François Rabelais as a monk and humanist, uses plenty of holy references in his book and exercises an unlimited biblical erudition. Bible texts are part of a totally original and unconceivable literary and linguistic play – certainly more for modern readers. Critics try to understand the implications of those references in Rabelais’s work, which however remain mysterious. Their particularly diverse meaning cannot be correlated to a fixed and limited interpretative pattern and leads to many polysemic and sometimes unreadable texts. The biblical Word turns to be a medium of religious satire or evangelical ideology, subject to mere linguistic plays, monastic jokes or exegetical explorations, and leads us to a huge field of investigation for the novel’s characters and readers. As Rabelais is neither a philosopher nor a theologist, as a novelist, this work does not aim primarily to define once more the "Rabelaisian religion" but to study how Rabelais, his narrator and characters handle Bible texts. Who cites the Bible most often in his (or her) speech? Who prefers the New Testament Word to the Old Testament Word? In what form (citations, hints, reminiscence)? In which language (Latin, French, Greek, Hebrew)? This thesis postulates that the documented answer to those questions and some other ones can clarify the meaning of some extracts in the Pantagruelian epic and show the progress of the Rabelaisian work, from the forst edition of Pantagruel (1532) to the last edition of the Fourth Book (1552)., François Rabelais, en tant que moine et humaniste, se sert abondamment des sources sacrées dans son ouvrage, faisant preuve d’une inépuisable érudition biblique. Les énoncés du Livre sacré sont insérés au cœur d’un jeu littéraire et langagier tout à fait original et insaisissable, plus encore sans doute aux yeux du lecteur moderne. Les critiques ont beau chercher à comprendre ce qu’impliquent ces sources dans l’œuvre de Rabelais, celles-ci résistent à l’examen. Particulièrement diversifié, leur usage ne peut être corrélé à un schéma interprétatif fixe et limité et produit des énoncés souvent polysémiques, parfois indéchiffrables. Objet de simples jeux de langage, de plaisanteries monastiques ou d’explorations exégétiques, support de la satire religieuse ou de l’idéologie évangélique, la parole biblique ouvre l’éventail d’un immense champ d’investigation aussi bien pour les protagonistes du roman que pour ses lecteurs. Partant de l’idée que Rabelais n’est ni philosophe, ni théologien, mais un « romancier », le présent travail n’a pas pour mission première de définir une nouvelle fois « la religion de Rabelais » mais d’observer ce que Rabelais, son narrateur et ses personnages font aux énoncés bibliques. Qui emploie le plus la Bible dans son discours ? Qui privilégie la parole néotestamentaire sur la parole vétérotestamentaire ? Sous quelle forme (la citation, l’allusion, la réminiscence) ? En quelle langue (latin, français, grec, hébreu) ? La thèse postule que la réponse documentée à ces questions et à quelques autres peut permettre d’éclairer la signification de certains passages de la geste pantagruélique et d’apercevoir une évolution de Rabelais, depuis la première édition de Pantagruel (1532) jusqu’à la dernière édition du Quart Livre (1552).