not homogeneous. As far as monstrous races were concerned, Augustin, who attached little importance to physical appearance and tended to include the races in his “universalist” vision of humanity, constituted a reference that could not be ignored. However, from the 13th century on, the idea of a necessary concord between body and soul made this position harder to maintain, whereas the taking into account of other criteria (social and religious behaviour, linguistic capacities) lead to the exclusion of pygmees from human nature. On the other hand, in canon law and theology the humanity of monsters born from human parents was more or less taken for granted. The question of their baptism only arose with respect to conjoined twins and then the question was not whether, but as how many persons they needed to be baptised. Paradoxically, the idea that children, who do not look human should not be baptised is found in civil, not canon law, from the 14th century on. In line with Roman law, the form of the body, and not the soul was here considered decisive, a principle that went together with the idea that certain monstrous births were due to bestiality, although medieval physicians and philosophers generally refuted that belief. In the Early Modern Period, the canonists began, however, to assimilate the position of civil law. As far as hermaphroditism is concerned, medieval authors sometimes admitted the existence of a perfect intermediary between male and female, but more often considered that one gender was necessarily dominant. Interestingly, the criteria for classification were as often social as anatomical. The medieval Church authorized marriage of all hermaphrodites except “perfect” ones, but strictly prohibited alternating sexual roles, a reproach formulated against homosexuals, whom hermaphrodites were often associated with. Ordination was even more of a problem, because the Church excludes women. According to some canonists, only “male” hermaphrodites may be ordained; others excluded all hermaphrodites on the ground of irregularity. The article terminates with a reflection on the relative importance of medieval debates about monsters, among other things by pointing out that the greater richness of discussions about hermaphroditism in medieval Islamic law seems to correspond to the greater importance of sex difference in Middle Eastern society.; Cet article examine les opinions des savants médiévaux sur l'appartenance à l'espèce humaine et l'accès aux sacrements des monstres : tant certaines « races monstrueuses » aux confins du monde connu, que les naissances prodigieuses individuelles. L'article montre qu'il n'existe pas de discours unifié à leur sujet au Moyen Âge. Pour les races monstrueuses, Augustin, qui accorde peu d'importance à l'apparence physique et tend à inclure les races monstrueuses dans sa vision universaliste de l'humanité, constitue une référence incontournable. Cependant, à partir du XIIIe siècle, l'idée d'un nécessaire accord entre corps et âme rend sa position moins facile à défendre, tandis que la prise en compte d'autres critères (comportement social et religieux, capacités linguistiques), conduit à l'exclusion des pygmées de l'espèce humaine. En revanche, en droit canon et en théologie, l'humanité des monstres nés de parents humains semble plus ou moins aller de soi. La question de leur baptême ne se pose que pour les jumeaux siamois et il s'agit alors non pas de savoir si, mais comme combien de personnes il faut les baptiser. C'est paradoxalement en droit civil que l'on trouve, à partir du XIVe siècle, l'idée que les enfants qui n'ont pas d'apparence humaine ne doivent pas être baptisés. Dans la ligne du droit romain classique, la forme, et non l'âme, y constitue le critère décisif d'humanité. Ce principe s'accompagne de l'idée que certaines naissances monstrueuses sont dues à des rapports bestiaux, croyance que les médecins et philosophes médiévaux ont cependant le plus souvent réfutée. À l'Époque moderne, le droit canon finira toutefois par assimiler la position civiliste. En ce qui concerne l'hermaphrodite, les savants médiévaux admettent parfois l'existence d'un intermédiaire parfait entre l'homme et la femme, mais soutiennent plus souvent qu'un des deux sexes domine forcément. Il est intéressant de remarquer que les critères de classification sont aussi souvent sociaux qu'anatomiques. Considérant l'hermaphrodite parfait comme une personne empêchée, l'Église médiévale autorise le mariage des hermaphrodites à dominance masculine ou féminine, interdisant toutefois strictement l'alternance des rôles sexuels, qu'elle reproche à l'homosexuel auquel l'hermaphrodite est souvent associé. L'ordination est plus épineuse, car l'Église exclut les femmes. Selon certains canonistes, seuls les hermaphrodites « mâles » peuvent être ordonnés, alors que d'autres excluent tous les hermaphrodites pour cause d'irrégularité de la personne. L'article se termine par une réflexion sur l'importance relative des débats médiévaux sur le monstre, en signalant, entre autre, que la plus grande richesse des discussions sur l'hermaphrodite dans le droit musulman médiéval semble correspondre à l'importance plus grande de la différence des sexes dans les sociétés du Moyen Orient.

In her natural encyclopaedy composed in the 1150s, Hildegard of Bingen († 1179 ) attempts to list the creation, in particular the realities from which the meaning remains hidden to most of the men, as animals which are anomalous, even prodigious, by their size and their strength. The case of the cetus, a marine animal in which we can see the whale or more certainly the killer whale, Orcinus orca, shows that it is necessary to operate a crossing of appearances to reach the signification of certain beings, as the title of the work of the abbess, Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum, suggests it. Considered as a portentum, even a monster by most of the theologians or naturalists, the cetus contributes nevertheless to the order and to the beauty of the world. Besides that this animal regulates the world of waters and allows the navigation, it can supply also to the man the means to fight against physical and moral dangers. This study shows that Hildegard carries an original glance on this animal, that she presents as divine, against a long tradition which demonizes it, in particular the Physiologus and the medieval bestiaries., Dans son encyclopédié naturelle composée dans les années 1150, Hildegarde de Bingen (†1179) s'attache à recenser la création, en particulier des réalités dont le sens reste caché à la plupart des hommes, comme les animaux prodigieux par leur taille et leur force. Le cas du cetus, animal marin dans lequel on peut voir la baleine ou plus sûrement l'épaulard, Orcinus orca, montre qu'il faut opérer une traversée des apparences pour atteindre le sens caché de certains êtres, comme le suggère le titre de l'œuvre de l'abbesse, Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum. Considéré comme un portentum, voire un monstre par la plupart des auteurs théologiens ou naturalistes antérieurs, le cetus concourt pourtant à l'ordre et à la beauté du monde. Outre que cette bête régule le monde des eaux et permet la navigation, elle peut fournir aussi à l'homme les moyens de lutter contre les périls physiques et moraux qui le guettent. On montre ainsi ici que Hildegarde porte un regard original sur cet animal, qu'elle présente comme divin, contre toute une tradition qui le diabolise, notamment les bestiaires héritiers du Physiologus.