Search

L’objectif de cet article est d’examiner la diffusion de modèles associationnistes au cœur du procès de travail et de sa pensée. À partir d’une analyse des profondes transformations de la mémoire et des systèmes d’écritures, l’auteur met en évidence un certain nombre de caractéristiques concernant l’évolution de ce procès. En restant au plus près de la question politico-cognitive des nouvelles mémoires numériques en réseau ainsi que de recherches sur le processus de différenciation des dispositifs collectifs de production des savoirs, il essaie de montrer la puissance de ces modèles et ce, autant que faire se peut, de manière critique. The objective of this article is to examine the diffusion of associationist models at the heart of the work and thought processes. Taking as its' starting point an analysis of the profound transformations of memory and writing systems, the author highlights a certain number of characteristics of the evolution of this process. By remaining close to the political/cognitive question concerning the new digital networked memories as well as to research on the process of differentiation of knowledge producing collective dispositifs, he attempts to show the power of these models, and in so far as this is possible, in a critical way. Este artículo tiene como objetivo el análisis de la difusión de los modelos asociadores que constituyen el núcleo del proceso del trabajo y su pensamiento. A partir de un estudio de las transformaciones profundas de la memoria y de los sistemas de escrituras, el autor pone en evidencia cierto número de características concernientes a la evolución de este proceso. El hecho de que el autor permanezca lo más cerca posible del aspecto político y cognitivo de las nuevas memorias numéricas en red, así como de las investigaciones sobre el proceso de diferenciación de los mecanismos colectivos de producción del saber, contribuye en su intento de demostrar el poder de estos modelos, y puesto que esto se realiza, entonces que sea de manera crítica.

Cet article examine les mécanismes au sein des exploitations familiales qui contrôlent la main-d’oeuvre des femmes et des hommes dans le Languedoc rural. L’auteure soutient qu’il y a deux systèmes de gestion de la main-d’oeuvre dans les entreprises familiales et viticoles qui contribuent à façonner des femmes et des hommes en travailleurs disciplinés. On peut appeler un de ces systèmes le régime de l’« hégémonie familiale », et l’autre, le régime du « despotisme familial ». Dans ce dernier, la gestion est basée sur la coercition, alors que dans un régime d’hégémonie familiale, elle repose sur le consentement. Tout en utilisant des exemples tirés de son travail de terrain dans le Languedoc, l’auteure démontre comment les mécanismes propres à ces deux régimes instaurent les dimensions idéologiques et matérielles d’une éthique familiale, — le « familisme » —, dans un contexte où la dépopulation menace la survie des exploitations familiales., This paper is an examination of the mechanisms through which the labour of women and men is controlled in family based farms in rural Languedoc. It argues that the fashioning of women and men into disciplined workers on local wine-growing enterprises is accomplished through the establishment of two management systems. I call one the regime of “familial hegemony” and the other, I call the regime of “familial despotism”. In a despotic regime coercion is a key in the management and control of labour. By contrast, a regime of familial hegemony is based on consent and consent governs the management system. Focusing on the ways in which women and men are differentially affected by the mechanisms of the two regimes, the paper uses examples from Languedoc to illustrate the ways in which both despotic and hegemonic regimes draw on the ideological and material dimensions of a familistic ethic — what I shall refer to as “familism” — to control labour on family farms.

The evolution of the work process and the form of valorization in cultural industries This paper analyses, from the point of view of the cultural industries, changes which have come about recently in the realms of culture and communication. Starting from such axes as the work process and valorization, we examine the effects on the cultural structuration of society of technical transformations, deregulation and new forms of business management. We maintain discriminating and contrasted analyses which will enable us to avoid the mystification of technical discourse., Cet article analyse, du point de vue des industries culturelles, les changements intervenus récemment dans la culture et la communication. A partir d'axes tels que les procès de travail et la valorisation, sont examinés les effets des transformations techniques, de la dérégulation et des nouvelles formes de gestion des entreprises sur la structuration culturelle de la société. Il est également soutenu que le développement des nouveaux réseaux de communication nécessite des analyses fines et contrastées permettant d'échapper aux discours techniciens mystificateurs., Evolución de las formas de trabajo y de las formas de valorización en las industrias culturales Se analisa los cambios habidos durante los ultimos anos y aun hoy en curso en la comunicación y la cultura desde el punto de vista de las industrias culturales. A partir de unos ejes objetivos y materiales como son unos procesos de trabajo y valorización concretos, se estudian asi los impactos que las transformaciones tecnológicas, la desregulación y las nuevas formas de gestion empresarial de la comunicación tienen en el ambito de la vertebración cultural de la sociedad. Precisamente desarollos como los de las nuevas redes de comunicación necesitan de marcos de analisis contrastados que permitan huir las mistificaciones tecnológicas al uso., Azpillaga Patxi, Carlos Miguel Juan, Zallo Ramon. Évolution des procès de travail et des formes de valorisation dans les industries culturelles. In: Sciences de la société, n°40, 1997. Industries culturelles et « société de l'information ». pp. 93-108.

L’entrée des technologies de l’information et de la communication dans les sites de production, et les transformations du travail industriel qui en résultent, ont inspiré des modèles de gestion en rupture avec les modes traditionnels d’organisation scientifique du travail. Le désaccord subsiste cependant chez les théoriciens du travail en France sur la nature même du taylorisme et la portée de son dépassement. Pourtant la variété des définitions du taylorisme procède d’une vision profondément commune de l’organisation scientifique du travail définie comme mode particulier de prescription et de contrôle du travailleur individuel. Il s’agit donc de cerner la nature du post-taylorisme en considérant l’évolution des modes de gestion du travail à partir de la figure du travailleur collectif et le taylorisme lui-même comme un ensemble de principes généraux de gestion du travailleur collectif à l’ère de la machinerie. Cela implique de bien distinguer entre ces principes et les méthodes particulières mises en œuvre dans l’OST. C’est ainsi que le modèle actuel de gestion des compétences fera apparaître sa fidélité aux principes de gestion tayloriens en les portant à leur forme d’application supérieure. The introduction of New Technologies within industries and the resulting changes in labour have inspired management models that mark a break with the traditional methods of scientific management. But a disagreement remains among the labour theorists on the nature and significance of the breaking with Taylorism. However the various definitions of Taylorism which are behind this disagreement comes from a deeply common vision of scientific management: a specific mode of prescription and control of the individual labourer. It is necessary to assess the issues of the debate on post-Taylorism by considering the evolution of labour management models from the figure of the collective worker and Taylorism itself as a set of general principles of the collective worker management at the era of machinery. This implies to clearly distinguish between these principles and the methods used in Scientific Management. In this way, the current Management Competency Model shows its faithfulness with Taylorist management principles by bringing them to their higher form of achievement. El ingreso de las tecnologías de la información y de la comunicación en los sitios de producción, y las transformaciones del trabajo industrial resultantes, han inspirado modelos de gestión en ruptura con los modos tradicionales de organización científica del trabajo (OCT) en Francia sobre la naturaleza misma del taylorismos y la significación de su superación. Sin embargo la variedad de definiciones de taylorismo procede de una visión profundamente común de la organización científica del trabajo definida de un modo particular, de prescripción y de control del trabajador individual. Se trata entonces de captar la naturaleza del post-taylorismo considerando la evolución de los modos de gestión del trabajo a partir de la figura del trabajador colectivo y del taylorismo en si mismo como un conjunto de principios generales de gestión del trabajador colectivo en la era de la mecanización. Eso implica tratar de distinguir bien entre esos principios y los métodos particulares puestos en practica en la OCT. Es así que el modelo actual de gestión de las competencias hace aparecer su fidelidad a los principios de gestión tayloriana y los conduce a una forma de aplicación superior.

Cet article s’attache à comprendre et à analyser l’importance prise par le temps dans le travail scientifique. Le plus souvent, étant considérée comme une activité au rythme intrinsèque, la science semble échapper au temps. Pourtant, généré par le phénomène de contextualisation, on montrera que le temps s’installe comme mesure de son procès de travail. À partir de données extraites d’une étude d’un laboratoire développant des recherches en biomédecine, l’analyse permet d’identifier trois temporalités différentes : une temporalité professionnelle intrinsèque, une temporalité sociétale extrinsèque et une temporalité gestionnaire hybride. C’est à l’articulation de ces trois temporalités que des tensions s’exercent sur le procès de travail du laboratoire. Elles ont pour enjeu l’autonomie professionnelle des scientifiques. Dans le cas analysé, la temporalité gestionnaire apparaît alors comme une mesure du temps dans la science, protectrice de cette autonomie.The article seeks to understand and analyse the growing importance of time in scientific work. Science is usually seen as an activity with an intrinsic rhythm that seems to escape time. Based on the phenomenon of contextualisation, however, we will show that time has become a way of measuring work processes. Using data from a biomedical research laboratory study, the analysis identifies three time scales: an intrinsic professional temporality; an extrinsic social temporality; and a hybrid managerial temporality. It is at the interface between these three temporalities that tensions affect laboratory work processes. The main issue at stake is scientists’ professional autonomy. In the case being analysed here, managerial temporality appears as something that measures time in science and protects the autonomy thereof.En este artículo buscamos comprender y analizar la importancia que ha adquirido el tiempo en el trabajo científico. La mayoría de las veces, como se le considera una actividad que tiene un ritmo intrínseco, la ciencia parece escapar al tiempo. Sin embargo, generado por el fenómeno de la contextualización, veremos cómo el tiempo se instala como medida de su proceso de trabajo. A partir de datos extraídos del estudio de un laboratorio que desarrolla investigaciones en biomedicina, el análisis permite identificar tres temporalidades diferentes: una temporalidad profesional intrínseca, una temporalidad societal extrínseca y una temporalidad de gestión híbrida. En la articulación de esas tres temporalidades es donde se ejercen tensiones sobre el proceso de trabajo del laboratorio, que tienen por objeto la autonomía profesional de los científicos. En el caso estudiado, la temporalidad de gestión aparece entonces como una medida del tiempo en la ciencia, protectora de esa autonomía.

Cet article s’attache à comprendre et à analyser l’importance prise par le temps dans le travail scientifique. Le plus souvent, étant considérée comme une activité au rythme intrinsèque, la science semble échapper au temps. Pourtant, généré par le phénomène de contextualisation, on montrera que le temps s’installe comme mesure de son procès de travail. À partir de données extraites d’une étude d’un laboratoire développant des recherches en biomédecine, l’analyse permet d’identifier trois temporalités différentes : une temporalité professionnelle intrinsèque, une temporalité sociétale extrinsèque et une temporalité gestionnaire hybride. C’est à l’articulation de ces trois temporalités que des tensions s’exercent sur le procès de travail du laboratoire. Elles ont pour enjeu l’autonomie professionnelle des scientifiques. Dans le cas analysé, la temporalité gestionnaire apparaît alors comme une mesure du temps dans la science, protectrice de cette autonomie. The article seeks to understand and analyse the growing importance of time in scientific work. Science is usually seen as an activity with an intrinsic rhythm that seems to escape time. Based on the phenomenon of contextualisation, however, we will show that time has become a way of measuring work processes. Using data from a biomedical research laboratory study, the analysis identifies three time scales: an intrinsic professional temporality; an extrinsic social temporality; and a hybrid managerial temporality. It is at the interface between these three temporalities that tensions affect laboratory work processes. The main issue at stake is scientists’ professional autonomy. In the case being analysed here, managerial temporality appears as something that measures time in science and protects the autonomy thereof. En este artículo buscamos comprender y analizar la importancia que ha adquirido el tiempo en el trabajo científico. La mayoría de las veces, como se le considera una actividad que tiene un ritmo intrínseco, la ciencia parece escapar al tiempo. Sin embargo, generado por el fenómeno de la contextualización, veremos cómo el tiempo se instala como medida de su proceso de trabajo. A partir de datos extraídos del estudio de un laboratorio que desarrolla investigaciones en biomedicina, el análisis permite identificar tres temporalidades diferentes: una temporalidad profesional intrínseca, una temporalidad societal extrínseca y una temporalidad de gestión híbrida. En la articulación de esas tres temporalidades es donde se ejercen tensiones sobre el proceso de trabajo del laboratorio, que tienen por objeto la autonomía profesional de los científicos. En el caso estudiado, la temporalidad de gestión aparece entonces como una medida del tiempo en la ciencia, protectora de esa autonomía.

This study is the product of a socio-ethnographic research project conducted between 2000 and 2005. It aims at restituting the labour conditions of postmen and women in the Bouches-du-Rhône, as well as giving an account of a strike that affected this area. From labor to strike, to what this later inaugurates and concludes, reveals and suspends, such is the movement of this analysis. A common thread guides this study—the labour process— for it follows the lead of classical industrial sociology, particularly that of Donald Roy, Alvin Goudner and Michael Burawoy.This study is divided into two parts. The first aims to specify a historical production regime that no longer exists—the State patronage. It involves an analysis of the social relations observed in the labour process in order to grasp the meaning and range of gendered and generational dynamics within and outside the labour process.Following an analysis of industrial relations in the postal service, the second part of this study focuses on the historical grounds for union action, as well as its impact on the labour process. Thus, the strike is studied in motion, taking into consideration the social adjustments (gendered and generational) caused by the rise of a new production regime, as well as the specific role played by the union in this momentarily interrupted labor process., Cette recherche est le produit d'une enquête socio-ethnographique menée entre 2000 et 2005. Elle vise à restituer les conditions de l'activité de travail des facteurs de la Poste dans les Bouches-du-Rhône, ainsi qu'à rendre compte d'une grève d'ampleur départementale. Du travail à la grève, à ce qu'elle inaugure et clôt, à ce qu'elle révèle et suspend, tel est le mouvement général de l'analyse. De l'un à l'autre, un fil conducteur guide ce travail: la situation productive, ou l' « atelier », dans lequel s'inscrivent ces salariés.Car cette recherche s'inscrit dans la continuité des études canoniques de sociologie du travail industriel de D. Roy, A. Gouldner et M. Burawoy, plus particulièrement.Ce travail se divise en deux parties. La première vise à spécifier un régime de production historique et aujourd'hui disparu (un patronage d'Etat) ; à analyser les relations sociales observées dans cet atelier ; à saisir le sens et la portée des dynamiques générationnelles et sexuées à l'intérieur et à l'extérieur de ce procès de travail. Après avoir analysé le système des relations professionnelles à la Poste, nous exposons, dans une deuxième partie, les ressorts historiques de l'activité syndicale, puis sa portée au sein du procès de travail. La grève est alors étudiée dans son mouvement, en tenant compte des ajustements sociaux (sexués, générationnels) que provoque l'émergence d'un nouveau régime de production et du rôle spécifique joué par l'acteur syndical au sein de cette situation productive, momentanément interrompue.