In the past decade, forced migration has been a particular and growing concern in Africa and in many parts of the world, as far as they created many complex challenges. These migrations, very often massive, unexpected, and generally caused by armed conflicts, human rights violations, violence, environmental degradation, have jeopardized the survival of many populations whose proportions reached alarming rates between 2011 and 2017, as it is stated in 2015's Global Annual Report of the UNHCR. But this already vulnerable population often remains, beyond any observation, highly precarious within some host States. The paradox of the failure of forced migrants's protection is maintained by the constancy of the consecration of their rights in international, regional and national legal instruments and the diversity of humanitarian actors at their side. Sub-Saharan Africa, which, according to the report quoted above, has around 4.41 million refugees out of a total of 21.3 million in the world, is no exception to this factual reality. In view of this dramatic and humanely burning situation in Central Africa, which has led to a significant reconfiguration of the humanitarian space due to the exponential increase of forced population displacement, fuelled by recurrent conflict inflation in the Lake Chad Basin, the Central African Republic, the Democratic Republic of Congo, and the South West and North-West Cameroon – to mention only those cases whose echo of the tragedies bear witness to the topicality of this phenomenon in this African sub-region -, and the crossborder threats that weigh within this sub-Saharan african territoriality, my thesis focuses to map the national refugee protection system of the State of Cameroon, historically well known as a welcoming and hospitable country whose geographical position is strategic in the sub-regional area of Central Africa. This exercise allows on the one hand, the analysis of normative, structural and infrastructural framework tools, as well as the various mechanisms of coordination of the actors involved in the protection of forced migrants, to enable a better understanding of their welcome conditions in special areas. on the other hand, the study makes it possible to highlight perspectives of normative, structural and institutional practices capable to curb the important flows of refugees and to regulate their protection on behalf of a dynamic and concerted solidarity, structured around the spatialisation of States within the political-geographical perimeter of ECCAS. Through the systemic approach and the theory of constructivism, I am striving to bring into coherence, from a cross-disciplinary field, factors and actors that seem irreconcilable, but immensely intertwined. From Cameroonian experiences, this thesis opens up finally the perspectives of reflections on the challenges of a relevant geographical asylum's right and an agreed and effective protection of refugees in central Africa which decline to the regionalization of interventions, and concretely, to the urgent need of a centre-africanisation of the protection's response through the creation of a concerted sub-regional framework for governance of forced migration., Depuis la dernière décennie, les migrations forcées constituent en Afrique comme dans plusieurs parties du monde, une préoccupation particulière et ne cessent de s’intensifier, suscitant de nombreux et complexes défis. Ces migrations atypiques, très souvent massives et inattendues, dont les principales causes se recrutent dans les conflits armés, les atteintes aux droits de l’homme, la violence, la dégradation de l’environnement, ont atteint entre 2011 et 2017, des proportions alarmantes, comme l'indique avec emphase, le rapport global annuel de 2015 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés -HCR-. Confrontées aux aspérités de leurs difficiles trajectoires exilaires qui exacerbent leur vulnérabilité, les personnes forcées de fuir de leurs lieux de vie habituels ne sont pas pour autant les bienvenues dans certains territoires d'accueil où elles vivent souvent dans des conditions de haute précarité. Le paradoxe de la faillite de la protection de cette population contrainte au déplacement réside dans la constance de la consécration de leurs droits dans l'ordre juridique international, dans de nombreux instruments normatifs régionaux et nationaux, et la présence permanente d'intervenants humanitaires pléthoriques à leurs chevets. L'Afrique subsaharienne ne fait pas exception à cette actualité, elle qui compte, selon le même rapport, environ 4,41 millions de réfugiés sur un total de 21,3 millions dans le monde. Cette situation dramatiquement actuelle et humanitairement brûlante a entraîné en Afrique centrale, une reconfiguration importante de l'espace humanitaire en raison de la multiplication exponentielle des déplacements forcés de population alimentée par une inflation récurrente de la conflictualité dans le bassin du lac Tchad, en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun – pour ne citer que ces cas dont l'écho des tragédies témoignent de l'actualité et de l'urgence de ce phénomène dans cette sous-région africaine-, et la transfrontaliérité des menaces qui pèsent au sein de cet espace géographique d'Afrique subsaharienne. De ce qui précède, ma thèse s'attache à dresser une cartographie du système national de protection des réfugiés d'un État d'Afrique centrale, le Cameroun en l'occurrence, pays de longue tradition d’accueil dont la position géographique est stratégique dans cette sous-région. L'exercice capitalise d'une part, l'analyse des outils d'encadrement normatifs, structurels, infrastructurels, ainsi que les divers mécanismes de coordination des intervenants déployés en faveur de la protection des migrants forcés, pour favoriser une meilleure compréhension des conditions d'accueil, d'assistance/protection, de survie de ces personnes au sein des espaces sui generis ; l'étude permet d'autre part, de mettre en relief, des perspectives de pratiques normatives, structurelles et institutionnelles qui favoriseraient une meilleure prise en compte et une régulation de la protection de cette population au moyen d'une dynamique solidaire et concertée, structurée autour de la spatialisation des États du périmètre politico-géographique de la CEEAC. A partir de l’approche systémique, accoudée à la théorie du constructivisme sécuritaire, je m’attelle à mettre en cohérence, à partir d’un champ pluridisciplinaire croisé, des facteurs et acteurs apparemment irréconciliables, mais immensément enchevêtrés. In fine, à partir du cas camerounais, cette thèse ouvre des perspectives de réflexions sur les défis d'une géographie du droit d'asile et d'une protection efficace des réfugiés en Afrique Centrale qui se déclinent à la régionalisation des interventions, et de façon praxéologique, à l'urgence d'une centre-africanisation de la réponse de protection à travers la création d'un cadre concerté sous-régional de gouvernance des migrations forcées.