Search

Une des conséquences les plus manifestes de la conquête des Gaules fut sans conteste le passage de la monnaie gauloise à la monnaie romaine. Jusqu'à présent, aucune étude détaillée n'y avait pourtant été consacrée. En confrontant les données numismatiques aux sources archéologiques, littéraires et épigraphiques, et en s'appuyant sur plus d'une centaine de cartes et de graphiques produits spécialement pour cette recherche, cet ouvrage propose une analyse croisée de la monétarisation et de la romanisation dans la Gaule du Nord et de l'Est. Replacée dans son contexte économique, politique et social, la monnaie éclaire l'ensemble des processus qui ont mené à l'intégration des Trois Gaules dans le monde romain, depuis l'apparition d'une économie monétaire avec les premières monnaies gauloises du IIIe s. a.C. et les traités d'alliance entre Rome et peuples gaulois au IIe s. a.C., jusqu'à la conquête césarienne et la municipalisation augustéenne qui signe l'arrêt des frappes indigènes et leur disparition complète dès le milieu du Ier s. p.C.

L’époque augustéenne occupe une place particulière dans la périodisation archéologique. Elle est à la fois relativement aisée à reconnaître et difficile à saisir finement. En Gaule, les marqueurs augustéens sont assez abondants et bien caractérisés : nouveaux types d’amphores, de céramique fine, et surtout apparition de la sigillée italique, dont la diffusion en Gaule correspond presque exactement au principat d’Auguste. La commercialisation massive de la sigillée sud-gauloise (produite princ...

“[…] la monnaie s’imbrique, où qu’elle soit, dans tous les rapports économiques et sociaux ; elle est par suite un merveilleux “indicateur” : à la façon dont elle court, dont elle s’essouffle, dont elle se complique, ou dont elle manque, un jugement assez sûr peut être porté sur l’activité entière des hommes, jusqu’au plan le plus humble de leur vie.” F. Braudel Objectifs et cadre de l’étude Monnaies et “romanisation” R. Delmaire avait intitulé un de ses articles “De la monnaie gauloise à la ...

Les découvertes numismatiques liées à la guerre des Gaules La transition entre La Tène D2a et La Tène D2b correspond à la guerre des Gaules. Malgré l’importance des campagnes, attestée par le texte de César, ce conflit a laissé très peu de traces archéologiques. À l’exception des structures des sièges d’Alésia, de Gergovie et d’Uxellodunum (Puy d’Issolud), on peine à attribuer des vestiges avec certitude à ces événements. Pour l’identification des sites de la guerre des Gaules, nous restons l...

Les données archéologiques incitent à regrouper la majeure partie de La Tène D dans une discussion commune. Il ne s’agit pas de nier les changements – et non des moindres ! – que connaît la Gaule septentrionale durant le siècle qui précède l’arrivée de César : les plus marquants sont l’apparition des oppida et la reprise massive des importations méditerranéennes. Mais comme on le verra, au-delà de certaines innovations et du renouvellement des types, les contextes archéologiques montrent avan...

“mais il ne faut pas craindre les détours.”J. Andreau Dans les pages qui précédent, nous avons essayé de comprendre, à travers le prisme de la documentation numismatique, les changements à l’œuvre en Gaule septentrionale et orientale, de 150 a.C. à 50 p.C. Ces deux siècles ont été segmentés en quatre périodes d’inégale longueur, que nous avons traitées tour à tour dans quatre chapitres “monographiques”. C’est donc une approche diachronique qui a été privilégiée jusqu’à présent. En effet, au-d...

À nous lire, on pourrait penser que le passage de la monnaie gauloise à la monnaie romaine fut un non-événement. Pour la majorité de la population, il est en effet probable que cela correspondit principalement à un changement de numéraire et que les pratiques quotidiennes n’en furent pas modifiées, pas plus que notre vie de tous les jours ne fut bouleversée par le passage à l’euro. Par ailleurs, excepté dans les nouveaux pôles urbains, il n’y avait pas de raison pour qu’un changement de numér...

Les décennies qui suivent le principat d’Auguste voient le numéraire indigène sortir progressivement de la circulation. L’évolution est néanmoins assez rapide, puisqu’on peut la considérer achevée au milieu du ier s. Par ailleurs, le choix d’étudier conjointement les règnes de Tibère, Caligula et Claude se justifie par la chronologie des “fossiles directeurs” de cette période. La plupart des auteurs introduisent une césure vers 40 p.C. qui marque, sur le plan archéologique, la fin de la pério...

Pl. h.-t. 1. Alésia, carte de répartition des monnaies par émetteur et par lieu de découverte (fond de carte d’après Reddé et al., éd. 2006, 184 fig. 174). Pl. h.-t. 2. Faciès des sites par autorité émettrice (époque augustéenne). Pl. h.-t. 3a. Répartition des monnaies romaines impériales en bronze par dénomination (époques tibérienne et claudienne). Pl. h.-t. 3b. Détail de la pl. h.-t. 3a. Pl. h.-t. 4a. Répartition des monnaies romaines par valeur (dénomination pondérée par le fractionne...

Les prospections effectuées dans la vallée du Beli, dans le nord du Burkina Faso, ont permis de recenser de nombreux sites métallurgiques. L’originalité et la spécialisation du territoire ainsi que l’intensité et la standardisation de la production nous semblent caractériser un district sidérurgique de la fin du ier millénaire et du début du iie. À l’exception des fouilles menées sur les sites voisins de Kissi et d’Oursi, les contextes chronoculturels régionaux sont peu connus et ne permettent pas encore d’identifier les acteurs ou les commanditaires de l’activité métallurgique. Nous recensons ici les quelques pistes fournies par la confrontation des différentes sources, écrites et orales.

Des observations récentes sur les représentations rupestres libyco-berbères (gravures essentiellement) permettent de proposer de nouveaux éléments de réflexion sur leur nature, leur chronologie et leur signification. Les études en cours, tout en prenant part à la constitution d’un inventaire général, participent à la mise en place d’une problématique d’analyse hors de laquelle le corpus final risquerait d’être aussi peu disert que ne l’est la multitude de représentations déjà recensées et publiées. Quelques sites à gravures libyco-berbères répartis entre la boucle du Niger et le Maghreb permettent, sous l’éclairage des travaux réalisés par la communauté des chercheurs, de s’engager résolument dans cette voie.

International audience; Three families of documents make it possible to trace the protohistory and ancient history of this site: figures and inscriptions in tifinagh engraved on the rocks of the north-western part of the Adagh des Ifughas; inscriptions in Arabic incised on the granite cliffs dominating the Essouk valley and on the epitaph monoliths erected in five cemeteries of the city; and, the remains provided by three excavation units.The deep levels of Essouk-Tadmakkat, of undetermined age due to the lack of datable material, could be linked in whole or in part to the twenty or so centuries separating the adoption of the chariot at this latitude around the middle of the 2nd millennium BC from the beginning of the local use of Libyan-Berber writing around the 4th-5th centuries AD. Carbon-14 dating places the appearance of permanent rectangular architecture at the time of Islamisation around 950-1100 AD. Then, important commercial exchanges took place in the agglomeration where, among other precious products, gold from the West African Sahel refined on site was traded. Some epitaphs on tombstones mention the names of foreigners, attesting to the cosmopolitan nature of the town, which is also evident in the wide range of meal remains that have been discovered, revealing a variety of tastes and culinary practices. The finds of date seeds, cotton seeds, a watermelon seed and a Linum seed also attest to irrigated cultivation in the shade of the palm trees. The city was abandoned in the 15th century for reasons that remain unclear.; Trois familles de documents permettent de retracer la protohistoire et l’histoire ancienne de ce site : les figures et les inscriptions en tifinagh gravées sur les rochers du versant nord occidental de l’Adagh des Ifughas ; les inscriptions en écriture arabe incisées, d’une part sur les éperons granitiques dominant la vallée d’Essouk, d’autre part sur les monolithes à épitaphes dressés dans cinq nécropoles musulmanes de la cité ; et, les vestiges exhumés lors de trois sondages.Les niveaux profonds d’Essouk-Tadmakkat, d’âge indéterminé faute de matériel datable, pourraient se rattacher intégralement ou pour partie à la vingtaine de siècles séparant l’adoption du char à cette latitude vers le milieu du IIe millénaire av. J.-C. du début de l’usage local de l’écriture libyco-berbère aux alentours des IVe-Ve siècles apr. J.-C. Les datations par le carbone 14 situent l’apparition d’une architecture permanente de plan rectangulaire au moment de l’islamisation vers 950-1100 apr. J.-C. D’importants échanges commerciaux s’opèrent alors dans l’agglomération où se négocie, entre autres produits précieux, l’or du Sahel ouest-africain raffiné sur place. Quelques épitaphes sur pierres tombales mentionnent des noms d’étrangers attestant du cosmopolitisme de la ville que manifeste aussi le large éventail des restes de repas mis au jour, révélateurs de goûts et de pratiques culinaires variés. Les découvertes de noyaux de dattes, de graines de coton, d’une graine de pastèque et d’une de lin témoignent, en outre, de cultures irriguées à l’ombre des palmiers. La cité est abandonnée au XVe siècle pour des raisons qui restent à préciser.

1. Localisation, topographie et historique des recherches La commune de Mesmont se situe à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Dijon. L’actuel village est implanté au pied du flanc nord de « La Montagne de Saint-Laurent », butte tabulaire culminant à 557 m d’altitude qui domine la moyenne vallée de l’Ouche à l’Est et le col de Sombernon à l’Ouest (Fig. 1). Le site contrôle en effet ce point de passage obligé entre les bassins-versants de la Saône et la Seine (Kasprzyk, Nouvel, 2010), axe...

Our knowledge of the second Iron Age has evolved considerably over the past 30 years as shown by several recent syntheses (Buchsenschutz et al., 2015; Garcia, 2014; Krausz et al., 2013; Guilaine, Garcia, 2018). In the more specific field of numismatics, research has focused mainly on the civilization of the oppida (late 2nd-Ist centuries BC), a period when there was already a significant monetarization of economic activities. But the realities prior to the emergence of the oppida remain largely unknown. Looking further upstream, as early as the 3rd century BC, this study looks at the triggers for the monetarisation of the economy in protohistoric societies at various targeted points in Europe. Does the transformation of trading systems result from a structural change in European societies?, Nos connaissances sur le second âge du Fer ont considérablement évolué depuis 30 ans comme l’ont montré plusieurs synthèses récentes (Buchsenschutz et al., 2015 ; Garcia, 2014 ; Krausz et al., 2013 ; Guilaine, Garcia, 2018). Dans le domaine plus particulier de la numismatique, les recherches ont surtout porté sur la civilisation des oppida (fin IIe-Ier siècle avant notre ère), période où l’on constate une monétarisation déjà importante des activités économiques. Mais les réalités antérieures à l’apparition des oppida demeurent largement méconnues. En regardant plus en amont, dès le IIIe siècle avant notre ère, cette étude s’intéresse aux éléments déclencheurs de la monétarisation de l’économie dans les sociétés protohistoriques, en divers points ciblés de l’Europe. La transformation des systèmes d’échanges résulte-t-elle d’une modification structurelle des sociétés européennes ?

L’opération d’archéologie préventive sur le site des « Marcioux » fait suite à un projet de lotissement. La prescription portait sur 3 ha situé au nord-ouest du bourg. Ce secteur avait livré au diagnostic des vestiges d’occupation de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze. La fouille a été menée de novembre 2019 à janvier 2020 avec une équipe de 9 personnes.Les vestiges sont apparus sous 0,20 à 0,50 m de terre végétale et les 1053 faits identifiés ont été fouillés et documentés. Ils témoignent d’occupations continues, depuis le Néolithique récent jusqu’au premier âge du Fer.Les plus anciennes traces d’occupation du gisement remontent à la fin du Néolithique moyen et consistent en un bâtiment quadrangulaire à deux nefs. Situé au sud-est de l’emprise, cet ensemble est antérieur au vaste habitat qui se développe à la fin du Néolithique. Ce dernier se caractérise par au moins 6 bâtiments et plusieurs fosses, principalement situés au centre et à l’est de l’emprise. Les constructions sur poteaux plantés prennent différentes formes. Les plus vastes (15 x 7 m en moyenne) sont de plan quadrangulaire à trapézoïdal, à deux nefs, tandis que les plus modestes, à une nef, sont de forme quadrangulaire et constitués de 6 ou 9 poteaux. Ces vestiges sont tous datés entre 3300 et 2900 cal BC, soit à la toute fin du Néolithique récent ou au début du Néolithique final. Sur le plan culturel, les productions céramique et lithique se rapprochent de l’Artenac, groupe culturel du Néolithique final régional. Cet habitat ouvert se développe sur près d’1,5 ha.L’occupation de l’âge du Bronze ancien est plus difficile à individualiser. Les datations par le radiocarbone sont larges et vont, pour beaucoup, jusqu’au début de l’âge du Bronze moyen. La culture matérielle est tout aussi ubiquiste avec un répertoire de formes céramiques peu varié et des motifs décoratifs connus jusqu’à l’âge du Bronze moyen (pastillage, cordon, etc.). Un ensemble de trous de poteau, à l’est de l’emprise, dessinant le plan d’une construction quadrangulaire à deux nefs (11 x 6,50 m), peut assurément se rapporter à l’âge du Bronze ancien. Il en va de même d’une construction trapézoïdale de 7,5 x 5,4 à 6,2 m situées légèrement au nord de la précédente. Deux édifices de forme rectangulaire pour l’un et trapézoïdal pour l’autre, plus largement attribués à la fin de l’âge du Bronze ancien ou au début de l’âge du Bronze moyen, ont été mis en évidence dans le quart sud-est de l’emprise. Il n’est pas impossible que cette occupation se poursuive vers l’est, au-delà de la zone de fouille. Quelques fosses plus isolées, au sud, livrent également du mobilier céramique du début de l’âge du Bronze. Enfin, un petit édifice (2 m²) à 4 poteaux découvert en limite sud de l’emprise est daté par le radiocarbone de l’âge du Bronze moyen (1609-1437 cal BC).L’âge du Bronze final est plus largement documenté. Plusieurs phases ont été décelées et laissent supposer des occupations successives. L’âge du Bronze final I-IIa est attesté au travers de rares structures en creux. Trois édifices à 4 poteaux de 6 à 8 m² situés au centre-est de l’emprise se rattachent quant à eux à l’âge du Bronze final IIb-IIIa. Une palissade sur poteaux plantés, au nord, témoigne d’une occupation des lieux durant l’âge du Bronze final IIIb. Plusieurs structures en creux et ensembles architecturaux (le plus souvent quadrangulaires, à une ou deux nefs) sont largement attribués à l’âge du Bronze final. Un ensemble à 4 poteaux se rattache à la transition âge du Bronze final IIIb/Hallstatt. Les vestiges datés du Premier âge du Fer sont, eux, inégalement répartis sur l’emprise. Au nord, un fossé curviligne enserre un regroupement de fosses polylobées. Le mobilier céramique recueilli dans leurs comblements est abondant et témoigne d’un espace dédié à des activités agricoles ou domestiques. Les structures en creux peu caractéristiques et les rares bâtiments (quadrangulaire à une nef) attribués à cette période se situent en dehors de l’espace enclos. La production céramique s’intègre pleinement dans la chronotypologie régionale et les datations par le radiocarbone viennent confirmer une attribution de ce petit établissement rural au Hallstatt C-D1.Enfin, deux datations par le radiocarbone laissent supposer une fréquentation des lieux durant la fin de l’Antiquité et le Moyen-âge.

Achevée au mois de mars 2021, la fouille préalable à la troisième phase d’aménagement de la ZAE Pont-Peyrin, à L’Isle-Jourdain, est intervenue à la suite d’un diagnostic réalisé par F. Sergent (Sergent 2020).Sur les 4000 m² ouverts, le site livre ses premiers vestiges sous la forme d’un mobilier attribuable assez largement à la Protohistoire ancienne, piégé dans des anomalies qu’il est difficile de caractériser comme d’origine anthropique. Le versant du coteau est en effet impacté par une alternance de séquences alluviales et colluviales plus ou moins anciennes qui ont déposé du mobilier au sein de cuvettes difficiles à distinguer de creusements. Bien que les éléments à valeur typologique soient rares au sein de ce corpus de 79 tessons de céramique, les attributions les plus précises renvoient au Bronze ancien, ce qui atteste la fréquentation du site à cette période sans que l’on puisse écarter qu’elle soit étalée entre le Néolithique final et la phase moyenne du Premier âge du Fer. Il est possible qu’une occupation structurée ait pris place sur le point haut du coteau et que le mobilier collecté sur l’emprise de fouille ne soit que le reflet de son démantèlement.La seconde occupation, plus caractéristique, correspond à un petit locus funéraire du Premier âge du Fer, composé de quatre tombes à crémation dont une ne subsiste plus qu’à travers un fond de fosse (deux des quatre sépultures ont été fouillées durant l’opération de diagnostic). Inégalement réparties sur une surface d’environ 130 m², ces quatre tombes étaient installées sur un petit replat, alors que le versant était probablement marqué par un relief en rideaux. Cette particularité du paysage a pu jouer un rôle dans le choix d’implantation. Les trois tombes les moins arasées conservaient chacune un vase ossuaire qui contenait les ossements brûlés d’un individu de taille adulte. Deux d’entre elles étaient encore fermées par un couvercle. Chaque sépulture recelait du mobilier d’accompagnement, céramique et/ou métallique. On recense ainsi deux gobelets en céramique, un petit bouton à bélière saillante en alliage cuivreux, un couteau en fer, deux couples d’anneaux en alliage cuivreux provenant de deux chaînettes de pendeloque probablement partiellement constituées de matériaux périssables, ainsi qu’une épée courte à antennes. Cette dernière fournit une datation précise, dans le tiers central du VIe s. a.C., pour l’une des tombes. Toutefois, les traits typologiques de l’assemblage de céramiques de deux autres sépultures orientent vers une datation légèrement antérieure, entre la fin du VIIe et le début du VIe s. a.C., ce qui suggère un développement à partir d’un couple de tombes durant la phase moyenne du Premier âge du Fer, en périphérie duquel se sont installées deux sépultures plus récentes. La fouille n’a en revanche pas apporté de données relatives à l’architecture des tombes et ne permet pas d’assurer que ce locus n’appartenait pas à une nécropole plus étendue.

L’inventaire détaillé des scories et des autres résidus de la métallurgie protohistorique permet d’obtenir une carte des sites de forge jusqu’alors inédite en Alsace. À l’échelle du site, la répartition spatiale des vestiges permet de formuler des hypothèses sur l’emplacement de la forge dont la structure est parfois légère et peut être entièrement effacée. Le classement des scories en familles typologiques renseigne sur la variété des opérations accomplies au sein de l’atelier et autorise à proposer une estimation des volumes de fer travaillé. Les faciès d’atelier définis pour chaque site permettent de les classer selon leur position dans la chaîne opératoire de la transformation du minerai de fer en objet fini. La mise en perspective géographique et chronologique de cet inventaire apporte un éclairage sur l’évolution des échanges liés à l’économie du fer dans une région où les preuves d’extraction et de transformation du minerai demeurent inexistantes pour la Protohistoire. Based on a detailed inventory of slag and other Protohistoric metallurgy residues, I produced a map of forging sites previously unknown in Alsace. The spatial distribution of remains at the sites themselves enabled me to formulate hypotheses on the location of the forge, whose structure is sometimes light and can be entirely obliterated. My typological classification of slags provides information on the variety of operations accomplished within a workshop and enables an estimation of the iron volumes worked. Based on the workshop facies defined for each site, I was able to classify them according to their position in the chaîne opératoire (production sequence) of the transformation of iron ore into the finished object. My geographic and chronological contextualization of this inventory sheds light on the development of exchanges linked to iron in a region in which no evidence has yet been found for the extraction and transformation of ores in Protohistory. Das detaillierte Inventar der Schlacken und anderen frühgeschichtlichen Metallurgieabfälle ermöglicht die Kartierung der noch unveröffentlichten elsässischen Schmiedestätten. Die Kartierung der Funde auf den Fundplätzen erlaubt es Hypothesen bezüglich der Lage einer Schmiede zu formulieren, deren Struktur aufgrund ihrer zuweilen leichten Bauweise nicht immer Spuren hinterlassen hat. Die Klassifizierung der Schlacken in typologische Familien informiert über die unterschiedlichen Prozesse, die in einer Werkstatt stattfanden und erlaubt eine Einschätzung der verarbeiteten Eisenmengen. Die für jeden Fundplatz definierte Konfiguration der Werkstätten erlaubt es, sie in den Arbeitsprozess von der Gewinnung des Eisenerzes bis hin zum Fertigprodukt einzuordnen. Der geographische und chronologische Kontext dieses Inventars wirft Licht auf die Entwicklung der Eisenwirtschaft in einer Region, in der Nachweise der frühgeschichtlichen Eisengewinnung und -verarbeitung fehlen.

Pour un site, les spectres de fréquences des essences (liste et proportions) successifs s’organisent en diagramme anthracologique. L’étude paléoécologique d’un diagramme n’est pas une simple lecture mais nécessite un travail d’interprétation inhérent au caractère synthétique de l’information. Les proportions et les variations relatives diachroniques doivent être traduites correctement en variations absolues des essences et en aire d’approvisionnement en bois. L’écologie des espèces et des communautés végétales actuelles, leurs réponses adaptatives aux perturbations, alimentent les hypothèses. L’évolution des activités du site et l’avancement des techniques fournissent l’explication de ce qui est objectivé par l’interprétation paléoécologique. A charcoal analysis diagram is drawn for each site, representing the spectrum of species and their frequencies in the successive archaeological layers. The palaeoecological study of a diagram is not simple reading, but needs an interpretation inherent to the synthetic nature of the information. The diachronic frequency variations must be translated correctly in terms of absolute variations of species and in terms of area of wood supply. The ecology of modem wood species and the actual vegetation cover, their reaction to disturbance form the basis of the hypotheses presented. The evolution of site activities and the advance of techniques provide an explanation of the palaeoecological data.

« L’Histoire, ce n’est donc pas une durée, c’est une multiplicité de durées qui s’enchevêtrent et s’enveloppent les unes les autres.Il faut donc substituer à la vieille notion de temps la notion de durée multiple. » (Michel Foucault, Dits et écrits, 1994, Gallimard, vol. II : 279). Dans les années 1970 et surtout 1980, se sont développées des disciplines issues de la biologie et de la géologie principalement, travaillant sur des matériaux et informations archéologiques, ou hors sites, pour co...

L’anatomie du bois, conservée dans les charbons de bois archéologiques, caractérise chaque taxon. L’anthracologie est fondée sur ce travail d’analyse au microscope. Dans cet ouvrage, on s’intéresse à l’étude des transformations de l’environnement, basée sur les charbons de bois issus du bois de feu domestique. Pour garantir et comprendre la représentativité des échantillons de charbons de bois par rapport au milieu d’approvisionnement en bois, l’anthracologie avait besoin d’une méthode précise, définie et justifiée. De la végétation passée jusqu’au diagramme interprété, chaque étape doit être étudiée, par l’analyse du matériel, l’expérimentation ou des hypothèses argumentées. The anatomy of wood, preserved in archaeological charcoal, characterises each vegetal species. Identifications are achieved using a compound microscope. In this publication the main interest is the study of environmental changes, based on the analysis of charcoal samples coming from domestic hearths. To guarantee and understand the representativity of charcoal samples in relation with the area of wood supply, anthracology needs an accurate method, well defined and accountable. From past vegetation to the interpretative diagram, each stage must be studied by analysis of material, experimentation or argued hypothesis.

Au-delà de l’identification des essences utilisées par l’homme l’anthracologie peut restituer l’histoire des forêts, sur la base des charbons de bois provenant du combustible domestique. La crédibilité de la discipline repose entièrement sur la définition d’une méthode rigoureuse, de la fouille jusqu’à l’interprétation paléoécologique, objet de la première partie de cet ouvrage. Dans la seconde partie, treize sites languedociens, de la fin de la Préhistoire à l’Antiquité, sont étudiés selon cette méthode En Languedoc, des équilibres anciens entre la chênaie méditerranéenne et toutes les sphères d’activité humaine nécessitent une révision de l’histoire des déforestations. Ce n’est qu’à l’âge du Fer que s’étendent des espaces déboisés durables en plaine, maintenus à la période romaine, inaugurant peut-être les premiers champspermanents. Les résultats de cette étude, s’ajoutant à la documentation existante, constituent une première synthèse des transformations des territoires. Besides identifying plants used by men, charcoal analysis may also reconstruct the history of forests, based on the study of charcoal from domestic uses. The reliability of this discipline depends on the definition of rigourous methods, from the archaeological dig to the palaeoenvironmental interpretation, which is the subject of the tint part of this work.In part two, thirteen languedocian sites dating from the end of Prehistory to Antiquity are studied following this method. In the Languedoc region, the early balance between the mediterranean oak forest and human activities leads us to review the history of deforestation. It is only in the lion Age that permanent tree clearance on plains increases, maintained during the roman period, announcing perhaps the first permanent fields. The results of this study, combined with documentary sources, constitute a first synthesis on territory changes.

La représentativité des charbons de bois (correctement échantillonnés), par rapport au milieu d’approvisionnement passé, peut être argumentée par la reproductibilité des spectres de fréquences dans les niveaux synchrones d’un même site, leur richesse en essences et leur cohérence avec les communautés végétales actuelles. Les propriétés combustibles du bois éclairent pourquoi, de la végétation au bois prélevé, les choix rationnels faits par l’homme sont largement fonction de critères indépendants de la nature des essences. Du bois au charbon de bois, la question de la déformation des proportions entre essences par la réduction de masse est précisée par des combustions expérimentales. L’état de fragmentation des charbons de bois suit une loi statistique qui n’est pas fonction de l’essence et autorise le dénombrement des fragments. Le tamisage par flottation réduit les aléas de fragmentation. The representativity of correctly sampled charcoal in relation to ancient wood supply, can be argued by the reproduction of frequency spectra in synchronous levels from the same site, by the number of wood species identified and by their coherence with the actual vegetation. The combustion properties of wood indicates why, in the samples studied, the choices made by man were largely in relation to criteria independent to the type of wood species. From wood to charcoal, the question of deformation of the proportions between species by the reduction in mass is studied by experimental combustion. Charcoal fragmentation follows a statistical law which is not function of the species and therefore allows enumeration. Sediment flottation reduces the hazards of fragmentation.

En Languedoc, l’histoire humaine est indissociable de celle de la chênaie méditerranéenne depuis le Néolithique. L’homme, par les coupes répétées ou l’incendie, ne provoque pas la disparition de la forêt mais installe, entre le Chêne blanc et le Chêne vert, de nouveaux rapports de concurrence que l’anthracologie enregistre. Du Néolithique moyen à l’Antiquité, on observe partout une telle substitution, de façon désynchronisée et réversible, qui traduit des similitudes dans l’exploitation du milieu. Mais, de plus en plus rapide, elle reflète certainement aussi de grandes différences dans les techniques et les besoins économiques. In the Languedoc, human history is indissociable from that of the Mediterranean oakgrove. Constant cutting or burning, did not provoke the disappearance of the forest but created, instead, new relationships of competition between deciduous and evergreen oaks, which are recorded by anthracology. Such a substitution is noticed everywhere from the middle Neolithic up to the Antiquity, in a desynchronised and reverting manner, which testifies to the existence of similarities in the exploitation of the environment. The intensification of this process also reflects the great differences in the techniques used and in the economic needs.

L’interprétation paléoécologique diachronique est proposée pour chaque site et son territoire. L’évolution de la chênaie et celle des forêts alluviales ou littorales montrent une emprise croissante des hommes sur leur environnement. Entre le Néolithique final et le Bronze final, le territoire d’activité des habitats de hauteur semble limité aux alentours des sites et à la chênaie, mais on ne connaît pas la végétation des vallées, non perçue. Longtemps, la chênaie est aussi la principale forêt présente et modifiée autour des sites dans les zones lagunaires ou alluviales : une topographie plus accidentée, c’est‑à‑dire moins colmatée, en est sans doute l’explication. Entre le Chalcolithique et l’âge du Fer, des boisements mésophiles s’étendent à basse altitude, probable effet de l’accélération de l’alluvionnement. Avec le développement des agglomérations de l’âge du Fer, des territoires sont déboisés durablement dans les plaines, interprétés comme espaces agricoles. Durant l’Antiquité, partout l’emprise forte sur les chênaies se précise et signale leur gestion, au moins pour le bois. Mais les plaines restent déboisées, avec un développement certain des cultures, fruitières en particulier. L’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge ont peut‑être vu une certaine reprise forestière en plaine. Diachronic palaeoecological interpretation is proposed for each site and its environment. The evolution of oakgroves and that of alluvial and coastal forests indicates a growing pressure of man on the environment. Between the late Neolithic and the late Bronze age, the areas of activity from upland settlements seems limited to the vicinity of the sites and oakgroves, but the colonisation of valleys is not noticed. For a long time, oakgroves were also the main forest association modified, around sites near lagoons and in alluvial valleys: an uneven topography, i.e. less accumulation of silt, is probably the explanation. Between the Chalcolithic and the Iron Age, mesophilous woodland extends to lower altitudes, probably as a result of increased silting. With the development of Iron Age settlements, woodland areas are definitively cleared in the plains, interpreted as agricultural zones. During Antiquity, pressure increased everywhere on oakgroves which are managed at least for the wood. The plains remain deforested, with the development of cultivation, especially fruit trees. During late Antiquity and the early Medieval period, a return to a forested landscape may have existed.

Les transformations de la forêt par l’homme aux âges de métaux et durant l’Antiquité ne sont pas indépendantes d’une histoire plus ancienne. Les sociétés paysannes néolithiques ont incontestablement marqué le paysage forestier avec la transformation progressive et réversible des futaies en forêts secondaires de repousse. Mais ces transformations physionomiques ne doivent plus être assimilées à des déforestations, que ne justifient ni la paléoécologie, ni les techniques agricoles, pastorales et d’exploitation du bois, ni l’importance des besoins économiques. Ce chapitre tente de faire le point sur les effets de chaque sphère d’activité sur la forêt. Eclaircie de façon temporaire et locale, sans destruction des souches, la forêt a dû être longtemps favorable à toutes les activités, sans cloisonnement fonctionnel de l’espace. The transformations of the forest by man during Prehistory and Antiquity are not independent of events from earlier periods. Neolithic peasant societies have incontestably marked the forest landscape with the progressive and reversible transformation of tree clusters into secondary forest. But these physionomical transformations should not be associated with deforestation, which is not indicated neither by palaeoecology, nor by agricultural or pastoral techniques and wood exploitation, nor by important economic needs. This chapter attempts to outline the effects of each activity in the forest. Local and temporary clearings, without the destruction of stumps, allowed the forest to be a favourable area for ail activities, without any functional division of space.

Les développements récents de l’anthracologie ont mis en valeur l’étude du paléoenvironnement des habitats à travers le bois de feu domestique. Complétant l’étude des usages particuliers du bois, l’approche paléoécologique apparaissait riche d’informations historiques. Les boisements qui tendent à envahir certaines de nos campagnes depuis une cinquantaine d’années donnent la mesure des potentialités forestières que nos régions tempérées et nord méditerranéennes ont acquises au cours du réchau...

Les treize sites, dont douze de plein air, étudiés selon la méthode proposée dans la première partie, s’échelonnent du Néolithique final à l’Antiquité tardive, principalement en Languedoc oriental à basse altitude. La démarche de la deuxième partie de l’ouvrage comprend, outre la prise en compte des acquis de la paléoécologie à partir du Néolithique, une réflexion sur les modes d’exploitation de la forêt et leur incidence écologique. Le cadre géographique et écologique actuel est précisé, ainsi qu’une chronologie culturelle succincte. Thirteen sites, of which twelve are open‑air, are studied followingthe method outlined in part one, ranging from the late Neolithic to late Antiquity. They are situated mostly in the lowlands of eastern Languedoc. In this second part, we take into account informations already obtained and consider methods of forest exploitation and their ecological incidences. The present day geographical and ecological framework is outlined, as well as the cultural chronology.

Cultures transpyrénéennes. Les parures du sud-ouest de la France et du nord-ouest de l’Espagne au Premier âge du Fer (VIIIe-Ve s. a.C.). Par sa parure, un individu communique son statut social, son rang économique ou son appartenance à un groupe, que ce soit par sa culture ou par ses croyances. Les parures jouent un rôle culturel et symbolique fort et constituent une source d’information particulièrement riche pour l’archéologie. Fruit d’un travail de thèse, cet ouvrage intitulé ”Cultures transpyrénéennes : les parures du sud-ouest de la France et du nord-ouest de l’Espagne au Premier âge du Fer (VIIIe-Ve s. a.C.)” se fonde sur un corpus voulu exhaustif s’appuyant à la fois sur des données anciennes et récentes. Les multiples analyses développées permettent de dégager une réflexion de synthèse à visée historique sur les porteurs de parures régionaux et comprendre les interactions entres les populations installées de part et d’autre des Pyrénées au Premier Âge du Fer., Mediante el adorno, un individuo comunica sobre su estatus social, su posición económica o su pertenencia a un grupo, ya sea por cultura o por creencias. Los ornamentos desempeñan un importante papel cultural y simbólico y son una fuente de información especialmente rica para la arqueología. Esta obra, fruto de una tesis, titulada « Cultures transpyrénéennes : les parures du sud-ouest de la France et du nord-ouest de l’Espagne au Premier âge du Fer (VIIIe-Ve s. a.C.) » se basa en un exhaustivo trabajo basado en datos tanto antiguos como recientes. Los múltiples análisis desarrollados permiten elaborar una reflexión sintética con finalidad histórica sobre los portadores de ornamentos regionales y entender las interacciones entre las poblaciones asentadas a ambos lados de los Pirineos durante la Primera Edad del Hierro., By his ornements, an individual communicates his or her social status, economic standing or membership of a group, whether through his culture or beliefs. Ornaments play a strong cultural and symbolic role and constitute a particularly rich source of information for archaeology. This work, result of a thesis, entitled « Cultures transpyrénéennes : les parures du sud-ouest de la France et du nord-ouest de l’Espagne au Premier âge du Fer (VIIIe-Ve s. a.C.) » is based on an exhaustive body of work from both old and recent data. The numerous developed analyses make it possible to draw up a summary reflection with a historical focus on the wearers of regional ornaments and to understand the interactions between the populations settled on either side of the Pyrenees during the First Iron Age.

Le présent rapport livre les résultats obtenus dans la cadre d’un projet collectif de recherche triennal dont l’objectif visait à relancer une dynamique de recherche sur un secteur géographique clé pour l’étude des mécanismes d'organisation territoriale durant l’âge du Fer : la confluence de la Saône et du Doubs. Combinant recherches documentaires sur l’ensemble des données produites depuis les années 70 à de nouvelles opérations de terrain, ce projet a pour objectif de renouveler nos connaissances sur un certain nombre de thématiques renseignant les processus d’urbanisation durant la protohistoire à travers l’étude des deux sites majeurs que sont Bragny-sur-Saône et Verdun-sur-le-Doubs. Une attention particulière est portée sur les interactions hommes/environnement dans la longue durée (VIe-Ier siècle). Il s’agit ici de mieux percevoir le rôle joué par la zone de confluence dans l’émergence d’un important pôle de peuplement à l’âge du fer, autant que de mesurer l’impact de la dynamique alluviale dans la taphonomie des vestiges. Les activités artisanales et en particulier la métallurgie font également l’objet d’une attention toute particulière. Plusieurs thématiques liées aux types de productions réalisées, à l’organisation spatiale des lieux de travail à l’intérieur des ateliers, mais aussi à l’échelle des sites dans leur ensemble sont abordées. En outre, par une situation géographique privilégiée et la diversité des produits importés durant tout l’âge du Fer (amphores, verres, parures…), la question des réseaux de circulation est également au cœur de nos préoccupations. Plusieurs opérations de terrain ont été menées entre 2019 et 2022 sous la forme de campagnes de prospections géophysiques extensives et de fouilles programmées à Verdun-sur-le-Doubs puis à Bragny-sur-Saône. Ce premier projet triennal a donc vu l’intensification progressive des recherches permettant aujourd’hui le renouvellement de la vision de l’organisation spatiale de ces sites complexes. Les premiers résultats obtenus après quatre années confirment le rôle majeur du pôle de peuplement de la confluence Saône/Doubs à l’âge du Fer et contribue à renforcer la position, tant des sites eux-mêmes que des collections étudiées au rang de référence pour l’Europe celtique.

Le site rural de Mezraya (Jerba), qui a fait l’objet d’une fouille préventive en 2018, a livré une documentation archéologique fort intéressante. La stratigraphie qui y a été établie montre une occupation continue de l’espace de la Protohistoire jusqu’à l’époque romaine. Une étude systématique et détaillée de la céramique a permis de mettre au jour pour la première fois une séquence chrono-culturelle couvrant plus de mille ans. Il s’agirait d’une ferme dont les restes d’amphores et les autres petites trouvailles, telles que les fusaïoles et les pesons des métiers à tisser, témoignent des activités agricoles et artisanales qui y étaient pratiquées, en l’occurrence le textile. Mezraya a commencé à s’ouvrir sur la Méditerranée dès la deuxième moitié du viiie s. av. J.-C., comme le laissent voir les quelques céramiques phéniciennes archaïques qui y étaient recueillies. Après une longue existence, ce site a été complètement abandonné au courant de la première moitié du iiie s. apr. J.-C. The rural site of Mezraya (Jerba), which was the subject of a rescue excavation in 2018, has revealed a range of interesting archaeological results. The stratigraphy documents continuous use and occupation of the site from protohistoric to Roman times. Systematic pottery analysis has been used to establish, for the first time, a cultural-chronological sequence covering almost a thousand years. Interpreted as a farm, the remains of amphora, as well as important small finds, give clues to the range of agricultural and artisanal activities carried out on the site, including spindle whorls and loom weights, providing direct evidence of textile production. Beginning in the second half of the 8th century BCE, evidence of archaic Phoenician ceramics indicates that Mezraya developed contact and connections with the wider Mediterranean world. After a long existence, the site was completely abandoned during the first half of the 3rd century CE. أسفرت الحفريات التي اجريت سنة 2018 في موقع مزراية الريفي على نتائج علمية مهمة توصلنا إليها عبر قراءة ستراتيغرافية دقيقة لكل الطبقات المتراكمة مما أبرز آثار تعمير متواصل لهذا المكان منذ فجر التاريخ الى الفترة الرومانية.إن الدراسة الشاملة و المفصلة للقطع الأثرية التي عثر عليها مكنتنا من الوقوف و لأول مرة على تسلسل تاريخي-ثقافي متواصل على مدى زمني يتجاوز الألف سنة. يتعلق الأمر بمنشأة فلاحية كان يتعاطى فيها سكانها عددا من الأنشطة الزراعية و الحرفية كما تؤشر على ذلك بوضوح الجرار المصنوعة محليا بالإضافة الى المغازل و المثقلات التي عثر عليها و التي كانت تستعمل لغزل الصوف و نسجه.و تشير المعطيات الفخارية التي اكتشفت في هذا المكان و المتمثلة أساسا في الخزف الفينيقي أن مزراية بدأت تنفتح على البحر الأبيض المتوسط منذ النصف الثاني للقرن الثامن ق م . و بعد تعمير تواصل لفترة طويلة من الزمن تم هجر هذا الموقع بصفة نهائية خلال النصف الأول من القرن الثالث بعد الميلاد.

National audience; Les typo-chronologies sont utilisées fréquemment pour la datation des sépultures par les ­professionnels qui officient en archéologie funéraire. Elles concernent les éléments constitutifs des tombes : positions des défunts, contenants, rituels, aménagements et architectures funéraires de surface ou interne à la fosse. D’autres approches et méthodes y sont associées (radiocarbone, assemblages de mobilier, stratigraphie…).Les référentiels typo-chronologiques utilisés aujourd’hui sont parfois anciens et les avancées récentes de la recherche ont considérablement renouvelé la documentation en archéologie funéraire. Il a donc semblé nécessaire au Groupe d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire (Gaaf) de proposer de nouveaux référentiels en ce domaine à travers cet outil à destination des archéologues et des anthropologues. Il concerne les structures funéraires à inhumation, pour des périodes s’inscrivant dans un large horizon chronologique depuis la Préhistoire jusqu’à la période contemporaine. Cet ouvrage présente 46 articles, classés par grandes aires géographiques et issus des communications données lors de la 11e Rencontre du Gaaf, tenue à Tours du 3 au 5 juin 2019.

Objective We report a probable case of multiple skeletal dysplasia observed in a Late Iron Age young adult male. Materials The individual studied belongs to a Late Iron Age necropolis from Switzerland. The skeletal elements are well preserved Methods Macroscopic and radiographic assessment. Results The individual shows evidence of both craniofacial and mandibular deformation. Developmental defects are also visible with effects on the general shape and articular surfaces of both humeri, as well as the left femur and tibia. Conclusion We propose that the lesions observed are manifestations of skeletal dysplasia, such as pseudo-achondroplasia or multiple epiphyseal dysplasia. Significance This is the first recorded case of multiple skeletal dysplasia in an Iron Age necropolis in Switzerland, questioning the integration of physically compromised individuals in La Tene society. Limitations Examination of other skeletal dysplasias from archaeological contexts provides support for this diagnosis. Suggestions for future research The integration of individuals with disabilities in La Tene societies is still poorly understood and further research is needed to better characterize these communities.