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Le quartier de Malley possède une vaste aire qui change rapidement d’aspect et qui formait, il y a peu encore, un tissu industriel très diversifié. Aujourd’hui, des réflexions à propos du futur de Malley poussent à redéfinir cette zone jadis active. En effet, même si l’ancien site industriel constitue un patrimoine important aux yeux des habitants, la Ville a l’ambition d’en faire un nouveau quartier d’appartements et de commerce dense d’ici 2025. C’est à ce moment précis qu’intervient le projet Tortuga qui considère le vide actuel du site comme une forme sensible pouvant accueillir de nouveaux modes de vie urbains. Le déjà-là de cet espace disponible est alors une tension vers quelque chose, une dynamique vers une autre réalité que le rien ou le conventionnel ne peuvent offrir. Un grand parc-place se développe à partir d’un geste fort qui l’organise en séquence d’éléments dans lesquels émergent des mouvements divers mais clairement reconnaissables. Le niveau du sol est pensé comme une portion de terre performative dédiée aux événements, aux jeux, aux manifestations, à ce qui nécessite un déplacement intense des usagers. Puis, au-dessus de l’ensemble du projet, une grille de pilotis suspend une barre-hôtel vitrée. Cette dernière complète le programme en intégrant des installations pour vivre et travailler : des espaces alternatifs organisés comme des galeries linéaires à chaque niveau. Avec ses étagères habitées et sa généreuse tapisserie urbaine, Tortuga prône l’invention de nouvelles manières de structurer le temps privé et social par la multiplicité des rythmes individuels et collectifs.

La scène Queer genevoise a vécu sa période d’effervescence dans les années 80-90 mais celle-ci tend à disparaitre aujourd’hui. Situé sur l’emplacement de l’unique squat LGBTQ* maintenant démoli, le projet s’insère comme symbole de la culture « Queer « genevoise. Favorisant ainsi une visibilité positive, il se place également comme « safe-space » pour cette communauté. L’idée de fournir un lieu d’accueil, de soutien et de protection est la raison qui a mené au développement de typologies d’habitations communautaires. Le projet propose une mixité de programmes afin de vivre l’entre-soi et favoriser la rencontre. Ainsi, des locaux pour l’implantation d’associations luttant pour l’inclusivité cohabitent avec du logement, à plus ou moins long terme, et des espaces collectifs. La volonté d’épaissir la limite entre l’espace public ouvert à la ville et celui privé, lieu du repli et de l’intime, a mené à développer une multitude d’espaces interstitiels où la vie en communauté se crée. Cela se développe par succession de seuils, mais aussi par une non-permanence programmatique et une interpénétration de codes urbains dans l’espace domestique. Ainsi le projet propose différentes manières d’habiter pour des personnes désirant partager un même mode de vie.

La prison, thème tabou, objet complexe, institution controversée, fait pourtant partie de l'évolution réelle de nos sociétés. Au Liban, le taux de criminalité est en constante augmentation et les crises en milieux carcéraux se superposent: surpopulation, émeutes, insalubrité, tortures, abus physiques et psychologiques, manque de personnel et de soin. A la prison centrale de Roumieh, les criminels adultes, sidéens, psychopathes et MINEURS s'entassent dans des cellules atteignant près de 4 fois leur capacité d'accueil initiale. Constat alarmant, une proposition s'impose. Le projet présente une structure spécifique à l'incarcération des mineurs afin de favoriser leur meilleure réinsertion dans la société. L'espace de détention, caractérisé par ses divers flux, conduit à penser la relation réciproque entre deux parties complémentaires: - La REHABILITATION visant à la formation personnelle, sociale, scolaire et professionnelle. Elle est facilitée par une implantation dans un site agricole, bordant la zone industrielle, et contenant une ferme intégrée au programme. - Les UNITES DE VIE variant de l'individuel au collectif. Un traitement particulier est accordé à la cellule, élément générateur et ADN du projet. Elle est doublement orientée recevant la lumière du Sud, et s'ouvrant successivement sur la nature, la ville puis la mer au Nord: une "thérapie" par le paysage mettant à même niveau tous les détenus. Le centre se vit comme un parcours constructif et évolutif, fondé sur le concept de progressivité dans la réalisation de la peine. Chaque unité de vie a sa propre fonction et offre des responsabilités différentes, selon le degré d'évolution du mineur. Cette variation dans l'espace permettra de réaliser les étapes vers la liberté.

Le projet est inspiré par le programme éducatif "seconde chance" mené par le Swiss International Humanitarian Organisation, dont le but est de faciliter l'accès à des programmes éducatifs online et aux nouvelles technologies pour les habitants des camps de réfugiés. La démarche est d'imaginer un cadre architectural accueillant un tel programme, sous la forme d'un pavillon itinérant. Afin de permettre une adaptation rapide et simple du pavillon en cas de besoin, les utilisateurs doivent pouvoir monter et démonter le pavillon rapidement. Pour cela, il est nécessaire: que les éléments de construction soient légers, manipulables par la seule force humaine; que le système constructif soit simple et intuitif et composé d'éléments répétitifs, qui ne demandent pas de connaissances particulières en matière de construction. Un des principaux défis constructifs de ce projet a donc été de répondre à ces critères tout en garantissant que le matériel informatique soit abrité des intempéries et du vol. Afin d'optimiser le confort des utilisateurs, l'espace intérieur doit être ergonomique, ouvert sur le contexte, tout en permettant de se concentrer sur une tâche spécifique. Pour atteindre cet objectif, un soin particulier est porté à l'étude de la transmission lumineuse à l'intérieur de la salle de classe, qui vise à obtenir un éclairage naturel homogène, sans éblouissement.

Jérusalem, ville trois fois sainte, citadelle millénaire ou dieux, hommes et prophètes se donnent la réplique, et théâtre d’un désastre contemporain tragique. Dans un territoire où la transcendance attise des brasiers inextinguibles de violence, la proposition prend pour thème un Institut de découverte astronomique. Il s’agira de dépasser clivages, bombes et murs afin d’atteindre, par l’alliance nécessaire et opportune de la poésie et de la science, l’horizon d’un ciel commun. C’est à la périphérie du quartier arménien de la vieille-ville que le projet trouve une respiration miraculeuse dans la maille urbaine dense et continue de la médina. Bordé par les imposantes fortifications immémoriales reliant la Porte de David au Dôme du Rocher, le site s’inscrit sur les vestiges d’un jardin en jachère, jadis dédié au complexe ecclésiastique de la résidence patriarcale. Uniquement accessible depuis l’extérieur des murs, comme un tunnel vertical visant le firmament, le Goliath transperce le sol consacré d’une Jérusalem en armure. La structure imaginée est une tour cylindrique de 100 m de stature placée dans un écrin de verdure, superposant les différentes fonctions de l’institut dans une double lecture pragmatico-symbolique. Ainsi, un musée aux allures de Babel invertie introduit l’immanence céleste du planétarium sphérique. Se déploie ensuite une bibliothèque pourvue en ouvrages critiques permettant un regard nouveau sur la carte, le territoire et les astres, depuis l’observatoire.

CICE 2018, Conférence internationale sur les composites à matrice polymère renforcée de fibres en génie civil, PARIS, FRANCE, 17-/07/2018 - 19/07/2018; This study focuses on the experimental characterization of the bond behavior between concrete and Fiber Reinforced Polymer (FRP) reinforcing bars (rebars). Pull-out tests were performed on glass, carbon, and aramid FRP rebars, as well as on deformed steel rebars. The influence of various parameters on the bond behavior was studied, such as the type of fibers, the diameter of the FRP bars and their surface geometry. Scanning-electronmicroscope observations were performed to study the sand coating. A main originality of the work relied on the instrumentation of pull-out samples using distributed optical fiber sensing instrumentation that provided access to the longitudinal strain distribution along the rebar near the rebar-concrete interface, and then made it possible to determine the effective development length of the various types of rebars considered in this study.

IABSE 2018, NANTES, FRANCE, 19-/09/2018 - 21/09/2018; One of the goals of sustainable development applied to bridge infrastructure is to provide bridge owners with strengthening solutions that may lead to an increase of existing structures service life. In the case of steel bridges, the assessment of the remaining service life is most often linked to the determination of the structural deterioration caused by corrosion and fatigue. Damage caused by fatigue is very difficult to assess before crack initiation, and is more bound to occur in old structures, for which the phenomenon was not taken into account in design before 1970. In addition, old steel materials present a more brittle behavior. In answer to these challenges, the FASSTbridge project, financed through European Infravation call, aimed at developing a pre-cracking fatigue assessment and strengthening methodology for steel bridges based on the technology of adhesively bonded composite. The proposed article presents some of the results of this project.

Hanoi est une ville agitée et dynamique, actuellement en pleine mutation. Partant d'une volonté de modernisation, un ambitieux projet de réseau de métro a vu le jour. En effet, la ville millénaire est prise en otage par un trafic engorgé. Dans ce contexte, notre intervention se situe sur un nœud stratégique dans le système de mobilité. Le site de Long Bien est localisé aux limites du centre-ville et à proximité du fleuve Rouge. Ce lieu se caractérise par un vide urbain, en contraste avec la densité élevée des constructions, ainsi que par le pont symbolique de Long Bien. D'après les planifications, deux lignes se connecteront à cet endroit, une aérienne, l'autre souterraine. Notre proposition consiste à mettre en scène la mobilité par un pôle d'échange multimodal. Dans un premier temps, une plateforme permet de réunir les différents types de transport et offre aux habitants un espace public généreux et accueillant. Ensuite, la disposition des stations de métro, avec l'emprise du viaduc et du pont, s'allient pour composer un paysage infrastructurel. L'emplacement des arrêts valorise le pont ancien et active l'ensemble de la plateforme. Le concept du “dessus-dessous” met en rapport le sol et les toitures des stations pour générer des espaces ouverts et favoriser le contact visuel entre les éléments du site. L'expression architecturale des couverts s'identifie aux toitures traditionnelles asiatiques et leur caractère structurel s'inspire de celle du pont métallique.

Contrairement à l'axe ferroviaire Lausanne-Genève, l'axe Lausanne-Yverdon n'a pas encore fait l'objet de nombreux projets de développement. Cette voie dessert trois arrêts principaux: Bussigny, Cossonay-Penthalaz et Chavornay, dont l'attrait découle principalement de bonnes connexions aux réseaux de transports. L'implantation de programmes sportifs ou culturels le long de cet axe servirait de catalyseur au développement et à la densification à proximité de ces gares, en leur conférant une nouvelle attractivité. Situé au centre de cet axe, le site de Cossonay-Penthalaz nécessite une réflexion particulière: très bien desservie en transports, mais aussi très encaissée, la zone proche de la gare se prête à l'implantation de programmes publics. En réponse aux souhaits des communes de Cossonay et Penthalaz, le projet propose d'y implanter une piscine couverte, de reconstruire la gare CFF et celle du funiculaire et de réaménager la place de la gare. Ces éléments s'inscrivent en complément des infrastructures existantes. La gare CFF est réalisée sous forme d'un couvert continu abritant de petits services et améliorant l'accès piéton à la gare. La place de la gare est renaturalisée. La piscine couverte comprend un bloc de services et le bâtiment des bassins. Une toiture en sheds rappelle le passé industriel de la zone. Le projet prévoit enfin la reconstruction de la gare du funiculaire, ancienne et ne correspondant plus aux normes et aux besoins actuels.

Genève est la plus petite des grandes capitales grâce au nombre d’institutions internationales qu’elle abrite, ainsi que par son positionnement sur la scène mondiale. La qualifier de capitale l’élève au rang des grandes villes du monde. Lorsque l’on regarde Paris, Washington ou Berlin, des grandes voies de communication ceinturent ces villes et les améliorent. Ceci génère des centres urbains clairs et un bon système de mobilité. En ajoutant la grande traversée de la rade à Genève, le schéma typologique de la ville se clarifie. Les projections des charges de trafic après la réalisation de la grande traversée de la rade de Genève démontrent son efficacité. En effet, la traversée permet de délester non seulement l’autoroute de contournement, mais aussi de décongestionner le centre-ville, ce qui peut véritablement contribuer à augmenter la qualité de vie des habitants. Le projet proposé est la grande traversée, fonctionnant en symbiose avec un système de voies rapides immergées dans la rade, desservant les quais ponctuellement. Le nouveau potentiel pourrait créer de véritables espaces publics au bord de l’eau. Ce système de tunnel se transforme en pont suspendu lors de la grande traversée, afin de conférer à Genève une image urbaine forte. Les deux piles du pont sont des immeubles, pouvant répondre aux divers besoins programmatiques que la ville nécessite. Le tablier, constitué de bois et de matériaux composites, vole au-dessus de l’eau.

Au début des années 90, la ville industrielle de Bilbao ayant subi une crise économique, mise sur l’impact de l'édification du Guggenheim pour relancer la capitale basque. Ce projet envisage la possibilité inverse. L’architecture est mouvante, le spectateur ne l’est plus. Le cirque héberge un système de représentation ainsi qu’un système de logement. Il est une machine dynamique et autonome, qui anime les régions du Rhin arpentées sur toute sa longueur. Son parcours est séquencé par de multiples représentations réalisées dans 27 villes de tailles variées. Le bâtiment déploie mécaniquement des éléments structurels et de couverture sur cette surface lisse aqueuse. Le cirque flottant est non seulement la solution au transport des artistes et du matériel, mais également une réponse à la question de l’implantation des cirques en ville. La procession d’une telle architecture jusqu’au quai remplace les parades de rue. Il abrite un monde bouillonnant, rythmé, cadencé. Un système de communication sonore et lumineux lui permet d’avertir les populations de sa venue et de plonger les futurs spectateurs dans l’univers du spectacle. C’est cette effervescence qui active les provinces parcourues. Lors de ces trajets, mais aussi après s’être déployé, le cirque continue d’illuminer les différentes régions. L’itinérance d’une telle architecture implique différents états dans le temps: en parade lorsqu’il est en mouvement et en représentation lorsqu’il est statique.

Aujourd’hui, la troisième transition industrielle et écologique, qui s’amorce pour les 50 .prochaines années, demande à notre génération d’architectes de fédérer davantage autour de l’acte du projet. Ce dernier ne peut plus être d’ordre purement urbain, énergétique, ou même culturel ; il est devenu un questionnement pluriel, regroupant l’ensemble des disciplines polytechniques et sociales autour d’un même enjeu : inventer, programmer et formaliser l’hybridation de nos paysages, urbains comme ruraux, dans un contexte de résilience locale de plus en plus nécessaire et au sein d’un réseau de communication globale de plus en plus vaste. Forte de ce constat, l’opération présentée ici vise à ériger Saint-Malo comme le témoin particulier de nombreuses problématiques fondamentales que posent aujourd’hui les territoires du littoral, français comme international : Comment mieux se protéger du risque de submersion marine, qui ne cesse de s’accentuer, avec d’un côté la montée des eaux, de l’autre l’intensification des risques naturels ? Quel modèle mettre en place pour tirer parti du potentiel exceptionnel qu’offre le territoire de l’estran, afin de “récolter”, stocker puis échanger localement de l’énergie propre et abondante ? Pourquoi pas faire de nos infrastructures collectives de belles architectures d’usage quotidien, au profit du riverain tout autant que du voyageur ? Bienvenue à bord de Saint-Malo !

L'Homo Digitalo-Informaticus est le produit de nos jours. La borne wifi lui ouvre les portes de son univers. Elle l'éloigne d'une réalité palpable en laquelle il ne croit plus. Enclin à un défaitisme chronique, il se caractérise de deux manières: celui qui craint le temps et celui qui veut le rattraper. Son existence même semblerait lui échapper. Dans le but de contrer ce phénomène, notre laboratoire de recherche s'est penché sur des questions liées à l'importance d'un retour à des valeurs tangibles ainsi qu'à un re-positionnement de l'être humain au sein de son environnement. L'architecture que nous proposons place l'Homme dans un système dans lequel il n'est plus au centre. Il évolue en harmonie avec son environnement. Il ne cherche pas à s'en isoler mais au contraire, construit un rapport d'échange avec celui-ci. Au travers d'un processus d'expérimentation, nous fabriquons les premiers organes destinés à remplir l'inventaire de l'architecture vivante, une architecture autonome qui communique avec les phénomènes naturels et qui impose un nouveau dialogue entre l'occupant et son environnement.

40th IABSE Symposium Tomorrow's Megastructures, NANTES, FRANCE, 19-/09/2018 - 21/09/2018; This paper presents some results obtained in the Infravation research project called 'Fast and effective solution for steel bridges life-time extension' (FASSTbridge). The aim of this project is to develop and demonstrate a reliable, preventive, cost-effective and sustainable solution for steel bridges fatigue life-time extension. As a demonstration example, the Jarama Bridge was selected in this project. The Jarama bridge is located in the outskirts of the city of Madrid, over the river Jarama on road M-111, and has a total length of 115,5m and 5 spans (max span length 33,5m).Erected in the 1960s, it has suffered since then a considerable increase of traffic flow which was not considered at its design stage. This paper leads a cost-benefit analysis and a life cycle analysis of the CFRP solution compared with traditional techniques (use of steel plates) and considering the economic and environmental profit of the preventing policy. The aim is to adopt a preventive strategy to allow road administrations enlarging the service life of steel and composite steel bridges in a cost-effective and sustainable manner.

La requalification des friches ferroviaires est aujourd'hui un moyen de limiter l'étalement urbain, en densifiant vers l'intérieur des villes. Par une approche régionale et une analyse à plusieurs échelles, l'énoncé théorique cherche à cerner les enjeux et potentiels de la Riviera et du Chablais dans les années à venir, notamment dans le développement de la métropole lémanique. La friche de Clarens se distingue alors par son emplacement stratégique et le fort décalage entre son utilisation actuelle et son potentiel. Le projet cherche à recoudre les divers tissus bâtis existants, tout en tirant parti de la topographie. En projetant un espace public majeur, il se positionne comme un nouvel axe de mobilité douce reconnectant les quatre grandes verticales menant au lac et unifiant les deux parcelles de la friche. Pour rythmer le parcours du piéton, cet axe est alors séquencé par une variété d'espaces publics, allant du plus paysager au plus urbain, et gérant le rapport au chemin de fer et au lac. A l'échelle régionale, certains éléments du programme renforcent l'identité du pôle Vevey-Montreux: salles de concert et conférence, ateliers d'artistes, auberge de jeunesse, hôtel et bureaux. A l'échelle locale, le programme est composé principalement de logements et d'activités en lien avec le quartier. Les typologies projetées ainsi que les aménagements extérieurs favorisent la mixité sociale et la participation des habitants en privilégiant notamment le rapport à l'espace public.

L'Homo Digitalo-Informaticus est le produit de nos jours. La borne wifi lui ouvre les portes de son univers. Elle l'éloigne d'une réalité palpable en laquelle il ne croit plus. Enclin à un défaitisme chronique, il se caractérise de deux manières: celui qui craint le temps et celui qui veut le rattraper. Son existence même semblerait lui échapper. Dans le but de contrer ce phénomène, notre laboratoire de recherche s'est penché sur des questions liées à l'importance d'un retour à des valeurs tangibles ainsi qu'à un re-positionnement de l'être humain au sein de son environnement. L'architecture que nous proposons place l'Homme dans un système dans lequel il n'est plus au centre. Il évolue en harmonie avec son environnement. Il ne cherche pas à s'en isoler mais au contraire, construit un rapport d'échange avec celui-ci. Au travers d'un processus d'expérimentation, nous fabriquons les premiers organes destinés à remplir l'inventaire de l'architecture vivante, une architecture autonome qui communique avec les phénomènes naturels et qui impose un nouveau dialogue entre l'occupant et son environnement.

Le relief biscornu et caractéristique de la ville de Lausanne peut s'avérer difficile à franchir. Tel est le cas à l'endroit où se côtoient deux quartiers populaires du centre de la ville. En effet, il n'est pas évident pour un piéton de se rendre depuis le bas quartier du Flon creusé par une rivière vers la place Chauderon. Celle-ci, véritable noeud de mobilité, se trouve être un carrefour d'axes importants de circulation. C'est également là que se croisent deux lignes de métro qui, au fil du temps, ont généré un système souterrain aussi complexe qu'hétéroclite. Le principal enjeu du projet est de connecter ces deux niveaux topographiques afin de permettre aux habitants de jouir d'une circulation piétonne fluide. L'Eldorado, ancienne salle de projection et héritage de l'ère cinéphile de Lausanne restée à l'abandon, peut pallier cette problématique par sa position géographique médiane. Elle devient un espace de transition entre le Flon et Chauderon. De plus, le cinéma fait désormais partie de la structure souterraine par la dissolution de ses frontières, la revalorisation des infrastructures existantes et la mise en place de nouvelles articulations entre les différents régimes. Effectivement, il devient aisé d'emprunter les lignes de métro situées à des profondeurs variées, de même que le transport public en surface. Ainsi, le système entier fonctionne comme un rhizome, dans lequel il peut se produire une multitude d'échanges et de rencontres imprévues.

Véritable laboratoire architectural de l'hyper-densité, Hong-Kong et ses huit milles tours investissent le ciel. Parcourir la ville, contrairement aux autres mégalopoles du monde, ne se fait pas seulement au sol mais aussi dans les airs. La densité, la discontinuité du sol et l'économie sont les causes de la création d'un niveau piéton flottant au dessus du sol originel: le floating network. Fourmilière tridimensionnelle, intuition spontanée et invention du génie capitaliste hong-kongais, il transforme l'extrême densité en congestion positive, et offre un nouveau type d'urbanité en relation à l'infrastructure. La passerelle outrepasse sa fonction et agit comme catalyseur d'urbanité. En plein cœur de Hong-Kong, sur les vestiges de l'ancienne colonie britannique, un accord entre le gouvernement et la banque HSBC garantit à celle-ci une vue dégagée sur Victoria Harbour et empêche ainsi la construction de nouveaux bâtiments. Ce vide court-circuite le floating network et perturbe le système de circulation de la ville. Malgré la présence sur ce site de l'ensemble des moyens de transports, le manque d'activité, de connexions et des voies rapides Est-Ouest qui le découpent le rendent inefficace et peu utilisé en tant qu'espace public et espace de circulation. Dans ce contexte, le projet poursuit plusieurs objectifs. Relier la ville en coupe: reconstituer et mettre en relation les différents niveaux de la ville, métro, sol, floating network. Relier la ville en plan: rassembler les différents moyens de transports et connecter le haut de la ville à l'eau. Enfin, développer le potentiel urbain de cette nouvelle infrastructure en offrant des espaces publics d'un nouvel ordre, une intériorité urbaine.

Frantoio est en Méditerranée. Frantoio est à Mazara del Vallo - en Sicile. Frantoio est isolé de la mer touristique par la voie ferrée. Frantoio est en milieu suburbain. Frantoio est protégé du reste du monde par un mur technologique. Frantoio a un objectif social. Frantoio est un miroir. Frantoio est un écosystème. Frantoio est un oasis. Frantoio est un frantoio - un moulin à huile d’olive. Frantoio comprend un restaurant. Frantoio a un toit-terrasse. Frantoio est une oliveraie. Frantoio est une orangeraie. Frantoio est un parc. Frantoio n’est pas nostalgique. Frantoio a une faible empreinte carbone. Frantoio est une proposition territoriale. Frantoio comprend un programme de plantation d’oliviers pour les parcelles en friche. Frantoio est un réseau de parcelles agricoles. Frantoio est un ensemble d’espaces publics. Frantoio intègre une fontaine à pivot central. Frantoio accélère la spontanéité. Frantoio propose la flânerie, le partage. Frantoio favorise l’entretien du corps et de l’esprit. Frantoio organise annuellement la Sagra delle Olive. Frantoio comprend le Club, la Pépinière et le Kiosque solaire. Frantoio est un ensemble étrange. Frantoio est un ensemble familier. Frantoio est un scénario méditerranéen.

Un espace de stockage et de conservation des contenus nativement digitaux. A Place of Storage and Preservation of nativly digital Contents. Text: m.ark is information; m.ark is immaterial; m.ark is hardware m.ark is storage; m.ark is material; m.ark is content; m.ark is a container m.ark is a place; m.ark is a locus; m.ark is a network m.ark is surfaces; m.ark is deepness; m.ark is a wall; m.ark is space; m.ark is structure; m.ark is infrastructure m.ark is a destination; m.ark is nowhere; m.ark is ubiquitary m.ark is time; m.ark is perennial m.ark is an organism; m.ark is constantly growing; m.ark is self-ruling m.ark is conceptual; m.ark is a heterotopia m.ark is a sanctuary; m.ark is a monument; m.ark is a representation m.ark is memory; m.ark is our past; m.ark is our future. Internet culture's new paradigms required the redefinition of concepts which seemed so far to be acquired and stable, like the notion of place, existence, surface, space or time. Given the simultaneity and immediacity of the internet and its ability to substract itself from all spatial constraints, M.ark fixes in space and time the continuous flow of information in perpetual movement. M.ark is an entity dedicated to store and preserve Internet users generated content. It is a place, a locus, constantly growing, where informations and datas turn into space, making a new type of cathedral of the information and memory's age.

La tendance à concevoir des bâtiments qui visent à favoriser les interactions intergénérationnelles entre les usagers est une réalité de la production architecturale actuelle en Suisse. Toutefois, cette mixité reste pour le moment plutôt timide quant aux échanges et aux apports sociaux qui devraient en découler. En effet, nous voyons que l’on cherche majoritairement à rapprocher personnes âgées et étudiants ou personnes âgées et enfants en crèches. Mais ce type de cohabitation n’anime pas suffisamment le quotidien des seniors et ne permet pas les échanges qui leur seraient favorables. Le projet a pour objectif d’assumer pleinement une cohabitation intergénérationnelle quitte à regrouper, au sein d’un même ouvrage, des générations diamétralement opposées, à savoir des personnes du troisième âge (relativement autonomes mais nécessitant une assistance occasionnelle) et des écoliers de 6 à 12 ans. La parcelle investie par le projet jouxte l’EMS Villa-Beausite à Fribourg, imposante demeure construite en 1900. Le projet ménage des espaces extérieurs distincts pour les usagers du nouveau bâtiment, dont la toiture sert d’espace praticable pour les résidents de l’EMS existant. La conception du projet se fonde sur l’idée d’unité, au sens sociologique du terme, qui renforce le sentiment d’appartenance des utilisateurs tout en favorisant des interactions subtiles entre les enfants et les personnes âgées.