11 results on '"Margier, Antonin"'
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2. Cohabiter l’espace public
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Margier, Antonin
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Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
En s’appuyant sur l’observation de conflits d’appropriation au sein du Village Shaugnessy à Montréal et de la Goutte d’Or à Paris, cet ouvrage interroge les logiques qui organisent la régulation des espaces publics dans des quartiers péricentraux et à vocation résidentielle. À travers des réflexions mêlant géographie sociale, études urbaines et philosophie, l’auteur propose d’analyser ces conflits au prisme de l’ « habiter », du chez-soi. Au-delà des injonctions au vivre-ensemble, il invite ainsi à repenser la cohabitation comme l’élaboration d’un sentiment d’appartenance partagé.
- Published
- 2020
3. Chapitre III. Des quartiers péricentraux au cœur des recompositions urbaines
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Margier, Antonin
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Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
Pour comprendre les rapports de pouvoir tels qu’ils se déploient dans les espaces publics au prisme des conflits d’appropriation qui les animent, il est nécessaire dans un premier temps de présenter l’évolution et la réalité urbaine des quartiers étudiés : le Village Shaugnessy et la Goutte d’Or. Le Village Shaugnessy à Montréal Figure 3. – Le Village Shaugnessy. Source : A. Margier et Google Earth. Situé à l’ouest du centre-vil...
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- 2020
4. Chapitre I. L’espace public, symbole des mutations urbaines
- Author
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Margier, Antonin
- Subjects
Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
« Notre problème urbain est de savoir comment rendre à l’extérieur sa réalité de dimension de l’expérience humaine » (Sennett, 2009, p. 20). L’évolution des « manières de faire » la ville À l’heure où la mondialisation s’accélère et la compétition entre les villes s’affirme, une profonde mutation des espaces urbains est à l’œuvre (McGee, 1991 ; Sassen, 1996 ; Veltz, 2002). Face à la concurrence pour attirer les investisseurs, les formes urbaines comme les modes de vie évoluent et les manière...
- Published
- 2020
5. Chapitre II. Penser la cohabitation dans les espaces publics
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Margier, Antonin
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Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
Comprendre l’importance de l’espace dans les dynamiques sociales exige tout d’abord de clarifier en quoi il se situe au cœur de l’expérience humaine. En liant une approche phénoménologique aux enjeux sociopolitiques, la théorie de la forme urbaine, élaborée par la géographie structurale, permet d’intégrer la dimension ontologique de l’espace aux rapports de pouvoir qui encadrent l’expérience spatiale. La dimension positionnelle de l’espace « Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en ess...
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- 2020
6. Introduction
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Margier, Antonin
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Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
Jacques réside dans le Village Shaugnessy à Montréal depuis plus de 35 ans. Attiré par le charme des maisons victoriennes et la valeur patrimoniale du quartier, il est aujourd’hui séduit par les solidarités et la convivialité qui s’y sont développées au fil des ans. La proximité des commerces et d’une grande variété de services participe de son plaisir à y vivre. Cependant, la présence de personnes marginalisées et sans-abri dans les espaces publics suscite...
- Published
- 2020
7. Chapitre VI. De la « normalisation résidentielle » des espaces publics à la dispersion des personnes marginalisées
- Author
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Margier, Antonin
- Subjects
Urban Studies ,quartiers (urbanisme) ,Paris ,urbanisation ,urbanisme ,Montreal ,SOC026030 ,espace public ,JFSG - Abstract
Sécurité publique et essor du confort résidentiel dans les espaces publics Malgré l’importance des usages et des pratiques des riverains, les acteurs publics et les urbanistes gardent un rôle fondamental dans la production des espaces publics (Bassand et al., 2001 ; Lefebvre, 2000 ; Low, 1996) et les orientations définies par les pouvoirs publics peuvent accompagner et intégrer les désirs résidentiels de pureté et de normalisation. À cet égard, les politiques de sécurité urbaine, en étant pr...
- Published
- 2020
8. Cohabiter l'espace public: conflits d'appropriation et rapports de pouvoir à Montréal et Paris
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Margier, Antonin, Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES), and Presses Universitaires de Rennes
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montréal ,[SHS.ARCHI]Humanities and Social Sciences/Architecture, space management ,personnes marginalisées ,paris ,conflit ,[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography ,sans-abri ,espace public - Abstract
International audience; Expulsion, criminalisation, enfermement, revanchisme : les exemplesne manquent pas pour illustrer la généralisation de mesures punitivesempêchant les personnes sans-abri d’occuper les espaces publics. L’essord’une gouvernance néolibérale des villes visant à les inscrire dans la compétitionurbaine mondiale constitue l’une des explications principales de cette gestionpunitive. Pourtant, dès lors que l’on s’éloigne des espaces publics centraux,cette explication perd de sa pertinence sans pour autant que la mise à l’écartdes personnes marginalisées ne disparaisse. En s’appuyant sur l’observationde conflits d’appropriation au sein du Village Shaugnessy à Montréal et dela Goutte d’Or à Paris, cet ouvrage propose d’interroger les logiques quistructurent et organisent la régulation des espaces publics dans des quartierspéricentraux et à vocation résidentielle.À travers des réflexions mêlant géographie sociale, études urbaines etphilosophie, l’auteur propose d’analyser ces conflits au prisme de l’ « habiter ».En montrant que l’appropriation de ces espaces publics participe, sous desformes contradictoires, à « l’extension du chez-soi » pour les riverains et à la« constitution d’un chez-soi » pour les personnes marginalisées et sans-abri,cet ouvrage éclaire les rapports de pouvoir tels qu’ils se déploient à traversla normalisation résidentielle des espaces publics. Au-delà des injonctions auvivre-ensemble, cet ouvrage invite ainsi à repenser la cohabitation commel’élaboration d’un sentiment d’appartenance partagé.
- Published
- 2017
9. Les apports de la comparaison internationale à la démarche de recherche en études urbaines
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Margier, Antonin, Département des études urbaines (DEUT), Université du Québec à Montréal = University of Québec in Montréal (UQAM), Espaces et Sociétés (ESO), Le Mans Université (UM)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université d'Angers (UA)-AGROCAMPUS OUEST-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN), Université de Rennes 2 (UR2), and Université de Rennes (UNIV-RENNES)
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montréal ,[SHS.ARCHI]Humanities and Social Sciences/Architecture, space management ,[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology ,paris ,05 social sciences ,Geography, Planning and Development ,050801 communication & media studies ,[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography ,0506 political science ,Urban Studies ,0508 media and communications ,comparaison ,050602 political science & public administration ,études urbaines ,Social Sciences (miscellaneous) ,Demography ,espaces publics - Abstract
International audience; Issu d’une recherche doctorale sur la cohabitation dans les espaces publics de Montréal et Paris, cet article souligne l’importance de l’acte comparatif sur le déroulement de la recherche. En croisant le cheminement de notre recherche avec des réflexions théoriques, nous montrons l’influence prise par la comparaison internationale, dans la construction des hypothèses, dans la réflexion théorique et dans l’interprétation des données empiriques.
- Published
- 2015
10. L’appropriation des espaces publics par les personnes sans-abri, entre contraintes et elaboration d’un «chez-soi»
- Author
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Margier, Antonin, Espaces et Sociétés (ESO), Le Mans Université (UM)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université d'Angers (UA)-AGROCAMPUS OUEST-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN), Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES), Département des études urbaines (DEUT), and Université du Québec à Montréal = University of Québec in Montréal (UQAM)
- Subjects
Paris ,[SHS.ARCHI]Humanities and Social Sciences/Architecture, space management ,sans abri ,[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology ,personnes marginalisées ,[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography ,Montréal ,espaces publics - Abstract
International audience; Dans cet article, nous proposons d’analyser les pratiques mises en œuvre par les personnes sans-abri dans les espaces publics. Plutôt que d’insister sur les causes du passage à la rue, nous souhaitons comprendre comment ces individus parviennent à développer des relations sociales et à créer un espace de vie dans lequel prendre place et s’inscrire dans la ville. À travers un travail de terrain dans les quartiers de la Goutte d’Or à Paris et dans le Village Shaugnessy à Montréal, nous montrons comment les pratiques d’appropriation participent à l’élaboration d’un « chez-soi » pour ces personnes privées d’abri.
- Published
- 2014
11. La cohabitation dans les espaces publics: Conflits d'appropriation entre riverains et personnes marginalisées à Montréal et Paris
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Margier, Antonin, Espaces et Sociétés (ESO), Le Mans Université (UM)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université d'Angers (UA)-AGROCAMPUS OUEST-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN), Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES), Université du Québec à Montréal, Morin Richard(morin.richard@uqam.ca), Département des études urbaines (DEUT), and Université du Québec à Montréal = University of Québec in Montréal (UQAM)
- Subjects
homeless ,purification ,out-of-place ,Paris ,populations marginalisées ,Goutte d'Or ,geography ,habiter ,normalisation ,Château Rouge ,domestication ,dwelling ,public spaces ,Village Shaugnessy ,itinérants ,street ,drug addicts ,riverains ,usagers de drogue ,marginalized people ,[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography ,appropriation ,géographie ,normalization ,city ,résidentialisation ,prostituées ,residents ,ville ,toxicomanes ,urbain ,rue ,sans-abri ,urban ,Montréal ,espaces publics - Abstract
Exclusion of marginalized people in public spaces has been a recurrent topic of human geography (Smith, 1996, Mitchell, 1997) but explanations mainly refer to macrogeographical level and entrepreneurial production of iconic public spaces. But conflicts of appropriation also exist in banal public spaces (Padisson and Sharp, 2007). In this thesis, we analyse this kind of conflicts, in two peri-central neigborhoods : Shaugnessy Village in Montreal and La Goutte d'Or in Paris. Relying on the vision of space as a topological structure of positions (Hubert, 1993), we study the issue of exclusion in public space through space's experiences of people. By taking interest in banal public spaces, we show that appropriation of public spaces also refer to dwelling pratices. They are used, through social relations and investment of specific values in space, as a home for homeless and marginalized people and as an extension of home for residents. Involving contradictory uses of public spaces, these dynamics of appropriation induce conflicts. The inadequacy of presence and behaviors of marginalized people with the desired residential way of life in the neighborhoods induce the mobilization of the residents and the process of purification of space (Sibley, 1995). In the face of marginalized practices of public spaces, a residential " us " appears, based on the " common " residential values. This reveals the will to create a protective and " coexistential interior " (Sloterdijk, 2005) over the public spaces, in which marginalized persons are not admitted, except if they conform to it. Diffusion of residential values in public spaces finally restrict self-recognition and their feeling of belonging to the neighborhood. They feel more and more " out of place " (Cresswell, 1996), which incite them to leave, or to normalize their own behaviors if they want to stay. In fact, residential domestication of public space, through the injection of residential values in space, reduces the opportunities to make these public spaces a home for marginalized people. Therefore, in banal and residential public spaces, through actions on space and the transformation of landscape, a new kind of urban exclusion appears: a " soft dispersal " which substitute for " zero tolerance policies ".; Constituant des réflecteurs d'urbanité, les espaces publics font aujourd'hui l'objet d'une attention accrue de la part des aménageurs et des planificateurs dans un contexte de compétition urbaine où l'attractivité devient l'une des principales stratégies de développement (Harvey, 1989). Dans cette perspective, de nombreuses transformations touchent les espaces publics, à l'instar de leur privatisation (Zukin, 1995 ; Le Goix et Loudier Malgouyres, 2005), de leur marchandisation (Sorkin, 1992 ; Zukin, 1995) ou de leur sécurisation (Németh et Hollander, 2010), soulevant alors des conflits d'appropriation. Les fonctions associées aux espaces publics, de sociabilité, d'interaction et de libre accessibilité (Ghorra-Gobin, 2001), évoluent donc considérablement. Ces changements ont été analysés par de nombreux auteurs, lesquels ont révélé les dynamiques de mise à l'écart et d'exclusion des personnes les plus marginalisées (Smith, 1996 ; Mitchell, 1997), dont la visibilité limite la portée des politiques urbaines de revitalisation. Pourtant, au-delà des espaces publics centraux et iconiques et de l'action des pouvoirs publics, des conflits d'appropriation se manifestent également dans les espaces publics ordinaires (Paddison et Sharp, 2007) et résidentiels. En construisant leurs " mondes ", certains groupes peuvent restreindre celui d'autres groupes et déclencher des cohabitations parfois difficiles. Comprendre ces conflits nécessite alors d'intégrer à l'analyse les rapports qu'entretiennent les citadins à leurs espaces de vie, primordiaux dans la structuration des espaces publics. En effet, dans leurs pratiques, dans la projection de soi dans l'espace urbain, les citadins participent à leur production (De Certeau, 1990 ; Lefebvre, 2000), et les appropriations mises en œuvre peuvent être vectrices de conflits, de mises à l'écart ou d'inaccessibilité à certains espaces publics. Plus particulièrement à une époque où les espaces publics tendent à être investis comme une extension du chez-soi, leur production dans la proximité et la participation des résidents peuvent déclencher des processus d'exclusion (Fleury, 2007) et de résistance des populations marginalisées qui investissent aussi ces lieux comme un " chez-soi ". Nous proposons dans cette thèse d'analyser ce type de conflits d'appropriation. Dans cette perspective, nous inscrivons notre réflexion dans l'interprétation de l'espace géographique comme structure topologique de positions (Desmarais, 1992 ; Hubert, 1993 : Parazelli, 1997). Ces préceptes épistémologiques nous permettent d'aborder le partage des espaces publics à travers les concepts d'appropriation et d'habiter, et de porter une attention particulière aux pratiques mises en œuvre par les riverains et les personnes marginalisées dans leurs espaces de vie. Cela nous permet notamment d'éclairer le sens de l'appropriation des espaces publics et d'expliciter les significations relatives aux conflits. En tissant également des liens théoriques avec les concepts de purification de l'espace (Sibley, 1995) et d' " out of place " (Cresswell, 1996), il s'agit de comprendre comment les pratiques mises en œuvre dans ces appropriations peuvent se contraindre les unes les autres et marginaliser davantage les personnes marginalisées. Nous nous sommes alors intéressés à deux quartiers, la Goutte d'Or à Paris et le Village Shaugnessy à Montréal, à vocation davantage résidentielle qu'iconique, et au sein desquels se manifestent des conflits pour l'appropriation des espaces publics. À travers une cinquantaine d'entrevues avec divers acteurs : des riverains et des personnes marginalisées ou des travailleurs communautaires mais également des responsables politiques, des urbanistes et architectes, nous montrons comment les espaces publics s'avèrent particulièrement importants dans les pratiques d'habiter. Ceux-ci constituent des positions attractives que les personnes marginalisées et les riverains investissent de manière à se les approprier et à pouvoir s'y reconnaître. Par les socialisations et leur occupation, les personnes marginalisées parviennent ainsi à constituer un " chez-soi " identificatoire tandis que par leur réappropriation, par l'animation et leur embellissement, les riverains les instituent comme une extension résidentielle du " chez-soi ". Or, ces dynamiques d'appropriation, et les prégnances qu'elles inscrivent dans l'espace, vont à l'encontre les unes des autres. L'inadéquation de la présence et des comportements des personnes marginalisées avec le mode de vie résidentiel désiré du quartier constitue l'un des éléments moteurs de la mobilisation des riverains et des désirs de purification de l'espace (Sibley, 1995). Face aux pratiques des personnes marginalisées s'affirment alors le " commun " des valeurs résidentielles désirées et la constitution d'un " nous ". Or ces exigences résidentielles renvoient à la volonté des riverains de créer un " intérieur coexistentiel " (Sloterdijk, 2005) protecteur dans l'ensemble des espaces publics du quartier, au sein duquel les personnes marginalisées ne sont pas incluses, à moins de s'y conformer. La diffusion de valeurs résidentielles dans les espaces publics limiterait ainsi les prégnances associées à la marginalité, réduisant leur sentiment d'appartenance au quartier et la reconnaissance de soi, et les incitant alors à se déplacer, à adopter des tactiques de résistance pour maintenir leur occupation des lieux ou à normaliser leurs comportements. De fait, dans ces espaces publics ordinaires, des rapports de force se manifestent également pour leur appropriation, mettant en lumière des rapports de pouvoir qui s'éloignent du revanchisme ou de la tolérance zéro. Ceux-ci prennent une forme plus subtile de dispersion, à travers le contrôle des références topologiques associées aux diverses positions. Ces résultats invitent alors à interroger le partage des espaces publics à travers la cohabitation et à réfléchir aux moyens de faire des espaces publics des lieux dans lesquels l'ensemble des habitants d'un quartier puisse se reconnaître.
- Published
- 2013
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