1. Les politiques économiques européennes face à la Grande Récession
- Author
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Martial Foucault, Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), Sciences Po (Sciences Po)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Centre de recherches politiques de Sciences Po (Sciences Po, CNRS) (CEVIPOF)
- Subjects
Banque centrale européenne (BCE) ,Sociology and Political Science ,05 social sciences ,Secteur bancaire européen ,Institutions économiques européennes ,[SHS.SCIPO]Humanities and Social Sciences/Political science ,0506 political science ,Politique monétaire européenne ,Political science ,0502 economics and business ,Political Science and International Relations ,050602 political science & public administration ,050207 economics ,Grande Récession ,Crise économique - Abstract
L’Union européenne est entrée en 2008 dans sa première crise économique d’ampleur mondiale et aux conséquences encore incertaines. Ce n’est pas la première fois que l’Europe est touchée par une crise économique mais cette fois-ci, comme l’ont titré Carmen Reinhardt et Kenneth Rogoff (2009) « That time, it’s different ». Différent parce que les outils mobilisés pour amortir les effets de la crise ont pris du temps à se dessiner et différent parce que les choix de politique économique n’ont pas fait l’unanimité au sein de l’Union européenne. Dans un contexte de Grande Récession il est surprenant de constater à quel point en 2014 les économistes n’ont toujours pas établi de consensus sur les causes et conséquences de cette crise européenne. En effet, pour certains (N. Roubini, K. Roggoff, B. Eichengreen, H-W. Sinn), la crise de nature financière trouve son origine dans une faiblesse structurelle du secteur bancaire européen, mais aussi dans une politique monétaire européenne trop accommodante vis-à-vis de pays dont l’accès à des taux d’intérêt trop faibles les a conduits à entretenir des bulles spéculatives immobilières (Espagne), privées (Irlande), publiques (Grèce, Italie). Mais pour d’autres encore (J. Pinani-Ferry, J. Sapir, J. Tirole, M. Feldstein), la longueur de la crise économique est révélatrice de la défaillance des institutions économiques européennes telles que conçues depuis le traité de Maastricht pour traiter une crise économique transnationale. Plutôt que de reprendre tour à tour chacun des arguments avancés et vérifier s’ils présentent un intérêt au regard des théories de l’intégration européenne, nous proposerons ici d’introduire ce numéro spécial en insistant sur trois dimensions consubstantielles de la crise économique européenne : l’orthodoxie monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), la crise du marché du travail européen et les réactions de l’opinion publique européenne concernant les capacités redistributives de l’UE. [Premier paragraphe]
- Published
- 2014