Date de rédaction Juillet 2005-Décembre 2006.; This paper comes within the perspective of an anthropogeographic research faithful in many respects, as much philosophically as in its experimental implementation, to Eric Dardel's conception of geography. It underlines the necessity of comprehending Geography as the science of dwelling by analyzing to that end the fundamental conditions of space habitability through the exploitation of a complex and representative empirical material. Based more particularly on Georges Hubert de Radkowski's recently published works on habitat anthropology, as well as on the Husserlian and Habermassian Lifeworld-related enunciations, this paper, which is utterly geographic, proposes and discusses a definition of dwelling aimed at separating this notion from the representations our sedentary and Western societies have assigned to it by restrictively associating habitat with the dwelling space strictly speaking. Examining space habitability - be it the world space, the State (France, Jordan), the region (Wadi Rum Desert, Touraine...), the city (Tours, Amman), the "city quarters", some of their dwelling places (high-rise housing estates, boarding schools, hotels), domestic spaces strictly speaking (tent, apartment, house) or the Self space in general, and especially their necessary mutual interactions -, this research renders the material, immaterial and conceptual phenomena of dwelling according to what founds them: the society/space dialogy and, always depending on it, the individual/space relation within which, through which and for which these acts of dwelling manifest themselves in the entire duration and synchrony of existence. Focusing as much on the deciphering of the historical and contemporary societal logics as on the study of certain acts - sometimes insignificant and yet ritual - that contribute to forming the habitat spaces of the human societies as a whole, as well as within the framework of their relations as "cohabiting" member groups or individuals of these spaces, this paper's approach is both heuristic and political. It partakes of the institution of a Geography which is neither individualistic nor spatialist, coming within the post-productivist if not postmodern civilisation process, supposed to renew the development stakes of the human societies present on Earth and ensure the essential welfare of all those who inhabit it together.; S'inscrivant dans la perspective d'une recherche d'anthropo-géographie, fidèle à bien des égards, tant philosophiquement que dans sa mise en œuvre expérimentale, à la conception de la géographie d'Eric Dardel, ce travail rend compte de la nécessité d'appréhender la Géographie comme la science de l'habiter en analysant pour ce faire, à partir de l'exploitation d'un matériau empirique complexe et représentatif, les conditions fondamentales de l'habitabilité de l'espace. S'appuyant en particulier sur les travaux récemment publiés de Georges Hubert de Radkowski portant sur l'anthropologie de l'habitat et sur les énoncés husserliens et habermassiens relatifs au Monde Vécu, ce travail, géographique de fonds en comble, propose et met à l'épreuve une définition de l'habiter visant à détacher cette notion des représentations que nos sociétés sédentaires et occidentales lui ont assigné, en associant de manière restrictive l'habitat à l'espace du logement stricto-sensu. Abordant l'habitabilité de l'espace, qu'il s'agisse de l'espace mondial, de l'Etat (la France, la Jordanie), du pays (le désert du Wadi Rum, la Touraine...) de la ville (Tours, Amman), de leurs " quartiers ", de certaines de leurs habitations (Grands Ensembles, internat, hôtel), des espaces domestiques à proprement parler (la tente, l'appartement, la maison) et de l'espace du Moi en général, mais surtout dans leurs nécessaires interactions mutuelles, cette recherche restitue les phénomènes matériels, immatériels et idéels de l'habiter dépendamment de ce qui les fonde : la dialogie société /espace, et toujours dépendamment de celle ci, le rapport individu /espace dans lesquels, par lesquels et pour lesquels ces actes d'habiter se manifestent dans la totalité de la durée de l'existence comme dans la synchronie de celle-ci. Se focalisant aussi bien sur le décryptage des logiques sociétales historiques et contemporaines que sur l'étude de certains actes parfois anodins mais néanmoins rituels pourvoyant à la constitution des espaces d'habitat des sociétés humaines dans leur ensemble et dans leurs relations comme des groupes ou des individus qui en sont les membres " cohabitants ", la démarche animant ce travail est tout autant heuristique que politique. Elle participe de l'institution d'une Géographie ni individualiste ni spatialiste s'inscrivant dans le procès de civilisation si ce n'est post-moderne, en tout cas post-productiviste, censée renouveler les enjeux de développement des sociétés humaines présentes sur Terre et partant le bien être essentiel de ceux qui, ensemble, l'habitent.