Search

L'objet qu'il est question d'étudier — le paysage de l'Ouest bocager à l'époque moderne - n'existe plus, ou du moins, il a disparu pour sa plus grande partie. Situation classique pour un historien que de devoir parler de quelque chose qui n'existe plus. Mais un paysage n'est pas très facile à reconstituer car il n'existe pas de sources directes facilement utilisables. L'historien du paysage se trouve donc contraint à chercher tous les indices possibles, à les recomposer, pour les interpréter ...

La tradition de la géographie descriptive La géographie descriptive se rattache à la conception d'un paysage « objectif », celui que l'on peut, que l'on pourrait, ou que l'on aurait pu voir. Sa matérialité le rend susceptible d'une description objective à laquelle s'appliquent géographes, historiens et archéologues. Le partage entre eux se fait par la chronologie (les paysages présents pour les géographes, les paysages anciens voire totalement disparus pour les historiens et les archéologues)...

L'analyse des paysages bocagers de l'Ouest de la France, qu'elle soit abordée par l'intermédiaire des cartes seigneuriales, des textes techniques (les baux, les descriptions d'exploitations, les données du premier cadastre...), des récits de voyageurs ou des enquêtes du début du xix e siècle, amène inévitablement à observer l'importance des incultes dans ces systèmes agraires. Mesurer l'inculte n'est pas chose facile ...

Le paysage est à la mode, et le travail présenté ici n'échappe probablement pas à ce phénomène. Ce n'est pourtant, traditionnellement, ni un objet d'étude ni un concept pour les historiens : la seule histoire générale du paysage français dont nous disposons est l'oeuvre d'un géographe. Lorsque les historiens ont rencontré cette notion, c'est essentiellement par l'intermédiaire des parcellaires et des systèmes agraires. L'élaboration, dans les dernières décennies, de « théories » du paysage pa...

Ce dossier constitue la synthèse toute provisoire d'une démarche de recherches en cours. Il en ressort quelques certitudes, des interrogations multiples et aussi des orientations pour un travail futur. Que le paysage puisse constituer un objet d'étude et qu'il puisse aider à la compréhension d'un système social apparaît comme une certitude. L'exploration de différentes théories du paysage élaborées par des spécialistes d'autres sciences humaines nous a donn...

À très petite échelle, le paysage regardé à la loupe permet de faire le point sur la question de l'achèvement ou de l'inachèvement du bocage à la fin du xixe siècle. Les plus belles cartes seigneuriales confirment ce que disent les textes : le bocage n'est pas parfait, le réseau de haies supporte des imperfections et des interruptions. Ceci ne signifie pas que l'on a pas encore fini de construire le bocage au xviiie siècle mais qu'il fait partie de la définition de ce bocage d'être inachevé :...

Les paysages de l'Ouest de la France connaissent aujourd'hui une évolution rapide. Du Maine à l'Anjou et à la Bretagne, si l'on peut voir beaucoup d'arbres, il n'est pas sûr que l'on puisse encore observer un vrai bocage ! Le bocage a perdu le lien qu'il avait depuis son origine avec l'activité agricole : il reste une composante du paysage rural mais il n'est plus le cadre nécessaire du travail des agriculteurs. C'est la modification la plus importante qu'il ait connu depuis sa création. Le bocage n'est pas un milieu naturel : c'est un paysage construit ; il n'est pas là de toute éternité, mais il a été fabriqué et entretenu par des générations d'agriculteurs qui avaient besoin de haies pour pratiquer à la fois la culture et le pâturage. L'objet de l'ouvrage d'Annie Antoine est de porter un regard d'historien sur le paysage bocager de l'Ouest de la France : explorer les liens forts et durables tissés entre un paysage et ses habitants, lier la construction du bocage et ses transformations à l'évolution des sociétés rurales qui, de la fin du Moyen Âge aux mutations agricoles contemporaines, l'ont utilisé et transformé.

Un projet : faire du paysage un objet d'histoire Le paysage n'est pas un objet d'étude pour les historiens, même si l'association traditionnelle entre l'histoire et la géographie les a parfois fortement rapprochés de ce sujet. On se rappelle les exhortations de Marc Bloch, recommandant de faire l'étude des terroirs à travers les cartulaires et les plans terriers. L'appel a été entendu et les parcellaires sont devenus un sujet bien connu, notamment des historiens médiévistes. Mais le parcellai...

Une bonne analyse du parcellaire suppose que l'on dispose pour le même espace de matériaux permettant d'observer la forme et la disposition des parcelles, mais aussi la répartition spatiale de la propriété et la composition des exploitations. Plusieurs types de documents peuvent être utilisés : les rôles de vingtièmes, les aveux et obéissances, les affiches de vente des biens nationaux... Mais si l'on veut obtenir...

L'histoire de la cartographie est essentiellement celle de la cartographie d'État, cartographie de la découverte du monde au début de l'époque moderne, cartographie militaire aux xvie et xviie siècles, cartographie militaire et administrative au xviiie siècle. C'est dans ces trois domaines que l'on trouve les cartes les plus prestigieuses et les études les plus nombreuses. Avant les globes et les mappemondes, ce sont les visions linéaires, portulans des navigateurs et itinéraires des marcheur...

Selon Dupain de Montesson, « le spectacle de la campagne » s'exprime sur les cartes et les plans par la figuration des parcelles (c'est l'objet de l'arpentage) et par le dessin et les couleurs qui montrent ce que le terrain produit. De ces deux points de vue, celui de sa structure et celui de son remplissage, la carte seigneuriale se présente comme un objet hybride intégrant des notions contradictoires qui sont ...

International audience; Les savanes du littoral réunionnais s’effacent et se transforment rapidement. Elles sortent néanmoins simultanément de l’invisibilité dans laquelle elles étaient restées longtemps confinées. Un projet de conservation de ces paysages et de ce milieu prend aujourd’hui forme. En poser les fondements est le propos d’une recherche-projet interdisciplinaire en cours, dont cet article présente les orientations et questionne les arrière-plans éthiques. Comment faire de la savane un objet de recherche et de projet sans faire perdre au paysage et aux pratiques qui lui sont associés l’informalité qui les caractérise et en fonde l’intérêt ? À travers le cas de la savane réunionnaise, c’est le paysage comme champ spécifique de recherche et de projet qui est ici interrogé.

International audience; En s'appuyant sur l'expérience d'un voyage pédagogique annuel dans les Pyrénées, organisé pour les étudiants paysagistes débutants, ce chapitre interroge la relation de ces derniers aux réalités perceptibles qui les environnent. Le constat d'une difficulté éprouvé par les étudiants à dépasser les modèles cognitifs intégrés pour tirer tout le parti possible leurs expériences in situ est le point de départ d'une réflexion sur les visées et les enjeux les plus fondamentaux de la pédagogie et du projet en ce domaine du paysage. L'accent est mis sur la nécessité de considérer l'acceptation, l'exploration et la mise en lumière de la dimension évolutive du paysage comme le moyen de faire de lui une médiation privilégiée entre sociétés et complexes environnementaux.

Cette recherche, qui s’est inscrit dans la continuité d’un travail entrepris en 2001 et 2002 par l’équipe pilote du présent projet, a eu pour but d’orienter l’action du Conservatoire du Littoral de La Réunion en matière de conservation, gestion et aménagement des paysages de savanes et, plus largement, des espaces non densément urbanisés et non agricoles du littoral semi-aride du versant sous le vent de l’île. La démarche de recherche-action a été centrée sur le site du Cap La Houssaye, sur la commune de Saint-Paul, où subsistent plus de 300 ha de savane appartenant pour partie au Conservatoire du littoral. Les savanes pastorales occupaient encore il y a moins d’un demi-siècle l’essentiel du bas versant sous le vent de l’île, entre le rivage et 400 m. d’altitude, des environs de Saint-Denis aux abords de Saint-Pierre. Elles apparaissent aujourd’hui comme un paysage relique, provisoire et émietté, rapidement effacé par l’urbanisation du littoral et le développement de l’agriculture irriguée, rendu possible par le basculement des eaux. La savane réunionnaise, en voie de perdre sa fonction pastorale est ainsi généralement perçue comme un espace délaissé et inutile, à « reconquérir ». L’hypothèse centrale que cette recherche a permis de valider est néanmoins qu’une nouvelle représentation de cet espace est en train d’émerger, en lien avec de nouveaux usages dont il fait l’objet, ainsi qu’avec l’apparition de nouvelles expériences spatiales qui transforment la relation des réunionnais à cette partie du territoire insulaire. Ainsi émergent, dans ce rapport retissé à un paysage hérité et parfois aujourd’hui en lambeaux, de nouvelles représentations culturelles de la savane, qui lui confèrent identité, valeur et attrait. Cela donne sens aux politiques fondées sur une approche patrimoniale de ces espaces. Le rachat récent par le Conservatoire du littoral d’une partie des terrains en savane du Cap La Houssaye prend ainsi place dans un processus en voie de transformer l’image et le statut des savanes.Cette recherche s’est structurée en trois volets, correspondant à trois regards à la fois différents et complémentaires portés sur cet espace. Elle a consisté, dans la perspective d’aider à la définition concertée d’une stratégie globale de préservation/aménagement/gestion des espaces concernés :- à faire progresser la connaissance de l’histoire des milieux et des paysages de savane, pour mieux en appréhender et comprendre la formation, l’évolution et les dynamiques actuelles. La démarche historique a été mobilisée en tant que moyen de qualifier le paysage des savanes, de lui donner un sens comme reflet des relations entretenues dans la longue durée par la société insulaire à son environnement. L’histoire ne fournit aucune solution d’évidence au problème de la gestion, mais elle permet de mieux saisir son objet même, de mettre le paysage en récit et de placer ainsi à la croisée des regards (entre scientifiques et entre eux et les acteurs locaux ou les habitants) un référent commun. Elle constitue en un mot l’un des fondements d’une médiation, ouvrant la voie à des projets concertés. L’objectif a été d’appréhender l’histoire de ce paysage des savanes à trois échelles de temps : dans la longue durée (depuis les siècles précédents l’arrivée des hommes à nos jours), par le moyen d’une analyse paléoécologique (sondage de l’étang de Saint-Paul), croisée avec l’apport des sources archivistiques ; celle du dernier demi-siècle, grâce notamment à l’apport des photos aériennes et au sol, des témoignages oraux et des sources archivistiques ; celle des 10 à 15 dernières années, à travers ces mêmes sources et les images satellitaires.- d’étudier les usages actuels de l’espace des savanes par les populations réunionnaises, les pratiques spatiales et les modes de fréquentation, les perceptions et les valeurs associées à ces paysages.Une enquête ethno-géographique fondée notamment sur des entretiens semi-directifs a permis de mieux cerner les modes de fréquentation des savanes (course, promenade, randonnée, contemplation paysagère, cueillette, pique-nique et autres pratiques de sociabilité...), à la fois en liaison avec le profil social des usagers et du point de vue des espaces et lieux fréquentés, ainsi que des infrastructures utilisées. Elle a également consisté en une perception des savanes du Cap La Houssaye par les populations riveraines, en liaison à la fois avec ce vécu et avec les mémoires individuelles et collectives. - de proposer un programme d’expérimentations devant mener à terme à un plan de gestion des savanes du Cap La Houssaye, fondé notamment sur le développement de l’élevage et la pratique du brûlage dirigé.Sur la base d’un travail d’observation de terrain et d’entretien avec les acteurs concernés la recherche a permis de progresser en direction d’une compréhension des liens entre feu, broutage et dynamique du couvert végétal. L’expérimentation d’un premier brûlage dirigé, en novembre 2017, a permis de mettre en œuvre des observations qui affineront les résultats obtenus. Une démarche a par ailleurs été entamé pour expertiser l’opportunité de la création sur le site du Cap La Houssaye d’un Conservatoire des races bovines et caprines. Cette recherche a par ailleurs été solidaire d’une démarche de « médiation », fondée à la fois sur l’implication des populations dans le recueil des connaissances et sur l’utilisation du paysage comme outil médiateur. Elle a également été le support de l’organisation de différentes activités pédagogiques dans le cadre de la licence et du master de géographie de l’Université de La Réunion, ainsi que dans le cadre de la formation des paysagistes DPLG de l’École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux. Les étudiants de niveau Licence et Master ont été associés — dans le cadre de stages, de travaux personnels de recherche et de travaux dirigés — à la définition des méthodes de l’enquête et la réalisation des observations et entretiens sur le terrain.

Disponible sous le lien suivant : http://www.cleup.it/landscape.html; International audience; The actual transition to non-carbon energies is changing our territories. Energy and the territory are in fact strictly linked, since production, transportation, consumption of energy happen in the space and heavily influence landscape transformation. Nevertheless on one side energy policies did not adopt any territorial approach in designing this transition, and on the other side landscape policies and planning rarely include energy dimension. There is then a need of bridging the gap between energy and the territory. This can be done developing research at the crossroads of landscapes and energies (Nadai and Van den Horst, 2010). This article presents some results of the international research “Ressources paysagères et ressources énergétiques dans les montagnes sud-européennes. Histoire, comparaison, expérimentation » (Landscape resources and energy resources on the south European mountains. History, comparison, experiments), that worked on the landscapes of hydropower, under a geo-historical point of view. Its main objective is to analyse the “landscapes of energy” and the social representations connected, today and in the past, with the development of energy infrastructure. The project focused on hydropower development from the end of the XIX century until nowadays, in four different European mountainous study areas. On this basis, the research tried to identify some tools for a “mediation paysagère”, a mediation by the means of landscape, that can help actors in conceiving together energy project and territorial project. Landscape seems able to bridge the gap between energy development and the territory. The question is how to make its role of interface emerge, activating its underlying character of intermediator. As the article shows, studying mountain landscape helps to reveal and to highlight the complex interrelations among hydropower development and the territory. Since landscape links people and the territory, it can be used as a tool to recognise territorial potential of energy development, giving back to energy its spatial and social dimension. In the energy field, the discourse on landscape is normally focused on the potentially negative impact of infrastructure associated with the exploitation of renewable energy. This exclusively “visual” landscape appears on one side as an obstacle to the development of new energies, on the other side something to be protected against them. Our research aims to contribute to the current debate, testing the landscape as a tool to ensure that the choices on energy become a strategic element of territorial concerted projects, able to take charge of the complex relationship between society / territory / environment. The research identifies and tests some methods to use the landscape as an instrument of intermediation, as a reference to be shared among the actors involved. This would happen making the geo- historical and socio-ecological complexity of landscape accessible to them. The landscape brings deep traces of the relationship between man and energy. This awareness allows us to read landscape through energy, showing how energy is inherent in the forms and transformations of the landscapes itself. To achieve this, it is necessary to question landscape as a witness, showing how the energy sector have influenced its transformations. Stakeholders must be able to access information and data included in the landscape-archive. To reading landscape through energy we need a new specific knowledge, a geo- historical research collecting materials useful to build what we called “scénarios paysagers de l’énergie” (landscape scenarios of energy). This is a tool, both discursive and visual, allowing to highlight the sequence of events at the crossroads between people and the territory, that leave their traces on the landscape. Landscape records somehow this sequence, its inflection points, its lulls. Like a backdrop (scenario in Italian) landscape modifies following the storyline (scénario en Français) and commenting it with its own language. Like a backdrop changes in the crucial moments of the comedy, so the landscape can change dramatically when it changes the relationship between resources and society. In the mountains the relationship between society, the visible forms of the territory and the exploitation of its energy potential appears particularly easy to read. For example the exploitation of solar energy has largely determined, anywhere, settlements, agriculture, pastoral and forest activity, etc. – in a word – the configuration of mountain landscapes itself. The slope, the altitude gap, is another typically mountainous energy factor: it allows for example to exploit running water, transforming kinetic in mechanical energy. This last case is the one exploited by hydropower energy. Hydropower appeared on the European mountains between the end of the XIX and the beginning of XX century. This was the last energy transition before the present one. Showing how hydroelectricity changed the mountain landscapes helps us to better understand what is at stake in the current energy transition. Observing the interaction between energy production and the generation and transformation of the landscape we can distinguish two levels. The first is direct, for example when hydropower infrastructures generates their “technological” landscape, sometimes very visible, even exhibited, sometime the hydropower landscape is completely invisible, hidden underground. But there is a second, indirect level of interaction: when a new energy system settles in, it is always accompanied by deep changes. Every change establishes important interactions between hydropower development and forests resources, agro-pastoral resources, tourism, the protection of nature and the use of water. The article presents some examples of these interactions in the research study areas, where the interface character of the landscape becomes explicit and active. Reading landscape through energy appears to be the way towards the building of a collective sensibility: not only to observe the elements of the territory and give them a value and a sense, but also a way to make shareable gaze emerge, to enter the game with a co-constructed representations, to build something that can be placed at the intersection of subjectivities. In this sense the “lecture énergétique du paysage” works with landscape as intermediator. It is at the base of what we call a process of “mediation”, whose characteristic is to build the territorial project on a shareable knowledge and negotiated the distribution of values and meanings.

La chaine des Puys compte un grand nombre de zones humides issues de l’activité volcanique (maars ou lacs de barrage volcanique) dont l’aspect actuel fait passer beaucoup d’entre elles pour « sauvages » auprès des visiteurs car elles ne sont plus entretenues. Pourtant, elles traduisent, par le paysage qu’elles offrent, aussi bien l’histoire géomorphologique que l’histoire des sociétés car elles sont le produit d’une longue évolution. À l’heure où le Conseil général du Puy-de-Dôme présente un dossier de candidature en vue d’un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO, cet article montre que reconstruire finement l’histoire de tels milieux peut aider les gestionnaires à penser leur politique de gestion non plus sous un angle conservatoire et strictement de protection mais dans une continuité avec la dynamique historique afin de mieux répondre à la fois aux exigences de l’UNESCO de préserver le site et aux demandes sociales locales de pouvoir maintenir voire développer leurs activités. De ce fait, le double caractère naturel et culturel de ces entités en fait un bon modèle pour intégrer dans le plan de gestion imposé par l’UNESCO des modalités qui concilient la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du site fondée sur des critères esthétiques et géologiques et la valeur écologique et culturelle qui découle de la succession d’aménagements et d’abandons qui les ont affectées. The Chaîne des Puys presents a large number of wetlands or former wetlands (maar, volcanic lakes or dams) whose current aspect gives them a “wild” appearance. Actually, for many of them, their landscape reflects the geomorphological history as well as the history of the local communities. This double aspect, both natural and cultural, makes these sites as a good model for conceiving a management plan that conciliate the Outstanding Universal Value (OUV) based on aesthetical and geological criteria with the local ecological and cultural value that come from a succession of transformations or abandonments during the time. While the local authorities work on the application for an inscription of the Chaîne des Puys Limagne Fault on the UNESCO World Heritage list, this paper shows that by reconstructing precisely the history of these sites, it can help local managers to think about their management policy differently, focusing not on a strict conservation or protection dimension, but taking into account this historical frame in order to conciliate the expectations of the UNESCO with the local social demands.

En intitulant ce dossier thematique « Le paysage a l’epreuve de la transition energetique », il ne s’agissait pas d’en orienter seulement le contenu vers une analyse des effets sur les paysages, leur aspect et leur valeur immaterielle, de la mutation averee et a venir des modes de production et de consommation d’energie. L’ambition etait d’aller, si possible, plus loin, partant de l’idee que si la transition energetique met le paysage a l’epreuve, c’est aussi dans la mesure ou elle questionne...

International audience; Cet article constitue une introduction au dossier thématique publié sous le même titre par Projets de paysage. Il met notamment l'accent sur la nécessité de replacer les paysages de l'énergie sur l'axe du temps, pour mieux assumer ce que la question énergétique porte aujourd'hui, à savoir une réforme globale de la territorialité et de la spatialité de nos sociétés.

Toda política del agua oscila entre preocupaciones y vocaciones múltiples - sociales, ambientales, económicas, patrimoniales... - y suscita frecuentes controversias. Con ella se ponen en marcha acciones sectorizadas en las que participan diferentes actores con intereses contradictorios y sistemas de representación social bien diferenciados. Hoy en día, los conflictos en relación con los paisajes del fondo del valle se reorganizan alrededor de un nuevo objetivo promulgado por la Directiva Marco Europea del Agua : alcanzar el " buen estado ecológico " de los ríos en el año 2015. Es en este contexto de cambio en las políticas del agua en el cual se basa mi investigación doctoral. Ésta aborda el paisaje a la vez como objeto de conocimiento e instrumento de ayuda en las decisiones. Postulo que frente a la diversidad de las esperas sociales y los múltiples objetivos a tener en cuenta por los responsables de la gestión del agua, es importante poder hablar de un marco integrador de reflexión y acción. Para mi, el paisaje constituye este marco. En esta perspectiva, el paisaje se contempla como una herramienta de mediación capaz de construir un nuevo "contrato social y territorial ". La hipótesis de la mediación a través del paisaje constituye el horizonte de mi contribución, que presenta los fundamentos metodológicos de un procedimiento que, aplicado al caso de la Sèvre niortaise, se apoya en el hecho de construir y compartir conocimientos históricos.; Toute politique de l'eau oscille entre des préoccupations multiples et met en mouvement des acteurs dispersés aux intérêts parfois contradictoires. La conflictualité autour des paysages de fonds de vallée se réordonne aujourd'hui autour d'une nouvelle finalité : atteindre le " bon état écologique " des cours d'eau. C'est dans ce contexte de réagencement de l'intentionnalité de l'action que s'inscrit notre recherche qui aborde le paysage à la fois comme objet de la connaissance et comme outil d'aide à la décision. Nous postulons en effet, que face à la diversité des attentes sociales dont doivent s'emparer les décideurs, il importe de pouvoir se référer à un cadre intégrateur de réflexion et d'action. Le paysage constitue pour moi ce cadre et est ainsi envisagé comme un outil de médiation capable de faire émerger un nouveau " contrat socioterritorial ". Sur la base de cette hypothèse, nous présenterons les fondements méthodologiques d'une démarche qui, appliquée au cas des paysages de la vallée de la Sèvre niortaise, s'appuie sur la construction et le partage d'une connaissance historique.

Frutto della collaborazione di due storici e un paesaggista, questo libro presenta i risultati dell'analisi di circa cinquecento lettere scambiate tra i protagonisti della costruzione dei giardini di Chantilly ai tempi di Le Nôtre. A essere messi in luce sono il cantiere stesso e il funzionamento della comunità di persone che si stabilì attorno al progetto. From the collaboration of two historians and a landscape architect comes this book, that analyses about five hundred letters exchanged between the protagonists of the construction of the Chantilly gardens at the times of Le Nôtre.The study sheds light on the construction itself and on the working principles of the community of people that grew around the project., Fruit de la collaboration de deux historiens et d'un paysagiste, ce livre présente les résultats de l'analyse d'un demi-millier de lettres échangées entre les protagonistes de la réalisation des jardins de Chantilly au temps de Le Nôtre. C'est le chantier lui-même et le fonctionnement de la communauté humaine durablement soudée autour du projet, qui sont ici d'abord mis en lumière. Ces sources nous transportent au cœur des discussions que suscitent, au quotidien, les choix à faire et les difficultés à surmonter. Elles révèlent les efforts déployés par les acteurs du projet cantilien pour mobiliser les ressources disponibles au sein du domaine ; l'attention extrême qu'ils accordent, aussi, à la gestion des milieux et au contrôle des processus du vivant. Ce qui est ainsi éclairé est moins un projet de paysage, né de l'imagination fertile d'un concepteur, qu'un paysage en projet, prenant forme dans le mouvement même d'une réalisation qui suppose négociation entre les hommes et avec le terrain.

Toute politique de l’eau oscille entre des préoccupations multiples et met en mouvement des acteurs dispersés aux intérêts parfois contradictoires. La conflictualité autour des paysages de fonds de vallée se réordonne aujourd’hui autour d’une nouvelle finalité : atteindre le « bon état écologique » des cours d’eau. C’est dans ce contexte de réagencement de l’intentionnalité de l’action que s’inscrit notre recherche qui aborde le paysage à la fois comme objet de la connaissance et comme outil d’aide à la décision. Nous postulons en effet, que face à la diversité des attentes sociales dont doivent s’emparer les décideurs, il importe de pouvoir se référer à un cadre intégrateur de réflexion et d’action. Le paysage constitue pour moi ce cadre et est ainsi envisagé comme un outil de médiation capable de faire émerger un nouveau « contrat socioterritorial ». Sur la base de cette hypothèse, nous présenterons les fondements méthodologiques d’une démarche qui, appliquée au cas des paysages de la vallée de la Sèvre niortaise, s’appuie sur la construction et le partage d’une connaissance historique. All water policies oscillate among several preoccupations and mobilize a wide variety of actors with sometimes contradictory interests. The running conflict surrounding valley landscapes is today being reorganized around a new goal : assuring that watercourses reach a “good ecological status.” It is within this context of rearrangement of action intentionality that our research, approaching the landscape as both an object of knowledge and a decision-making tool, lies. We indeed postulate that given the diversity of the social expectations deciders are obliged to deal with, it is important to be able to refer to an integrating framework of reflection and action. For me the landscape constitutes just such a framework and is thus envisaged as being a tool of mediation facilitating the emergence of a new “socio-territorial contract.” On the basis of this hypothesis, we present the methodological foundations of a procedure which, applied to the case of the Sevre Niortaise valley landscapes, relies on the construction and sharing of historical knowledge.

International audience

International audience

International audience

International audience

National audience

La photo est une vieille habitude du travail des géographes. Depuis l'origine de la discipline, l'analyse du paysage géographique est passée par l'exploitation de l'image démonstratrice, photos et croquis venant toujours compléter les cartes. La recherche sur les paysages s'est enrichie depuis 20 ans. Dans le cas de cet article, on se bornera à décrire l'objectif de la recherche et de quel paysage on parle afin d'expliquer la logique de la pratique photographique et ce qu'elle a apporté. On utilise la photo dans le cadre d'une recherche sur l'histoire du paysage qui prend place dans un travail sur l'histoire et les dynamiques de l'environnement pyrénéen à l'échelle des durées pluriséculaire et plurimillénaire. La méthode de la photographie comparée est utilisée pour obtenir une image précise des formes du paysage agro-sylvo-pastoral pyrénéen à son apogée et de son évolution au cours du siècle écoulé. Mais aujourd'hui, les techniques d'imagerie numérique ouvrent de nouvelles perspectives à la recherche sur l'histoire des paysages.

International audience; Ce chapitre propose, sur la base des résultats d'une expérimentation menée dans la haute vallée de la Sèvre niortaise, une contribution à la théorisation de ce que pourrait être une pratique paysagiste de la médiation environnementale par le paysage. Cette dernière est comprise ici comme le moyen de permettre aux politiques menées à l'échelon local de participer, à travers la (re)définition de leurs objets et de leurs finalités propres, à prendre en charge la gestion d'un environnement compris comme complexe socio-écologique inscrit dans la durée. La nécessité d'ordonner l'élaboration de ces politiques autour d'un système délibératif et participatif, ouvert au croisement et à la confrontation des regards et des savoirs, découle directement de cet objectif. L'hypothèse explorée ici est celle de la possibilité de faire jouer au paysage, convoqué en tant que traduction dans le perceptible des processus environnementaux, le rôle d'un percept intermédiaire, favorisant ce croisement et cette confrontation, tout en mettant à portée de délibération démocratique et de décision concertée la complexité des phénomènes en cause. La « médiation » dont il est question ici n'est ainsi pas quête de consensus ou d'apaisement des conflits, mais plutôt effort fait pour faire exister une scène sociale appropriée, comme espace de discussion et de controverse, à la construction même d'une problématique environnementale partageable, positionnable à la croisée des champs de l'action publique locale et des regards propres à ses différents acteurs. Dans une première partie seront présentés les fondements théoriques de cette démarche de médiation, en les situant relativement aux pratiques paysagistes contemporaines du « projet de paysage ». La seconde partie présente l'expérience faite dans les Deux-Sèvres, dont les leçons sont tirées en conclusion.