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Résumé : Inscrite dans le champ des littéracies universitaires, l’étude a pour objet les pratiques d’évaluation d’un genre de l’écrit à l’université : le mémoire de master dans sa version provisoire. Elle interroge, d’une part, ce qui est évalué à travers les interventions des enseignants sur les textes en devenir des étudiants et, d’autre part, de quelle manière ces interventions construisent un dialogue pédagogique avec les scripteurs. D’un point de vue méthodologique, l’analyse s’appuie sur un corpus de commentaires évaluatifs prélevés sur une trentaine de versions intermédiaires de mémoire. Les résultats montrent que les objets pris en compte dans les interventions correctives sur les textes des étudiants relèvent de trois dimensions de l’écrit, avec une attention soutenue pour la dimension formelle et ses catégories linguistiques (orthographe, syntaxe, ponctuation). Ils mettent également en évidence, à travers l’examen de leurs modalités énonciatives, la prépondérance du caractère sommatif des interventions au détriment de leur finalité formative. L’étude conclut en conséquence à la nécessité de construire à l’université une culture évaluative de l’écrit partagée, nécessaire au développement de pratiques outillées et permettant de faire de l’activité corrective un lieu de réduction des inégalités d’apprentissage de l’écriture de recherche. Mots-clés : écrits de recherche en formation ; dialogue pédagogique ; discours correctif ; objet d’évaluation ; posture de correction.

La recherche sur le numérique en éducation est parvenue à une étape où peut être dressé un portrait plus nuancé des usages des outils numériques en contexte d’apprentissage. S’inscrivant dans une perspective sociocritique (Selwyn, 2007), cet article vise à apprécier les effets éventuellement négatifs résultant de l’utilisation des outils numériques nomades pendant le face-à-face didactique. Une enquête par questionnaire a été conduite auprès d’un échantillon d’étudiants internationaux (n=227) poursuivant leurs études dans un Centre de Langues en France. Cette recherche a permis d’examiner leurs habitudes de connexion en mettant au jour la fréquence et la motivation d’utilisation d’outils numériques pendant et hors le face-à-face avec leurs enseignants. Elle a également donné l’occasion de saisir l’impact ressenti de l’utilisation des outils numériques en classe par les participants sur leur attention. Les résultats de cette recherche permettent, in fine, d’examiner de quelle façon le contrat didactique est questionné par l’usage des outils numériques nomades.

Résumé : Cet article problématise une polémique dans la perspective théorique de l’argumentation dans le discours. La description des procédés rhétoriques et des stratégies argumentatives observables dans le corpus constitué de discours et d’échanges recueillis sur le réseau socionumérique Facebook conclut à la stabilité de la visée pragmatique de la polémique en tant que modalité argumentative. La rhétorique polarisante qu’on y observe témoigne de son enjeu communicationnel pour les instances de locution qui en sont les parties prenantes. La dégradation des discours et des échanges due à la violence verbale relevée conduit à questionner cette modalité argumentative au sein d’une société ouest-africaine héritière d’une rhétorique de la délibération comme mode de gestion du dissensus dans l’espace public. Mots-clés : approche argumentative, dépolitisation, discours polémique, échange polémique, polémique.

Résumé : Daoukro est une localité Baoulé située au Centre-est de la Côte d’Ivoire. Fondée à partir du XIXe siècle, elle s’est peuplée à travers un processus migratoire qui aboutit à son islamisation. Dès 1930, des populations mandingues s’y disséminent et portent l’islam à Daoukro. Le contact des baoulé avec ces populations islamisées, venues du nord ivoirien et des pays de la sous-région favorise leur adhésion à l’islam. La conversion des baoulé a permis la formation d’une communauté musulmane cosmopolite. Quatre ans après l’indépendance, des dissensions surviennent au sein de cette communauté. L’implication de groupes ethniques différentes dans la gestion de la communauté musulmane provoque des crises ethno-religieuses en 1964 qui affectent l’évolution de l’islam. Des affrontements inter-ethniques au sein de la communauté, des pertes en vie humaine, la méfiance, la fermeture de la mosquée principale, et surtout l’imposition des autochtones baoulé à la tête de la communauté musulmane, affectent l’expansion de l’islam à Daoukro. La méthodologie convoquée pour conduire cette réflexion est celle de la collecte et le recoupement des sources orales, des sources écrites et articles scientifiques. Mots-clés : Daoukro-Baoulé-clivages ethniques-Islam-Mandingues