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La gonarthrose est une arthropathie fréquente responsable de douleurs et d'un retentissement fonctionnel significatif. L'automédication est souvent perçue comme une solution pratique et rapide pour gérer ces problèmes. Cependant, l'automédication n'est pas une conduite dénudée de risque. Son innocuité ainsi que son efficacité restent controversées, d'où la nécessité d'une approche équilibrée et réfléchie. Le but de cette étude était d'évaluer la prévalence de l'automédication pharmacologique chez les patients atteints de gonarthrose et de rechercher les facteurs associés. Il s'agit d'une étude transversale incluant des patients suivis en consultation de rhumatologie et présentant une gonarthrose selon les critères ACR. Les patients ont été interrogés sur l'automédication pharmacologiques et les facteurs associés à cet usage. La gonarthrose était évaluée par l'intensité de la douleur par l'échelle visuelle analogique (EVA douleur) et le retentissement fonctionnel par le Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score-Physical Function Shortform (KOOS PS) Cents quatre patients ont été inclus. L'âge moyen était de 59,6 ± 9,9 ans [34–87 ans] avec une prédominance féminine de 91 %. La durée d'évolution moyenne de la gonarthrose était de 6,2 ± 4 ans [1–23 ans]. Trente-deux pourcents des patients étaient illettrés. Quarante-huit pourcents avaient un bas niveau socio-économique. Quinze pourcents des patients étaient polymédiqués (en dehors du traitement de la gonarthrose). L'EVA moyenne était de 5,4 ± 1,7 [2–9]. Le retentissement fonctionnel a été évalué par le KOOS-PS moyen était de 66,6 ± 16 % [28 %–89 %]. Treize pourcents des patients avaient un impact fonctionnel sévère. Trente-cinq pourcents des patients était satisfait par la prise en charge médicale de leurs gonarthroses. La prévalence de l'AM concernant les médicaments en vente libre était de 57 %. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie générale était la classe la plus utilisée (67,4 %) suivis par les antalgiques de pallier 1 (46,5 %), les AINS topiques (37 %) et les antalgiques de pallier 2 (16,3 %). Trois pourcents (n = 2) avaient eu recours à un anti arthrosique d'action lente. Une association entre antalgiques et AINS a été trouvée dans 17,8 % des cas. Une association entre des AINS par voie générale et locale a été retrouvée dans 7 % des patients. L'utilisation des corticostéroïdes par voie générale n'a pas été noté dans notre série. Les facteurs associés à l'automédication pharmacologique étaient les patients âgés de plus de 60 ans (OR [IC 95 %] : 8,5 [1,60–45,12], p = 0,006), la poly médication pour d'autres pathologies (OR [IC 95 %] : 3,06[1,01–9,23], p = 0,04), l'insatisfaction par les soins prodigués (OR [IC 95 %] : 4,97 [1,83–13,49], p = 0,001), l'intensité de la douleur (OR [IC 95 %] : 9,10 [3,66–22,64], p = 0,000) et le retentissement fonctionnel (OR [IC 95 %] : 11,24 [4,24–29,83], p = 0,000). L'usage des médicaments en vente libre pour la gestion des symptômes de la gonarthrose était significativement associé à l'insatisfaction par les soins médicaux, l'intensité de la gonalgie et le degré de retentissement fonctionnel. Les patients présentant ces facteurs devraient bénéficier particulièrement d'une approche thérapeutique à ce sujet pour éviter le mésusage de certains traitements. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La médecine complémentaire et alternative (MCA) regroupe des approches de soins qui diffèrent de la médecine conventionnelle, le principal avantage présumé étant l'innocuité et la moindre iatrogénicité. Le but de notre travail était d'évaluer la prévalence de l'autogestion de la douleur par MCA chez les patients suivis pour gonarthrose, les types de ces thérapies et leur efficacité sur le soulagement des symptômes. Il s'agit d'une étude transversale incluant des patients suivis en consultation de rhumatologie et présentant une gonarthrose selon les critères ACR. Les patients ont été interrogés sur l'éventuelle utilisation de la MCA pour autogérer leurs douleurs, les types de thérapies utilisées et les sources de ces utilisations. La gonarthrose était évaluée par l'intensité de la douleur par l'échelle visuelle analogique (EVA douleur) et le retentissement fonctionnel par le Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score-Physical Function Shortform (KOOS PS) Cents quatre patients ont été inclus. L'âge moyen était de 59,6 ± 9,9 ans [34–87 ans] avec une prédominance féminine de 91 %. La durée d'évolution moyenne de la gonarthrose était de 6,2 ± 4 ans [1–23 ans]. L'EVA douleur moyenne était estimée à 5,4 ± 1,7 [2–9] et le KOOS PS moyen était de 66,6 ± 16 % [28 %-89 %]. La prévalence de l'utilisation de la MCA dans la prise en charge de la gonarthrose était de 23 %. Parmi eux, 6 patients avaient utilisé des préparations de phytothérapie composées par le patient lui-même : infusion de plantes : ail + gingembre + clou de girofle (n = 2), infusion de curcuma +orge + poivre noir (n = 1) et des préparations à ingérer comme des graines de nigelle (n = 1), de cresson (n = 1) et eau d'ortie (n = 1). Dix-neuf patients avaient associé des plantes naturelles médicinales par voir locale à la massothérapie (aromathérapie). L'huile d'olive était la plus utilisée, seule dans 50 % des cas ou mélangée avec d'autres huiles essentielles comme l'huile de thym, l'huile de romarin et l'huile de menthe ; suivie par l'huile de lentisque dans 26 % des cas. Deux patients avaient essayé la thérapie des ventouses. Dans 40 % des cas la source de cette autogestion de la douleur provenait des conseils de l'entourage ou des membres de la famille. Dans 34 % des cas, les conseils étaient obtenus d'un personnel de la santé autre que le médecin traitant. Onze patients étaient satisfaits par leurs mesures d'automédication, 10 patients étaient neutres par rapport à l'efficacité de l'automédication et 3 patients étaient non satisfaits. L'usage des mesures non pharmacologiques n'était pas associé aux facteurs suivants : âge (p = 0,44), genre (p = 0,99), niveau scolaire (p = 0,65), polymédication (p = 0,09), niveau de satisfaction par les soins prodigués (p = 0,17), intensité de la douleur (p = 0,85) et retentissement fonctionnel de la gonarthrose (p = 0,54) L'utilisation de la MCA dans le but d'une autogestion de la douleur de la gonarthrose était notée chez près du quart de nos patients. Ces pratiques n'étaient pas associées à des facteurs sociodémographiques des patients ni aux caractéristiques de la gonarthrose. Ces résultats soulignent l'importance de l'éducation thérapeutique des patients à ce sujets en vue d'éviter d'éventuelles conduites à risque. [ABSTRACT FROM AUTHOR]