Nous avons encore peu de recul sur la manière dont les communautés productrices de matériaux de recherche se saisissent des enjeux de l’ouverture des données dans le contexte actuel du Big Data et de la Science Ouverte, dépeint par Jim Gray comme l’ère du nouveau paradigme de la “Science dirigée par les données massives” (Hey, 2009). En particulier, lorsque ces communautés rassemblent différentes cultures épistémiques, impliquant une pluralité de rapports à la donnée. En prenant appui sur l’expérience d’un programme de recherche sur les relations en agriculture et littoral en Bretagne (Parchemins, 2016-2020), nous décrivons comment une équipe de 10 chercheurs et ingénieurs issus d’horizons divers (agronomie, sciences et techniques de l’information, anthropologie et études sociales des sciences) a intégré cet objectif en lien avec son ambition interdisciplinaire et transdisciplinaire, et a co-construit un système d’information modulaire et interopérable pour y répondre. Dans quelles mesures l’objectif de mise en partage des matériaux de recherche à un niveau à la fois interne et ouvert, favorise-t-il l’hybridation des approches scientifiques et l’ouverture de la science vers la société ? La description fine de l'instrumentation technique et numérique du partage des matériaux de recherche nous permet de mettre en lumière et de discuter une partie de ces formes d’hybridation. We still have little knowledge on how communities producing research materials grasp the challenges of opening data in the current context of Big Data and Open Science, pictured by Jim Gray as the era of a new Scientific Paradigm : the “Data-intensive Science” (Hey, 2009). In particular, when these communities gather different epistemic cultures, involving a plurality of relationships to data. Based on the experience of a research program on agricultural and coastal relations in Brittany (Parchemins, 2016-2020), we describe how a team of 10 researchers and engineers from various backgrounds (agronomy, information and technology sciences, anthropology and science and technology studies) has integrated this objective in line with its interdisciplinary and transdisciplinary ambition, and has co-constructed a modular and interoperable information system in this regard. To what extent does the objective of sharing research materials at both an internal and open level promote the hybridization of scientific approaches and the opening of science to society? The fine description of the technical and digital instrumentation of sharing research materials allows us to highlight and discuss some of these forms of hybridization. Todavía tenemos poca perspectiva sobre la forma en que las comunidades que producen materiales de investigación comprenden los desafíos de los datos abiertos en el contexto actual de Big Data y Open Science, retratado por Jim Gray como la era de lo nuevo. paradigma de la “ciencia intensiva en datos” (Hey, 2009). En particular, cuando estas comunidades reúnen diferentes culturas epistémicas, implica una pluralidad de relaciones con los datos. Basándonos en la experiencia de un programa de investigación sobre relaciones agrícolas y costeras en Bretaña (Parchemins, 2016-2020), describimos cómo un equipo de 10 investigadores e ingenieros de diversos orígenes (agronomía, ciencia y tecnología de la información, antropología y estudio social de la ciencia) ha integrado este objetivo en línea con su ambición interdisciplinar y transdisciplinar, y ha co-construido un sistema de información modular e interoperable para cumplirlo. ¿En qué medida el objetivo de compartir materiales de investigación tanto a nivel interno como abierto promueve la hibridación de enfoques científicos y la apertura de la ciencia a la sociedad? La descripción detallada de la instrumentación técnica y digital del intercambio de materiales de investigación nos permite resaltar y discutir algunas de estas formas de hibridación.