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Philosophe et sociologue, Georg Simmel (1958-1918) a développé une pensée originale qui se soustrait à la tentation des oppositions duales, telles qu’individu et société, expérience et structure. Sa pensée du tiers saisit la complexité des relations sociales à partir de la différenciation et de la réciprocité. Son approche se veut processuelle et relationnelle. Plus qu’un état de la société, ce sont les dynamiques qui la produisent, le « faire société » qu’il cherche à élucider. L’objectif de cet ouvrage est de montrer l’actualité et la fécondité des pistes ouvertes il y a un siècle par Simmel, pour penser des questions aussi décisives que la sociabilité, le pouvoir, la valeur de l’argent et du travail, la confiance ou la religion. Ces considérations se veulent des prolongements, des discussions à partir de Simmel plutôt qu’une exégèse de son œuvre. Elles font le pari que les sciences sociales ont beaucoup à gagner à rouvrir certaines de ces pistes. À travers son regard sociologique, Simmel nous engage à explorer la complexité des relations à travers lesquelles se constituent réciproquement l’individu et la société. À travers sa réflexion philosophique, il nous invite à interroger les évidences, les clivages catégoriels et disciplinaires auxquels nous nous sommes accoutumés. Esprit en son temps résolument moderne, Simmel, en bien des points, nous précède encore.

This chapter shows that the framing of the problem of employability differs according to the meaning given to the term “capacity”. It contends thathow this combination is achieved depends on the state of the labor market and the employee, and on the business company in which the employee worked before seeking employment. Skill-based employability can offer transferable skills without giving employees the possibility to have a say on the kind of skills they develop. Workplace learning and formal continuing education are geared towards organizational development, possibly from the perspective of dynamic capabilities, but leave little room for the dynamics of career paths and for what is of value to individuals. As an enabling organization that strives to take into account the aspirations of its employees, the capability-enhancing organization meets the requirements of pluralism, participation, development, justice and social responsibility.

How do individuals project into the future? How are aspirations activated? How do individuals and groups navigate the future in unsettled times? These questions resonate in the renewed scholarly interest in future making in the social sciences and, particularly, sociology. In this article we argue that the processes shaping how individuals imagine alternative futures and their potential for achieving them necessitates cross-fertilization in theoretical terrains. We combine concepts within the sociology of futures – projectivity, temporalities and the relational – with those of the capability approach – the capability to aspire, agency freedoms, conversion processes, all of which shape the potential for agency and the power to act. Through this cross-fertilization, we develop a multi-dimensional dynamic framework for agency and futures, operationalized in an analytical model that can be applied to empirical research. Situating agency and futures within specific institutional, organizational, societal and cultural contexts, we reveal the pathways through which aspirations are awakened and agency is enabled in which the capability to aspire is central. To illustrate our model, we use examples from our empirical research on the aspirations for alternative futures in two cases: transnational migrants employed in the care/domestic sector and low-skilled employees in multi-national firms. These narratives underscore how crucial the capability to aspire is for the agency of vulnerable groups to navigate the future in unsettled times.

By introducing us into core concepts of Niklas Luhmann’s theory of social systems, Elena Esposito shows their relevance for contemporary social sciences and the study of unsettled times. Contending that society is made not by people but by what connects them – as Luhmann does with his concept of communication – creates a fertile ground for addressing societal challenges as diverse as the Corona pandemic or the algorithmic revolution. Esposito more broadly sees in systems theory a relevant contribution to critical theory and a genuine alternative to its Frankfurt School version, while extending its reach to further conceptual refinement and new empirical issues. Fueling such refinement is her analysis of time and the complex intertwinement between past, present and future – a core issue that runs throughout her work. Her current study on the future as a prediction caught between science and divination offers a fascinating empirical case for it, drawing a thought-provoking parallel between the way algorithmic predictions are constructed today and how divinatory predictions were constructed in ancient times.

International audience

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L'« approche par les capacités », élaborée par Amartya Sen, est un programme de recherche désormais important en sciences sociales. Elle propose une nouvelle économie politique qui fait des droits humains réels une valeur cardinale et accorde à la question des institutions une importance décisive. Elle éclaire des problèmes aussi divers que ceux des indicateurs macro-économiques, de la pauvreté, des rapports de genre, du sous-développement. Elle préconise un mode d'évaluation du bien-être social, centré sur la situation singulière des personnes. Et, concernant le processus de démocratisation, elle recommande de focaliser l'attention sur la participation des groupes les plus vulnérables. Il y a assurément là matière à bousculer les acceptions établies de la liberté en économie. Ce volume est consacré à la présentation et à la discussion des principes et des concepts de cette approche. Une réflexion critique est menée sur leur cohérence et leur pertinence dans diverses problématiques. À l'appui de cette réflexion sont présentées des applications dans différents domaines. La question des indicateurs du développement est mise en discussion, en tenant compte de la spécificité du contexte européen. Des objets d'enquête empirique comme les politiques publiques, le travail ou les directives sociales sont convoqués comme lieux de mise à l'épreuve des principes et des concepts de ce programme.

Alors qu’en France, un accord national interprofessionnel a consacré en 2013 la « qualité de vie au travail » en catégorie de négociation collective, en Allemagne, la Confédération allemande des syndicats produit depuis 2007 un indice sur le « bon travail » (gute Arbeit) à partir d’enquêtes ad hoc auprès des salarié·e·s. « Qualité de vie au travail » et « gute Arbeit » recouvrent-elles les mêmes enjeux, les mêmes réalités ? Au-delà des proximités qui se révèlent au premier abord, nous montrerons que ces deux catégories se différencient tant par leurs trajectoires – l’accent initial portant sur un problème de société côté allemand, un problème de santé publique côté français – que par les formes de mobilisation de l’expertise scientifique dans le processus de catégorisation. In the 2000’s, both French and German unions have advocated for the measuring of quality of working life. A national interprofessional agreement recognized “qualité de vie au travail”, quality of working life, as a category of collective bargaining in France in 2013. In Germany, the German Trade Union Confederation has been producing an index on “good work” (gute Arbeit) based on ad hoc employee surveys already since 2007. Do “qualité de vie au travail” and “gute Arbeit” cover the same realities, the same issues? Beyond the similarities that emerge at first glance, we show that these two categories differ both in terms of the paradigms that underlie them (a social problem on the German side, a public health problem on the French side) and of the ways scientific expertise is mobilized in the categorization process.

L’ouvrage de Christine Daniel et Carole Tuchszirer apporte de précieux éléments de compréhension des controverses actuelles sur la réforme de l’Unedic. À travers une rétrospective historique richement documentée, il retrace l’évolution de l’indemnisation du chômage en France et apporte ainsi un éclairage inédit à la situation actuelle. Il montre notamment que le lien étroit entre le traitement du chômage et la politique du marché du travail, de même que la centralisation de sa gestion et le r...