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De plus en plus, les préoccupations de survie des langues et des cultures se posent avec acuité dans un contexte mondial où les plus dominantes absorbent et effacent celles à faible capacité de diffusion. Ces préoccupations de dimension planétaire concernent en général les langues et les cultures en perdition des sociétés sans tradition écrite dont les valeurs ne résistent toujours pas à la concurrence née de la rencontre et de la fusion entre les peuples du village global. Le Cameroun n’étant pas en reste, cet état de fait se fait remarquer au point où des communautés ethniques recourent à l’enseignement de leurs parlers afin de garantir la pérennisation de ceux-ci et partant, de leur culture. Simultanément, des voix préconisent l’enseignement didactique et l’institutionnalisation de certaines langues nationales, alors que les peuples qui les ont en usage les pratiquent au quotidien. Dans une telle situation, il y a lieu de se demander si la survie et la perpétuation de la langue et de la culture d’un groupe social dépendent du fait de les pratiquer ou de les enseigner comme objets. Cet article développe une réflexion sur ce questionnement afin de rendre compte de la réalité. Il évoque tour à tour la stratégie de la pratique sociale des langues et des cultures et celle de l’enseignement théorisé de ces valeurs. Il procède par la recherche qualitative fondée sur l’observation, les entretiens structurés et semi-structurés et sur une analyse de contenu des données collectées. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L’Afrique dispose d’un patrimoine culturel diversifié que ses peuples expriment quotidiennement. Les Camerounais, à l’image de leurs congénères africains, vivent leurs cultures respectives et les perpétuent avec les générations qui se succèdent. Le constat qui se dégage aujourd’hui dans l’expression des cultures fait état du souci qu’ont les personnes et les groupes de personnes, d’immortaliser les évènements à connotation festive qui les marquent. Si hier les souvenirs étaient conservés à travers les moyens rudimentaires d’enregistrements sonores et les prises de photos, aujourd’hui, progressivement et de manière irréversible, il s’opère une transition des modes anciens de conservation. Ceci s’observe à travers l’irruption et l’adaptation en cours des moyens modernes que proposent les technologies numériques. Cet article s’inspire des moyens « traditionnels » ou anciens de conservation des souvenirs festifs en contexte camerounais, pour montrer comment la transition s’opère vers l’appropriation du digital comme mode de conservation efficace et pérenne des évènements culturels. Dans cette perspective, il procède par une collecte de données empiriques à travers des entretiens directifs auprès de 50 enquêtés issus des ethnies dont les membres sont installés en zones urbaines et en milieux ruraux. Les résultats de la présente réflexion montrent que de moins en moins, les techniques de conservation d’autrefois sont reproduites et de plus en plus, la conservation des souvenirs d’évènements festifs bascule vers le tout numérique. Les célébrations s’immortalisent selon le modèle du numérique. Les photos et sons d’autrefois sont exhumés et conservés au moyen des technologies nouvelles. De même, les enregistrements vidéos actuels sont directement soumis à la « loi du digital ». [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Cet article met à jour les rapports de pouvoir et les inégalités entre femmes et hommes au sujet de la pratique successorale chez les Bamiléké du sous-ensemble yemba du Cameroun, ainsi que les répercussions de ces inégalités sur l’implication du genre au développement. Il découle du constat selon lequel les Yemba n’accordent pas aux frères et aux sœurs les mêmes privilèges de succession quand leurs ascendants viennent à trépasser. Des veuves sont souvent expulsées des foyers qu’elles ont partagés avec leur époux alors vivant, une pratique contraire à la Constitution camerounaise du 18 janvier 1996 et qui affecte par ricochet les orphelins et les prive de leurs droits. Pourtant, la loi fondamentale du pays consacre le principe d’égalité entre hommes et femmes ; il est raffermi par des textes internationaux prônant la parité de droits, y compris lors des pratiques de succession. Malgré ces dispositions, les discriminations sont des faits. En appréhendant la succession sous le prisme du genre, ce travail rend compte des inégalités dans la transmission des biens et des rôles sociaux d’un ascendant à ses héritiers et son partenaire restés en vie. Il questionne l’implication des pratiques successorales ségrégationnistes sur le quotidien des personnes et des familles. La réflexion ainsi développée s’inscrit dans la perspective d’une recherche qualitative fondée sur l’observation, les entretiens guidés et sur l’analyse de contenu appliquée aux données de terrain. Celles-ci ont été collectées auprès de 52 individus dont 24 hommes et 28 femmes ayant expérimenté aussi bien la perte d’un parent ascendant ou d’un conjoint, que des pratiques de succession au sein du groupe ethnique yemba. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Cameroon differs from other African countries by its cultural diversity, which represents almost all the ways of life of peoples dispersed on the Black Continent. That is why it is qualified as a miniature Africa. The cities of this country undergo a demographic growth which gives them a heterogeneous aspect reflecting the cultural mosaic that constitutes its particularity. Almost all Cameroonian cities are populated by nationals from various regions of the country as well as expatriates, especially Africans of different origins. It is commonly agreed, that the advent of the city led to the disappearance of community groups. However, a close look at this reality shows that, these groups still exist in the Cameroonian cities. As a result, urban spaces are not only inhabited by people from mixed ethnic and regions of origin identities, but they are also places of ephemeral or perennial ethnoidentity regrouping and reconstruction. On the basis of guided interviews with members of ethnic associations and some external actors in Douala, Yaounde and Bafoussam, this article reports on the stakes of ethno-identity groupings in Cameroonian cities. The analysis shows that, through these identity groupings in urban environments, the reconstituted ethnic groups allow the deployment of social rationality of their members. They proceed through the self-esteem, contempt and rejection of others, the behaviours which are at the antipodes of inter cultural living and part of the definition of Cameroonian cities. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Au Cameroun, les périodes électorales sont des moments singuliers où de très nombreux citoyens, en fonction de leurs communautés respectives de provenance, développement des comportements de solidarité intra-ethnique ou de concurrence interindividuelle selon les ambitions nourries par chacun. Cela dit, la politique y apparaît comme un facteur de communion fraternelle pour ce qui est du défi communautaire de valorisation de la fibre ethnique et identitaire. De fait, les activités en lien avec la période électorale deviennent des occasions de démarcation entre les personnes, chacune cherchant plutôt à faire valoir ses propres intérêts aux dépens de ceux de ses semblables. La simultanéité entre la quête d’un dessein communautaire et la poursuite des aspirations personnelles traduit une réelle incohérence des comportements politiques d’avec l’idéal démocratique qui promeut pourtant un intérêt collectif affranchi de toutes considérations ethniques ou égocentriques. Dans ce contexte de pluralisme politique au Cameroun, où la question de l’ethnicité est prégnante alors que son dépassement se veut un défi d’envergure, les jeux électoraux tiraillés entre la poursuite de la puissance ethnique et le désir de satisfaction individuelle viennent saper la réalisation du dessein fondamental de la nation, notamment en matière de démocratisation et d’intégration nationale. À cet effet, dans une mise en rapport du projet national et de l’idéal démocratique d’une part, des aspirations ethno-tribales et ambitions personnelles d’autre part, cet article s’appuie sur l’analyse stratégique pour présenter la nouvelle configuration des rapports sociaux et du champ politique camerounais en période électorale. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

En tant que citoyens, les autorités traditionnelles font partie des acteurs du jeu politique au Cameroun. Pourtant, leur entrée dans l’arène politique se veut tantôt volontaire, tantôt astucieusement forcée. Pendant la période du parti unique, donc après l’indépendance en 1960 et avant le retour au multipartisme en 1990, cette incursion dans le champ politique est devenue possible grâce à l’enrôlement des chefs traditionnels sous la bannière du parti unique où tous les citoyens politiquement engagés devaient militer en faveur de la seule idéologie proposée et imposée à tous. Dans ce contexte-là, le militantisme politique ne représentait point une source de discorde entre ces chefs traditionnels et leurs sujets, tous étant tenus par une vision doctrinale partagée. De nos jours, des difficultés émergent du fait de la pluralité des forces politiques et des opinions qui donnent la possibilité aux chefs traditionnels et à leurs sujets de militer, chacun pour une idéologie selon ses convictions ou suivant ses sentiments. De ce fait, le fanatisme politique des uns et des autres, associé à la volonté des forces politiques de bénéficier du soutien des chefs traditionnels, génère des discordes qui se répercutent sur les relations entre ces leaders traditionnels et certains de leurs sujets avec qui ils ne partagent pas d’opinion politique. Par une exploration des activités politiques des chefs coutumiers et des relations qu’ils entretiennent avec leurs sujets respectifs, sur la base d’entretiens avec des acteurs de la scène politique au Cameroun, cette réflexion scientifique s’évertue à rendre compte des fondements et procédés mis sur pied par ces leaders communautaires pour participer au jeu politique. Aussi, une exploitation de l’approche stratégique permet de développer une analyse conséquente. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'insécurité a toujours préoccupé et continue encore de préoccuper les populations camerounaises dans leur ensemble. Elle prend des dimensions de plus en plus croissantes avec l'avènement ces dernières années, du terrorisme transfrontalier qui vient lui donner une résonance toute particulière. En regardant pourtant la situation sécuritaire, précisément dans ce qu'il convient d'appeler le Grand Nord du Cameroun, il se révèle que le terrorisme international qui menace la quiétude des populations dans cette partie du pays ne représente qu'une manifestation des formes diverses d'atteinte à leur sécurité. Il vient ainsi s'ajouter à des menaces sécuritaires multiformes préexistantes et au déficit de vivres qui rime avec les mauvaises saisons agricoles récurrentes. Celles-ci ont toujours marqué par leurs conséquences particulièrement préoccupantes les pensées des populations. En s'associant, la terreur ambiante et l'insécurité alimentaire suscitent chez les habitants du septentrion du Cameroun, des perceptions diversifiées qui se répercutent dans leur vécu quotidien. La réflexion déployée par cet article entend appréhender à partir d'une approche diachronique, les différentes formes d'insécurité et représentations qu'elles génèrent en partant des risques et des attaques perpétrées contrent personnes et biens, aux caprices environnementaux et à leurs effets sur la quiétude sociale et la survie des populations. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Au lendemain des indépendances, l'espace théologique et religieux en Afrique noire était marqué par l'émergence des mouvements indépendantistes. Le Kibanguisme, le Harrisme, le Thonglikenguisme, le Matswanisme, etc., se sont donnés pour mission, la promotion d'un discours chrétien de libération des noirs. Affranchir les Africains de l'oppression politique et capitaliste du colonialisme, libérer des discours théologiques instituant léthargie et résignation, apporter des solutions concrètes aux problèmes des Africains ont constitué pendant longtemps, les idéaux ayant meublé les paroles des leaders chrétiens de ces églises dites messianiques ou millénaristes de libération. Plusieurs décennies après l'avènement des indépendances, alors que les espoirs portés par les mouvements christonégro- africains de libération des Noirs s'essoufflent sous l'influence de ce qu'il convient d'appeler le néocolonialisme, l'émergence et la prolifération des ministères du réveil viennent consacrer la résurgence d'une nouvelle forme de théologie de libération en Afrique. Le corollaire du néocolonialisme qu'est la mission évangélisatrice encore en cours sur le continent noir et qui est incarné par le christianisme classique se trouve confronté à la concurrence avec les campagnes de prédication arrimées aux croisades de guérisons et délivrances tenues par les ministères du pentecôtisme en pleine expansion sur le continent africain. Cette réflexion se veut un regard porté sur les espoirs déçus du christianisme classique face à la montée des églises du réveil. À partir des approches théoriques fondées sur l'analyse dynamique des sociétés et le fonctionnalisme, elle entend mettre en exergue les atouts et les déconvenues des églises de la mouvance pentecôtiste. [ABSTRACT FROM AUTHOR]