Dauchy, Serge, Lecomte, Catherine, Luk Burgelman, Annick Bezaud, Stéphane Castelluccio, Sébastien Dubois, Christophe Gicquelay, Gerda Haenen, Stanislas Horvat, Renée Martinage, Georges Martyn, Emese von Bóné, and Petitpierre, Charline
Versailles, lieu mythique de l'absolutisme triomphant, mais aussi d'un absolutisme contesté puis récusé. Le gouvernement de Louis XIV fournit la matière à un despotisme éclairé. Celui de Louis XV, moins autocrate, en apporta la coloration, le style et la forme. Louis XVI, enfin, accompagna Turgot dans le projet d'une monarchie qui concilie l'intervention de l'Etat et la dynamique des libertés ; la disgrâce du contrôleur général des finances marqua la fin de l'alliance entre les idées nouvelles et l'absolutisme et annonça ainsi l'échec d'un absolutisme éclairé " à la française ". Mais, c'est également à Versailles que s'ouvrit, le 5 mai 1789, la réunion des États généraux qui, en se proclamant Assemblée nationale le 17 juin, posera le premier acte " révolutionnaire ". Versailles, où tout évoque le passage graduel d'un absolutisme monarchique à l'émergence de la souveraineté nationale, était donc toute désignée pour accueillir les journées de la Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons consacrées, en juin 2000, à " l'absolutisme éclairé " en France et dans les anciens Pays-Bas. A l'issue de ces journées, un modèle de gouvernement absolutiste éclairé s'esquisse, tout autant que les éléments détonateurs des résistances locales et régionales. Fiers de leurs privilèges consacrés dans des textes fondateurs - qualifiés de " constitutions " - dont ils se réclamaient, les opposants à l'absolutisme éclairé savaient aussi utiliser les écrits des contemporains qui prônaient la prééminence des libertés et droits naturels. Cet ouvrage en témoigne.